🎧 La peur commune à tous les humains
Dans cet épisode je vous parle d'une peur, peut-être la plus grande peur qu'ont les humains, en tous cas une peur que nous avons tous sans exception.
Bonne écoute.
---
✨ **Ressources pour aller plus loin :**
🧑🧑🧒🧒 Rejoins-moi sur Linkedin
📥 Télécharge le carnet de bord
✉️ Abonne-toi à la Newsletter La Minute Humaine
---
Merci d’écouter **La Minute Humaine** !
Chaque mardi, une pause de 10 minutes pour mieux te comprendre, mieux comprendre tes collaborateurs, et agir avec justesse et sérénité.
---
Le podcast La Minute Humaine est un produit HawwaH créé par Xavier ELOY, coach, consultant, formateur, conférencier et maintenant podcasteur.
Copyright 2025 Xavier ELOY
Quelle est la peur que tous les humains ont en commun ?
Aujourd’hui, je te parle d’une peur que nous partageons tous. Une peur silencieuse, mais puissante. Elle influence notre façon de penser, d’agir, de décider, de diriger, même de ressentir…
souvent sans qu’on s’en rende compte d’ailleurs. C’est la peur… du rejet.
Je prends le temps dans cet épisode de développer un élément auquel je vais régulièrement faire référence dans mes prochains épisodes.
La peur du rejet est vécue par tout le monde, personne n’y échappe. Ce qui peut être différent, ce sont les formes et les manifestations, les éléments qui la déclenchent.
En fait, pour être précis, le rejet est une possible conséquence d’une peur très archaïque que nous avons chacune et chacun en nous.
Cette peur, c’est d’être incapable d’arriver à faire face à une situation imprévue.
Si tu regardes bien, nous cherchons tout le temps à rendre notre vie prévisible pour ne pas devoir être face à une situation nouvelle et inconnue devant laquelle nous serions dépourvu. Et surtout lorsque cette situation peut impliquer d’autres personnes. En fait, si je veux être précis, ce n’est pas devant une situation inconnue, mais une situation déjà vécue.
La raison c’est la crainte d’être vu comme incompétent aux yeux des autres.
Retiens bien cela, car c’est une base permanente de compréhension de tes comportements, tes pensées et tes ressentis.
Ce que les humains veulent à tout prix éviter, c’est la douleur qu’ils ressentiraient en cas d’échec.
Je vais aller encore un peu plus loin. Suis-moi bien.
Imagines que tu vives une situation, où tu es en interaction avec un collègue, et que tu crois qu’il pense que tu es incompétent, ou insuffisamment compétent. Alors que lui pense le contraire, voire même qu’il te dit que tu es compétent. Et malgré cela, tu ressens cette peur d’être incompétent à ses yeux!
Mais alors, ça veut dire que c’est toi qui alimente ta peur ! Et oui.
En fait, c’est une répétition de quelque chose qui s’est passé dans ton enfance.
Je t’explique.
Lorsque tu es enfant, tu es dans une phase de développement et d’apprentissage. Tu apprends la vie, tu apprends les codes sociaux, tu apprends comment se tenir, comment être poli, etc.
Mais dans certaines familles, dans certaines écoles, on attend de toi de déjà bien faire les choses.
C’est paradoxal puisque tu viens d’arriver dans la vie, et tu n’as pas reçu le mode d’emploi à la naissance. L’enfance c’est une période pour découvrir le mode d’emploi de la vie! Et ça, ça commence très tôt.
Je pense à une jeune dame que j’accompagne. Elle me raconte un événement qui s’est passé à la maternelle : tous les enfants reçoivent des motifs avec des contours qu’ils doivent découper avec des ciseaux. Elle s’y attèle comme elle peut. C’est la première fois qu’elle utilise des ciseaux. L’institutrice vient voir et se rend compte qu’elle ne parvient pas à découper exactement sur les contours. En fin de journée, son papa vient la rechercher à l’école, et l’institutrice lui parle en lui faisant remarquer que sa fille a un problème : elle ne sait pas découper correctement avec les ciseaux !
Mais elle n’avait jamais vu comment faire cela avant. On ne lui a pas donné le mode d’emploi, on ne lui a pas montré l’exemple. Dans la tête de l’enfant, que se passe-t-il à ce moment là ? Précisément à ce moment ?
Et bien elle échoue à être une personne compétente aux yeux de son institutrice qui représente une figure d’autorité pour elle, renforcée par la présence de son père qui croît l’enseignante.
Cette personne échoue donc à être compétente en ne répondant pas aux attentes de la figure d’autorité et ressens une douleur et des émotions nouvelles qui sont désagréables. C’est tellement douloureux pour l’enfant qu’il ne voudra plus jamais ressentir ce type d’expérience.
Tu viens de faire connaissance de la genèse de cette peur de ne pas pouvoir faire face. Et tout le reste de ta vie est marqué par cette expérience douloureuse déterminante. Tu chercheras par tous les moyens d’éviter de revivre des situations similaires pour faire en sorte que plus jamais tu n’aies à ressentir à nouveau cette douleur.
Tout le monde peut se reconnaître dans l’expérience de cette cliente, avec un autre sujet, dans d’autres circonstances. Mais dans le principe, personne n’échappe à ce type d’expérience sur laquelle l’être humain se construit.
🔍 Quel est l’impact de cette peur dans les organisations.
Tu sais… dans les organisations, cette peur-là… elle est partout. Mais on la voit rarement pour ce qu’elle est vraiment.
Un manager qui évite un feedback difficile… juste pour ne pas passer pour quelqu’un de trop dur. Une salariée qui garde ses idées pour elle… de peur d’être mise à l’écart. Un dirigeant qui s’accroche à une posture d’autorité… pour ne pas montrer ses failles. Ou, à l’inverse, quelqu’un qui veut tellement éviter les conflits… qu’il devient le “gentil” de service.
Et vu de l’extérieur… on appelle ça de la diplomatie, de la prudence… parfois même du leadership. Mais en vrai… c’est souvent juste un bel emballage posé sur une peur : la peur de ne pas pouvoir faire face… ou de ne pas être à la hauteur… au regard de l’autre.
Et cette peur… elle a un prix. Le prix, ce sont par exemple : - Des décisions molles. - Des relations qui restent en surface. - Un manque d’authenticité. - Et, petit à petit… un climat de méfiance.
On cherche à plaire. À être validé. À rester dans le “groupe”. Au lieu d’être clair. D’être juste. D’être soi.
Et le paradoxe… c’est que plus on agit pour éviter le rejet… plus on s’éloigne de ce qui crée la vraie confiance : la vérité. Même quand elle pique un peu.
Et parfois, ça dérape : jeux psychologiques, petites luttes de pouvoir… voire harcèlement. Là, on n’est plus juste dans l’inconfort… on est dans la blessure.
La bonne nouvelle… c’est que ça se travaille. Pour ma part, j’interviens à deux niveaux.
D’abord… avec les dirigeants qui veulent trouver leur juste posture de leader. Ni “je veux plaire à tout prix”, ni “je contrôle tout”. Juste une posture solide, ancrée, et respectueuse.
Et puis… avec les équipes. Pour qu’elles apprennent à mieux se connaître, à mieux se comprendre… et à mieux comprendre les autres. Parce qu’une fois qu’on a cette clarté-là… les relations deviennent plus simples, plus fluides… et la collaboration… beaucoup plus efficace. Et franchement… tellement plus agréable.
Alors voilà. Si tu as envie de creuser… je te propose un petit exercice. Pense à un moment, dans ton parcours professionnel, où tu t’es censuré… ou sur-adapté. Demande-toi : « Et si à ce moment là j’avais juste eu peur d’être rejeté ? » Ou : « Et si j’avais juste voulu éviter de paraître incompétent ? »
Ne fais pas cela pour te juger. Juste… pour voir. Et voir… c’est déjà transformer. C’est la première étape… pour retrouver de la liberté. Dans tes choix, tes relations… et ton leadership.