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[🇫🇷#68] La couleur au coeur de la création, 14 ans de Berlin et exposer en Chine avec Adeline Meilliez peintre et serigraphe 🎨 🌾
Episode 6812th February 2025 • berlindetoi • Gabrielle
00:00:00 01:15:07

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Shownotes

Réclamée à maintes reprises, figure francophone engagée et incontournable à Berlin, je me réjouis de vous présenter cet échange avec Adeline Meilliez 🌈

Nous parlons de ses études en communication didactique, son installation à Berlin pour pratiquer la sérigraphie, ses voyages de par le monde, ses engagements pour la pédagogie artistique et ses rêves d'avenir 🌊

Un épisode lumineux, inspirant et coloré, à son image et à celle de ses créations, pour tirer le portrait d’une artiste éprise de liberté, d’humour, d'ambition et d’un besoin farouche de transmission 🌬️

Bonne écoute !

Mentionnés :

⚡️ La Druckwerkstatt, Künstlerhaus Bethanien où Adeline travaille

👥 Son engagement chez Les Nouvelles Voix - Les Indépendantes de Berlin e.V.

🖼️ Le vernissage de son exposition "Chants de Couleur" à la galerie Under the mango Tree à Schöneberg le jeudi 13 février à 18h30

✍️ Notes de l’épisode sur http://www.berlindetoi.com/adeline-meilliez

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🎼 https://pixabay.com/fr/users/mondayhopes-22948862/

Transcripts

Speaker:

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue chez Berlin De Toit, le podcast qui tire le

Speaker:

portrait en français, en anglais ou en allemand des personnes engagées, inspirées et inspirantes

Speaker:

qui habitent à Berlin. Je m'appelle Gabrielle et depuis plusieurs années, j'accompagne des

Speaker:

artistes et entrepreneurs dans l'éclosion et la floraison de leurs personnalités et projets.

Speaker:

Excellente écoute et à tout de suite. C'est parti. Adeline Mélier, bienvenue.

Speaker:

Merci.

Speaker:

Enfin, bienvenue chez toi sur le podcast d'ici. Donc on a fait un mixte. Merci beaucoup de

Speaker:

m'accueillir. On est entouré de plein de jolies couleurs et de tableaux et je suis très contente

Speaker:

parce qu'en plus c'est la première fois que je les vois en vrai.

Speaker:

Super.

Speaker:

Ils en ont de toutes tailles donc c'est trop bien. Donc pour les gens qui nous écoutent et

Speaker:

qui te connaissent, tu as été très réclamée sur le podcast. Donc je suis très heureuse que

Speaker:

nous ayons la possibilité de le faire aujourd'hui cet enregistrement et on va parler d'art,

Speaker:

de voyage, d'internationale. Il y a plein de couches qu'on va aller explorer et je te propose,

Speaker:

comme d'habitude pour commencer le podcast, de te présenter.

Speaker:

Merci beaucoup Gabrielle pour ton invitation et pour ta venue. Je suis très contente de

Speaker:

t'accueillir. Donc moi c'est Adeline Mélier. Je suis artiste-sérigraphe. J'habite maintenant

Speaker:

depuis plus de 14 ans à Berlin donc je suis une antiquité ici. Au niveau des arrivées,

Speaker:

ça fait un moment que j'aime cette ville. Je suis venue pour faire de la sérigraphie et tout

Speaker:

s'est construit autour de ça.

Speaker:

Donc tu n'es pas allemande ou d'Allemagne à l'origine ?

Speaker:

Pas du tout.

Speaker:

Tu es du nord de la France ?

Speaker:

Je suis du nord, tout à fait.

Speaker:

Comment t'es arrivé à Berlin ?

Speaker:

Et bien comme je te l'ai dit, en fait, je voulais apprendre la sérigraphie et donc il y a bien longtemps,

Speaker:

il y a plus d'une dizaine d'années, c'était complètement impossible en France de pratiquer

Speaker:

la sérigraphie. En fait on avait accès en école d'art, aux ateliers, mais une fois sortie des

Speaker:

écoles d'art, impossible de trouver un atelier ou pratiquer puisque c'est des techniques qui

Speaker:

sont plus très modernes. Je dirais qu'il n'y a que les artistes qui ont envie de s'en occuper,

Speaker:

ou en tout cas qui ont envie de jouer avec ou de ressortir les machines, mais il n'y avait pas du

Speaker:

tout la suite. On ne pouvait pas acheter le matériel, on ne pouvait pas le pratiquer, donc il

Speaker:

fallait trouver une école d'art. Après mes études aux arts déco de Strasbourg, j'ai prolongé aux

Speaker:

Beaux-Arts parce qu'il y avait une immense table de sérigraphie, donc j'avais un peu de sursis. Et

Speaker:

à Berlin, il y avait cet atelier fabuleux qui est le Druckwerkstatt, la Kunstlerhaus Bethanien,

Speaker:

à Mariennenplatz, à Kreuzberg, qui est un lieu extraordinaire, qui vient de fêter ses 50 ans,

Speaker:

c'était il y a 15 jours, donc c'est très émouvant. Donc ce lieu a une histoire passionnante et surtout

Speaker:

c'est un projet artistique, que je trouve merveilleux, qui est de coopération, on est

Speaker:

direct dans le vif du sujet, la coopération artistique, qui était vraiment de mettre à

Speaker:

disposition des artistes, un peu comme en école d'art, du matériel, pour pas que nous, artistes,

Speaker:

nous ayons à payer le matériel, mais juste à pouvoir le louer quand on en a besoin.

Speaker:

J'ai déjà tellement de questions. Alors attends, déjà pour les personnes qui nous écoutent et qui

Speaker:

ne savent pas ce qu'est la sérigraphie, c'est quoi exactement ?

Speaker:

Donc la sérigraphie, c'est une technique, à la base une technique, on va dire industrielle

Speaker:

d'impression, qu'on peut pratiquer manuellement. Donc on va dire qu'artistiquement, on peut faire

Speaker:

du dessin, on peut faire de la peinture, on peut faire de la sculpture, on peut faire de la vidéo.

Speaker:

Dans tous ces médias, on va dire que la sérigraphie serait entre le dessin et la peinture,

Speaker:

et ça permet de reproduire. Le plus connu, c'est Andy Warhol. Voilà, c'est une technique manuelle,

Speaker:

et artistiquement, en tout cas moi, j'en ai fait complètement ma signature parce que ça permet

Speaker:

énormément de choses. J'ai trouvé un outil comme un pinceau, en fait, qui m'a permis une grande

Speaker:

liberté. Voilà, mais pour arriver à la pratiquer, il faut pouvoir rentrer dans un atelier et avoir

Speaker:

accès aux outils. Parce que l'outillage, les grosses machines et tout ça, ça coûte très,

Speaker:

très cher. Donc il fallait pouvoir, en tout cas, Berlin m'offrait cette possibilité de travailler

Speaker:

dans un atelier de coopératif. Et si je comprends bien, si ça avait été autre part qu'à Berlin,

Speaker:

t'y serais allée aussi ? Tout à fait, ouais. Donc il n'y avait pas l'Allemagne en particulier ?

Speaker:

Pas du tout. Ah non, alors en plus, je suis arrivée en 2009 à Alexanderplatz, un matin,

Speaker:

déposée par le bus. Je ne sais plus quelle compagnie de bus à l'époque. On faisait 15 heures

Speaker:

de bus pour arriver à Berlin. Et je me suis dit, ouais, tout le monde m'a dit que j'allais adorer.

Speaker:

Je crois qu'ils n'ont pas trop compris qui j'étais. Quand on arrive à Alexanderplatz,

Speaker:

il y a un petit choc quand même. Et puis en plus, c'était déjà la grande place vide,

Speaker:

j'imagine, à l'époque, les bâtiments. Tout était fermé, c'était vraiment... J'ai eu peur,

Speaker:

je me suis dit, tout le monde m'a dit que j'allais adorer. Je ne suis pas sûre. J'avais pris six

Speaker:

mois de disponibilité. À l'époque, je travaillais déjà en fait à Strasbourg. Et j'étais venue

Speaker:

vraiment pour pratiquer la sérigraphie. Donc je m'étais donnée quelques mois. Mais voilà,

Speaker:

je n'étais pas sûre au début. Je n'ai pas du tout eu le coup de cœur. En plus, c'était en plein

Speaker:

hiver. Enfin bref. Et 14 ans plus tard, finalement, ça t'a conquis. Voilà, ça marche. Alors pour

Speaker:

revenir juste avant à tes études d'art, qu'est-ce qui t'a poussé vers l'art ? Qu'est-ce qui t'a

Speaker:

poussé vers l'art ? Pourquoi l'art ? Tu nous as expliqué la sérigraphie comme moyen d'expression

Speaker:

en tant que tel. Et ce que je voulais te demander, c'est à quel... Parce que tu as expliqué aussi que

Speaker:

la sérigraphie, c'était vraiment spécifique aux artistes. C'est-à-dire que tu as eu cette

Speaker:

fibre artistique assez rapidement ? Je ne l'ai pas compris tout de suite. C'est assez rigolo

Speaker:

comment ça se construit quand on est enfant. Mais en tout cas, c'est un rêve d'enfant,

Speaker:

ça c'est sûr. Quand j'étais enfant, j'ai commencé par vouloir être bonne sœur. Je sais, ça va te

Speaker:

faire rire. Mais je n'étais pas du tout religieuse. Mais en tout cas, il y avait quelque chose qui me

Speaker:

plaisait dans le sacré, je pense. Après, j'ai eu la chance quand j'étais en école primaire d'assister

Speaker:

une conférence de Katia et Moritz Kraft qui sont vulcanologues. Oui, je ne sais rien avoir. Mais

Speaker:

voilà, j'ai vu ces images de ces explorateurs explorer la terre, cette lave qui fusait des

Speaker:

volcans. J'étais passionnée, donc je voulais être vulcanologue. J'adore. Et je raconte ça parce

Speaker:

que maintenant, je comprends vraiment ce qui m'a plu. Ce n'était pas forcément peut-être la géologie,

Speaker:

mais vraiment la couleur. C'est incroyable. Maintenant, ça fait complètement sens,

Speaker:

quand je choisis mes couleurs, c'est quand même cette image de lave. Ça se voit. Ça m'avait

Speaker:

complètement émue. Et après, je pense que vers 12 ans, mes grands-parents m'ont emmenée à Paris

Speaker:

voir une expo de Henri Matisse. Je tiens quand même à dire que je suis née dans les années 80,

Speaker:

à une époque où on n'avait pas Internet. Et je viens en plus d'un village, près d'une ville,

Speaker:

mais je n'étais pas non plus complètement dans la campagne. Mais ce que je veux dire,

Speaker:

c'est que je n'avais pas accès aux images comme on a accès aujourd'hui. Je suis arrivée au centre

Speaker:

Pompidou devant une peinture d'Henri Matisse. Et là, le choc merveilleux, l'émotion intense,

Speaker:

parce que j'ai découvert Henri Matisse, un peintre, l'euphovisme. C'est vraiment la

Speaker:

déconstruction de la peinture classique au début du 20e siècle. Et ça m'a éblouie par la façon

Speaker:

dont il pouvait user de la couleur, mais avec insolence. En tout cas, je n'étais pas habituée

Speaker:

du tout à voir ce genre d'image et ça m'a littéralement bouleversée. Mais je n'ai pas

Speaker:

forcément compris tout de suite qu'on pouvait devenir artiste, que ça pouvait être un métier,

Speaker:

que peintre c'était un métier. Mais en tout cas, j'ai grandi avec cette vive émotion. Et je pense

Speaker:

qu'elle s'est construite après, quand j'ai voulu vraiment intégrer une école d'art. À 18 ans,

Speaker:

je voulais faire de la mode. Je reviens juste à deux points. Déjà, je trouve que c'est très

Speaker:

juste de dire que c'est une utilisation insolente de la peinture. Est-ce que c'est correct si je

Speaker:

dis que c'est des aplats de couleurs, Matisse ? Pas au début de sa carrière, mais à la fin,

Speaker:

donc grand artiste. Il y a eu beaucoup de périodes, mais en tout cas, à la fin,

Speaker:

il a vraiment accédé à quelque chose de très pur, qui était des aplats de couleurs et découpés.

Speaker:

Et en plus, Pompidou, moi ça me touche particulièrement parce que c'est mon musée

Speaker:

coup de cœur. Parce qu'en plus, je ne l'avais pas compris à l'époque, je trouvais ça toujours très

Speaker:

moche avec ces tuyaux et tout. Et j'avais eu un cours d'histoire de l'art où il nous avait

Speaker:

expliqué le fonctionnement. En fait, c'est un bâtiment qui a été conçu de sorte qu'il y ait

Speaker:

le plus d'espace possible pour l'art à l'intérieur, ce qui est quand même,

Speaker:

d'un point de vue intellectuel, passionnant. Et je me permets d'appuyer dessus parce qu'en fait,

Speaker:

ça va fermer pour cinq ans de réparation à partir de cet été. Donc, pour les personnes qui nous

Speaker:

écoutent, si vous voulez aller profiter, pour moi, c'est la plus belle vue de Paris en plus.

Speaker:

Donc, allez-y faire un tour, parce qu'ensuite, pour des raisons de, je ne sais pas ce que c'était,

Speaker:

de maintenance. Oui, mais ils vont ouvrir des tuyaux ou des murs et à l'époque, il y avait

Speaker:

des produits dans les murs et en fait, tu peux être intoxiqué, donc il faut tout fermer. Bref,

Speaker:

parenthèse fermée. Ce que je voulais te demander par rapport à la sériographie et l'art en général,

Speaker:

c'est que tu as aussi de la peinture que je vois ici, très joliment, mais tu te présentes quand

Speaker:

même en tant qu'artiste sérigraphe. Oui, de plus en plus, sérigraphe, peintre. Alors,

Speaker:

pourquoi entre les deux ? Parce que la façon dont je pratique la sérigraphie, pour moi,

Speaker:

c'est un travail d'artiste peintre. Alors, même si mes outils viennent de la sérigraphie,

Speaker:

je fais de la peinture avec. Enfin, voilà. Maintenant, j'ai mis un artiste peintre sérigraphe

Speaker:

et j'ai même une amie qui m'avait dit que, en gros, j'avais inventé ma façon de faire de la

Speaker:

sérigraphie, c'est-à-dire de la sérigraphie plasticienne, c'est-à-dire de complètement

Speaker:

avoir détourné le matériau pour en faire de la peinture. Et alors, du coup, dernier point de

Speaker:

définition que je voulais te demander par rapport à ça, je l'aurais mis dans l'artisanat. Vu que

Speaker:

tu utilises aussi une machine, est-ce que c'est correct ? Comment est-ce que tu le perces ? Tout

Speaker:

à fait. La peinture, par exemple, quelqu'un qui vient peindre ton salon en blanc, il fait de la

Speaker:

peinture. Et ça n'a rien à voir avec être artiste peintre. Donc, en fait, la sérigraphie, c'est

Speaker:

exactement la même chose. On peut tout à fait... La sérigraphie, ça sert encore aujourd'hui,

Speaker:

par exemple, à imprimer les t-shirts. Tous les t-shirts qu'on a avec des logos, c'est fait en

Speaker:

sérigraphie. Donc, on peut tout à fait être artisan sérigraphe et maîtriser techniquement

Speaker:

tout l'aspect de l'impression en série. Mais on peut aussi prendre l'outil pour en faire une

Speaker:

peinture. C'est comme un artisan peintre qui va utiliser un pinceau ou un rouleau pour faire un

Speaker:

mur blanc. Ce n'est pas du tout la même chose que l'artiste Jean Reno qui a fait tout en blanc.

Speaker:

Voilà. Et qui est aussi à Pompidou. Je mettrai plein de photos pour les gens sur les sites

Speaker:

internet pour qu'ils aillent voir tout ça. Par rapport aussi à le moment où tu as choisi,

Speaker:

en tout cas, de t'engager dans des études d'art, c'était comment les études ? J'adore poser cette

Speaker:

question parce que peu importe les études qu'on fait, il y a quand même... C'est en train de

Speaker:

changer, j'ai l'impression. Mais avant, il y avait beaucoup de... C'était très théorique et ça nous

Speaker:

prépare très peu au monde du travail après et à tout ce qu'il y a derrière. Quelle a été,

Speaker:

toi, ton expérience ? En plus, toi qui l'as fait à Strasbourg, puis à Toulouse et ensuite à Berlin,

Speaker:

est-ce que tu as vu ça différemment ? Est-ce qu'il y a des choses spécifiques qui ont été proposées ?

Speaker:

Alors, je suis tout à fait d'accord. Moi, je suis rentrée en école d'art en pensant que j'allais

Speaker:

apprendre à dessiner, à peindre et que j'allais apprendre énormément de choses. Et en fait,

Speaker:

pas du tout. On arrive à 20 ans, on te dit, vas-y, sors ce que tu as de tes tripes, qu'est-ce que

Speaker:

tu as à dire ? C'était très, très difficile en fait. Enfin, voilà. Du coup, dans mes écoles d'art,

Speaker:

en tout cas dans mon parcours, j'ai choisi de faire communication visuelle. En fait,

Speaker:

je suis diplômée en communication visuelle, communication didactique pour être précise.

Speaker:

C'est quoi exactement, didactique ? J'ai choisi cette section parce que j'ai aimé l'étudier. La

Speaker:

didactique, c'est la transmission par l'image. Donc, on va dire que l'illustration, c'est au

Speaker:

service d'un message, un livre pour enfants. La didactique, c'était vraiment à des fins de

Speaker:

transmission. Donc, ça va du carnet de voyage à la notice IKEA. Donc, c'était très, très riche au

Speaker:

niveau apprentissage. Donc, c'est vraiment ça que j'ai choisi en tout cas. Et aussi parce que c'était

Speaker:

quelque chose qu'on range dans le domaine des arts appliqués, qui est qu'on travaille pour

Speaker:

quelqu'un. Enfin, on travaille toujours par rapport à une demande. Par exemple, à Strasbourg,

Speaker:

on a travaillé avec le centre de sismologie qui nous avait demandé de faire des vidéos pour

Speaker:

expliquer, quand il y a un tremblement de terre, les niveaux d'alerte, comment communiquer dessus

Speaker:

aux particuliers. Donc, par exemple, c'est un exercice qu'on a eu. J'ai aussi fait une brochure sur la

Speaker:

maladie d'Alzheimer, par exemple. Donc, comment on représente les cellules, quels outils

Speaker:

on choisit pour communiquer. Voilà, j'ai vraiment aimé apprendre ça parce que c'était concret. Parce

Speaker:

qu'en section arts, quand on a 20 ans, c'est très difficile de savoir ce qu'on a dans les tripes. Et

Speaker:

même si je pense qu'on a quelque chose, voilà. En tout cas, moi, j'ai toujours dit à 40 ans,

Speaker:

je deviendrai artiste. Et avant, je travaille parce qu'on a envie de s'inscrire dans la vie.

Speaker:

Tu sais que j'ai fini, là, en début d'année, j'ai relu les mémoires d'Adrien de Yursena,

Speaker:

Marguerite Yursena. Et en effet, elle écrit, il y a des livres qu'il ne faut pas commencer avant 40

Speaker:

ans. Merci pour la référence. Donc, ça rejoint assez bien. Je trouve ça très joli, en plus,

Speaker:

parce que ça met tout de suite un lien avec la société. Et par rapport à l'art, ça le met au

Speaker:

service. Alors, pardon, je ne veux pas faire des grands notes par rapport à d'autres artistes qui

Speaker:

n'auraient pas ça ou qui auraient. Mais je trouve que l'art, en l'occurrence, comme tu dis, quand

Speaker:

tu es jeune, ça te permet de le placer d'une autre façon. Oui, tous les parcours sont singuliers. On

Speaker:

m'amène ce qu'on veut. En tout cas, moi, j'avais besoin de vivre d'autres choses avant de mûrir.

Speaker:

Et à Toulouse, c'était aussi de la didactique, du coup ? Pas Toulouse, Mulhouse. C'est pas le même département.

Speaker:

Ah oui, tu sais, j'étais assez moche, je ne savais pas. Elle était jusque dans le sud de Nantes, c'était plus

Speaker:

proche de Strasbourg, quand même. Voilà, tout à fait. Parce qu'en fait, à l'époque, je travaillais à

Speaker:

Strasbourg et donc j'ai repris le design textile, en fait, à Mulhouse parce que ça me passionnait.

Speaker:

En fait, ça avait été aussi un de mes autres rêves, le design textile. Et il y avait cette école à Mulhouse

Speaker:

qui était à côté du musée avec un énorme fonds de collection. Donc, j'ai vraiment adoré apprendre

Speaker:

le textile, le tissu. Ce que je disais, c'est qu'à 18 ans... Je t'ai interrompue. Voilà, à 18 ans, je voulais

Speaker:

devenir styliste, fashion designer. Voilà, donc à 18 ans, je suis arrivée à Paris pour devenir

Speaker:

styliste. Et alors, dans la chronologie, c'était avant d'aller à Berlin ou tu avais déjà été à

Speaker:

Berlin ? Non, donc à 18 ans, après j'ai fait des études traditionnelles. Je suis allée à Paris pour

Speaker:

travailler dans la mode. J'ai fait des cours de dessin et de peinture aussi, dans le but d'intégrer

Speaker:

une école de mode. Et au final, j'ai intégré les arts déco de Strasbourg. Ah oui, ça c'était juste avant.

Speaker:

Voilà, juste avant. Mais tu as été récupérée quand même sur Mulhouse, l'intérêt du textile, c'est ça ?

Speaker:

Tout à fait. Donc après les études à Mulhouse, tu décides de te retrouver à Berlin. Première fois

Speaker:

à l'étranger ? Non. Non, tu avais déjà été à l'étranger avant ? Ouais, j'avais déjà voyagé. Par contre,

Speaker:

j'avais pas fait le programme Erasmus, donc j'avais un très gros désir de... C'était aussi le début de

Speaker:

la mise en place des programmes d'échange. J'avais un très gros désir de sortir de la France en tout

Speaker:

cas. Même au niveau éducation, éducation artistique, c'était fabuleux d'arriver à Berlin. Alors c'était

Speaker:

quoi les différences ? Même encore aujourd'hui, je vois vraiment qu'il y a énormément de différences

Speaker:

entre l'éducation artistique allemande et l'éducation artistique française. Juste entre

Speaker:

deux pays qui sont pourtant très proches et on baigne dans la même culture, on va dire,

Speaker:

artistique. En tout cas, à Berlin, il y avait une... Je dirais que l'art allemand est beaucoup plus

Speaker:

expressionniste, il y a beaucoup plus de liberté, peut-être beaucoup plus peinture. Enfin voilà,

Speaker:

en tout cas, je trouvais qu'il y avait vraiment des énormes différences, beaucoup moins cadrées. Il y a

Speaker:

des très grandes écoles ici, au niveau peinture en tout cas. Et à la fin de ce programme, tu

Speaker:

décides de rester à Berlin ? Voilà. Comment ça se passe ? Voilà, j'ai eu la chance de... Déjà, je suis

Speaker:

arrivée pour travailler à la Kunstlerhaus Bethany, qui est un lieu merveilleux. Et aussi, j'ai eu la

Speaker:

chance de trouver une merveilleuse coloc. Voilà, donc on va dire que c'était l'alignement, ça s'est

Speaker:

fait. Ouais, t'as tenté l'expérience. Voilà, tout était... C'est comme si tout m'ouvrait la porte et

Speaker:

pourquoi pas ? C'est clair. Et t'étais... C'était quelle année, à ce moment-là, à peu près ? 2010.

Speaker:

Ouais, parce que je voulais te demander ça, parce que dans ton CV, dans ta présentation, tu écris que

Speaker:

t'es artiste à plein temps depuis 2006, il me semble. Ouais. Et alors, ça a tout de suite... Comment ça

Speaker:

fonctionne pour les gens qui commencent, tu vois ? T'as déjà des mandataires, tu vas en chercher, tu parles

Speaker:

allemand, t'as appris l'allemand entre temps. Comment ça s'organise ? Donc, en fait, à Strasbourg, je

Speaker:

travaillais, j'animais des ateliers artistiques pour enfants. Il y avait un gros programme

Speaker:

d'éducation artistique après l'école. Donc, je travaillais dans ce qu'on appelait le Litobus.

Speaker:

C'était un bus qui passait à la sortie de l'école pour apprendre, en tout cas pratiquer la

Speaker:

gravure. Donc, il y avait déjà cette appétence quand même pour les techniques manuelles. Et

Speaker:

j'aimais beaucoup ça. Donc, j'ai quand même travaillé quelques années avant de vraiment

Speaker:

concrétiser mon départ pour Berlin. Donc, voilà. Et au début, j'ai continué à faire des

Speaker:

allers-retours. Dans le train ? Avec le train. Dans le bus ? Dans le train. Ouais. C'est quand même plus confort, non ?

Speaker:

Que le bus d'avant. Voilà. Un peu plus court. Ça marche. Donc, t'as cette vie berlinoise qui commence en tant

Speaker:

qu'artiste. Tu es déjà, dès le début, tu disais que t'avais eu cette recherche de style qui avait

Speaker:

continué. Comment est-ce que ça s'est précisé ? Ça a été des couleurs tout de suite au début ? Ça a

Speaker:

été un mélange ? Est-ce que tu peux nous passer dans tes saisons ? Ouais, comment on construit son

Speaker:

langage artistique ? Donc, effectivement, quand je suis arrivée à Berlin, je travaillais comme,

Speaker:

on va dire comme intervenante, donc beaucoup avec les enfants dans l'éducation artistique. Donc,

Speaker:

je n'avais pas encore peut-être mon style. Même si aujourd'hui, quand on regarde ce que je fais

Speaker:

depuis que je suis enfant, il y a le style. Mais en tout cas, il n'est pas du tout encore confirmé

Speaker:

ou affirmé. Donc, ça s'est passé par des années et des années de recherche. Et tu vends déjà des

Speaker:

toiles sur le côté ? Tu fais des expositions ? Tu peins le soir chez toi ? Tout à fait. Tu sais tout.

Speaker:

Ouais. Alors, je suis très passionnée. Enfin, ce que je veux dire, c'est que ça a toute sa place

Speaker:

dans ma vie tout le temps. Voilà. Donc, effectivement, j'ai rapidement trouvé des petits

Speaker:

magasins, des galeries, des shops. J'ai fait les marchés aussi pour vendre mes créations. J'ai pu

Speaker:

avoir un contact direct. J'aimais beaucoup ça, le contact direct avec la clientèle, les choses,

Speaker:

l'échange. Et j'ai continué à pratiquer, pratiquer, pratiquer pendant des années avant de vraiment

Speaker:

commencer à construire mon langage, c'est-à-dire à vraiment comprendre ce que je travaillais,

Speaker:

à l'affirmer, à l'agrandir, à l'assumer, à pouvoir en parler. Voilà. Tu travailles sur commande ?

Speaker:

Ou c'est toi qui produis et ensuite les gens achètent ce que tu produis ? Ouais, je travaille

Speaker:

comme ça. C'est comme ça que tu travailles ? Ouais. Est-ce qu'il y a eu un acheteur ou une histoire

Speaker:

qui t'a touchée ? Oh oui, il y en a plein. Là, tu me prends sur le fait. Ou alors peut-être dans

Speaker:

ces premières années, au tout début, tu sais, le moment où tu te dis... Je ne sais pas, peut-être

Speaker:

que tu n'avais jamais eu de doute ou il n'y avait que de la certitude que ça allait fonctionner et

Speaker:

se développer, mais peut-être... Pas du tout. Est-ce qu'il y a eu un moment où tu t'es dit

Speaker:

en fait ça va le faire ? Ou est-ce que tu continues de te poser la question tous les quatre matins ? Je

Speaker:

n'espère pas. Non, non. Les premières années à Berlin ont été difficiles parce que c'était

Speaker:

aussi une ville qui avait un pauvre mais sexy. C'était vraiment ça. Ce qui m'a vraiment aidée,

Speaker:

en tout cas, c'est qu'entre 2012 et 2014, j'ai été sélectionnée pour des programmes de résidence dans

Speaker:

le nord de la France où j'ai pu exposer mon travail et le partager avec plein d'enfants. Et

Speaker:

toutes mes recherches ont pris sens en fait quand j'ai dû expliquer et partager ma passion. Ça

Speaker:

s'est complètement confirmé. Et en plus, le fait qu'on me fasse confiance, qu'on me donne carte

Speaker:

blanche. J'ai travaillé avec des gens exceptionnels. Voilà, ça m'a vraiment confirmé mon choix. Pour

Speaker:

les personnes qui ne savent pas comment fonctionne une résidence d'artiste, c'est quoi exactement ?

Speaker:

Alors, il y a plein de résidences différentes. Celle que j'ai faite, ça s'appelait Artiste en

Speaker:

rencontre territoire scolaire. C'est-à-dire que j'ai vécu quatre mois sur un territoire délimité,

Speaker:

une vingtaine de communes, de villages dans le nord de la France. Et donc, le projet que j'avais

Speaker:

à faire, c'était de rencontrer principalement les enseignants et les enfants dans les écoles

Speaker:

pour partager ma démarche artistique. Donc là, il y avait une mission en fait. C'est comme un

Speaker:

projet. Je sais qu'il y a aussi des résidences où j'en ai fait d'autres, où on est invité pour

Speaker:

travailler, d'autres où on est invité pour une création. En tout cas, celle-là, c'était pour

Speaker:

partager mon expérience artistique avec des publics scolaires. Donc, tu refais ça en France. Tu as

Speaker:

toujours gardé la connexion très forte entre la France et l'Allemagne, j'ai l'impression. Oui. Il y a

Speaker:

une raison en particulier ? Ou c'est ta source d'inspiration ? Non, mais déjà, j'avais mon réseau,

Speaker:

j'ai quand même travaillé quelques années. Je suis diplômée d'une école française, j'ai

Speaker:

travaillé à Strasbourg, j'avais eu quelques expos. Donc oui, j'avais déjà, on va dire,

Speaker:

quelques connexions. Et qu'est-ce que tu trouves du coup à Berlin ou en Allemagne, qu'il n'y a pas

Speaker:

en France ? Je vais dire à Berlin, parce que j'aime vraiment énormément cette ville. Énormément. J'aime

Speaker:

la liberté qu'on peut avoir, même encore aujourd'hui. Je sais qu'on a tous l'air vieux

Speaker:

quand on dit que c'était mieux avant. Je ne pense pas du tout que c'était... Enfin, c'est pas du tout

Speaker:

par rapport à ça. Je trouve que c'est une ville qui est inspirante parce que je trouve qu'elle

Speaker:

n'est pas enfermée dans des clichés, qu'elle est très libérée. Je pense qu'il y a beaucoup de

Speaker:

cadres qui sont déconstruits ici. En tout cas, on peut vivre très librement. C'est très, très

Speaker:

agréable. Et aussi artistiquement, c'est très, très agréable. Je suis d'accord. La France, on en a

Speaker:

parlé. Mais il y a aussi plein d'autres pays où tu as été. En résidence, du coup ? Ou en mission ?

Speaker:

En résidence, voilà. Oui. Alors, est-ce que tu peux nous raconter ? Parce que là, les photos sont

Speaker:

exceptionnelles aussi. Ça fait beaucoup. Beaucoup de voyages. Quelques-uns peut-être les plus marquants

Speaker:

ou ceux qui ont fait une différence aussi. Et peu importe à quel niveau. Donc, j'ai beaucoup

Speaker:

travaillé avec, on va dire, un public scolaire ou en tout cas dans la pédagogie artistique ou dans

Speaker:

les ateliers artistiques avec un jeune public. Je l'ai fait à Strasbourg. Je l'ai fait en résidence

Speaker:

dans le nord de la France. Et je l'ai aussi fait à l'international. Donc, par exemple, je suis allée

Speaker:

vivre trois mois au Burkina Faso, dans un tout petit quartier qui s'appelle Surukuki, par le

Speaker:

biais d'une association. Et ma mission sur place était de travailler avec les enfants pendant les

Speaker:

vacances d'été, en fait, puisqu'il n'y avait pas d'école. Et donc, j'ai vécu sur place et j'ai accueilli les

Speaker:

enfants pour animer des ateliers. Donc, j'ai fait de la gravure sur bois là-bas, par exemple. J'ai

Speaker:

recueilli des comptes traditionnels. On a monté un livre. Ça a été exposé à Paris. Enfin, voilà.

Speaker:

Je vais dire que c'était un peu dans quoi je m'étais engagée. En tout cas, c'est pourquoi

Speaker:

j'avais énormément d'appétit à l'époque. Ce n'est pas un artiste sans frontières. C'est à dire,

Speaker:

c'était vraiment cette idée de voyager en offrant à ceux qui m'accueillaient un échange, en fait.

Speaker:

Et ça a toujours été perçu comme ça aussi, par les personnes qui t'accueillaient?

Speaker:

Oui.

Speaker:

C'est fou quand même. C'est chouette.

Speaker:

Ouais.

Speaker:

C'est fou quand même. C'est trop bien.

Speaker:

Par exemple, j'ai 100 programmes de résidence. J'ai beaucoup voyagé en Inde parce que c'est un

Speaker:

pays que j'adore. Et donc, qu'est-ce que c'est que voyager? C'est toujours très compliqué en tant

Speaker:

que Française de prendre l'avion et d'aller dans un autre pays et de profiter. J'ai toujours été

Speaker:

mal à l'aise avec cette position. Ma question pour mon diplôme aux arts déco, c'est ce que j'ai fait.

Speaker:

C'était comment voyager de façon peut-être, en tout cas pour moi, éthique, par rapport à moi,

Speaker:

ce que j'avais envie d'une vraie rencontre. Et donc, mon premier voyage en Inde, ça a été mon

Speaker:

projet de diplôme aux arts déco. Je suis allée en Inde pour dessiner les gens et j'ai offert mes

Speaker:

portraits à tout le monde. Donc, ça a été mon projet. Mais c'était très marrant parce qu'en

Speaker:

fait, ça s'est complètement inversé. C'est-à-dire que c'est tout le monde qui s'accumulait autour de

Speaker:

moi pour recevoir son portrait. Ce n'était pas moi qui venais prendre. En tout cas, c'est un

Speaker:

souci d'échange. Et c'est aussi ce que j'ai retrouvé dans les résidences artistiques, que

Speaker:

j'aimais beaucoup, de rencontres. Ça marche. Récemment aussi, tu as été faire au Vernissage

Speaker:

une exposition en Chine. Comment ça arrive ? Je sais qu'on en a parlé un tout petit peu avant,

Speaker:

donc évidemment, je connais quelques réponses à mes questions. Mais tu es travaillée seule.

Speaker:

Oui, donc là, c'est une fabuleuse expérience. C'était au mois de septembre, donc c'est encore

Speaker:

tout frais. C'était vraiment fabuleux, je peux le dire. Comment on en arrive là ? Déjà, j'ai été

Speaker:

invitée pour exposer mon travail de sérigraphie, donc c'est vraiment pour moi une énorme

Speaker:

reconnaissance. Étape. Et le voyage en elle-même, puisque j'ai pu y aller, a été extraordinaire.

Speaker:

Première fois que tu vas en Chine ? Tout à fait. J'ai toujours entendu que l'Inde et la Chine en

Speaker:

particulier, ou l'Afrique en général, mais c'est trop grand dit comme ça, mais ce sont des pays

Speaker:

qui sont vraiment fondamentalement différents sur plein de niveaux. Et c'est pour ça, ce qui me

Speaker:

fascine, c'est, c'est quoi tu penses ? Tu penses que c'est des couleurs ou ton art, je veux dire,

Speaker:

qui dépasse le besoin d'explications ? Est-ce qu'il y a une grande explication de pourquoi on

Speaker:

invite Adeline, dans quel cadre, etc. ? Là, je dirais que c'est l'aboutissement,

Speaker:

le résultat d'une rencontre, d'une rencontre virtuelle jusqu'au mois de septembre. Donc,

Speaker:

j'ai été approchée par un galeriste chinois, il y a quelques années déjà. Et donc, ça fait déjà

Speaker:

quand même quelques années qu'on travaille ensemble. Donc, lui, il a monté une galerie

Speaker:

où il représente une dizaine d'artistes européens. C'est sa niche, c'est son...

Speaker:

Voilà. Ok, c'est intéressant. Donc, lui, il m'a contactée, on a commencé à travailler ensemble,

Speaker:

on s'appelle, on se fait des vidéos, on faisait des vidéoconférences tous les six mois. Il y

Speaker:

avait déjà un public, il m'avait déjà fait une exposition solo pendant la pandémie. Enfin,

Speaker:

donc en fait, la relation s'est construite et c'est pour ça que je trouve que je travaille

Speaker:

avec vraiment des gens merveilleux parce qu'en fait, les choses se construisent toujours avec

Speaker:

quelqu'un d'autre. Et ça s'est très bien passé et il m'a proposé de venir parce qu'effectivement,

Speaker:

du coup, il m'a créé un public aussi. C'est ce que j'avais demandé. Et donc, c'était super. Et on

Speaker:

ne s'était jamais rencontrés avant ça. Et voilà, il m'attendait à la sortie d'avion. Et voilà,

Speaker:

super. La galerie était magnifique. J'ai été extrêmement bien reçue. Kiang travaille avec

Speaker:

une équipe que j'ai adoré, adoré travailler avec eux. Donc, j'y suis allée vraiment pour installer

Speaker:

l'exposition. T'as dû voir les images, j'ai peint sur les murs. J'ai fait une performance,

Speaker:

une performance scénographique. J'ai eu une talk. Il y avait du public qui est venu pour

Speaker:

une conférence. C'était super. Et si je peux dire aussi, ça m'a vraiment fait prendre conscience en

Speaker:

allant à l'autre bout du monde quand même. C'est tout nouveau encore comme sensation,

Speaker:

à quel point, en tout cas, moi, à quel point je suis inspirée par mon histoire européenne en

Speaker:

fait. C'est-à-dire ? Ma culture, mon éducation dans l'art, la place de l'art dans notre société,

Speaker:

la façon dont on nous enseigne l'art. Enfin voilà, en tout cas, ça m'a, par exemple, lors de ma

Speaker:

conférence, j'ai bien cité mes références artistiques parce qu'au final, quand moi je parle

Speaker:

d'Henri Matisse, c'est très européen en fait. À l'autre bout du monde, c'est pas forcément une

Speaker:

référence connue. Donc c'est par, comment dire, contradiction ou alors c'est en relief que tu t'es

Speaker:

rendu compte de ça ? Voilà, tout à fait. Et est-ce que du coup, t'en as tiré d'autres choses pour

Speaker:

toi, dans l'autre sens, c'est-à-dire moins de références ? Est-ce qu'il y a d'autres habitudes

Speaker:

peut-être plus inspirées de la Chine que t'as ramenées de ton voyage ? C'est encore trop

Speaker:

frais. Par contre, je viens, enfin voilà, du coup, ça m'a vraiment fait m'intéresser à la place des

Speaker:

arts dans la culture chinoise puisque je viens vivre là-dessus en ce moment. Donc voilà,

Speaker:

c'est venu, enfin voilà, tout ce qu'il y a autour du trait, le coup de pinceau et tout ça,

Speaker:

en fait, tout ça, on se rend compte à quel point c'est culturel. C'est hyper intéressant.

Speaker:

Tu disais que pendant le vernissage, ou le vernissage, je veux dire, le temps où tu étais

Speaker:

en Chine, il y avait différentes formes de contacts, de relations, enfin le fait de peindre sur les

Speaker:

murs, de faire une conférence, etc. C'est toi qui as l'idée de ça, c'est la galerie qui te le propose,

Speaker:

c'est de la discussion ensemble, comment ça s'organise ? Tout à fait, ça s'organise dans

Speaker:

une discussion ensemble, tout ensemble. Je pense que c'est un aller-retour, je pense que, en tout

Speaker:

cas, là, j'étais vraiment contente de voir qu'on était parfaitement sur la même longueur d'onde.

Speaker:

J'ai eu carte blanche, j'ai pu proposer, on a dû aller acheter des pots de peinture, enfin voilà,

Speaker:

c'était vraiment, j'ai pu faire ce que je voulais, en tout cas, enfin voilà. Et j'avais quelqu'un qui

Speaker:

avait envie que je puisse m'exprimer au plus loin possible, enfin voilà. Donc c'était super,

Speaker:

vraiment. Même moi, ça m'a vraiment remplie de joie, ce voyage. C'est passionnant. Je te demandais

Speaker:

aussi, parce que je trouve que, pour avoir visité plusieurs musées dans différents pays, je trouve

Speaker:

que la France, quand même, a ma préférence. Peut-être que c'est juste une question de formation

Speaker:

culturelle, en effet, mais pour ce qui est de la présentation des artistes. C'est-à-dire que je

Speaker:

trouve qu'il y a toujours un gros effort qui est mis sur le contexte, sur d'autres artistes qu'il y a

Speaker:

eu en même temps, sur le contexte social, etc. Et en Allemagne, mais qu'est-ce qu'on avait rigolé,

Speaker:

on avait été au musée, le musée des choses, il me semble que ça s'appelle, à Berlin. Et vraiment,

Speaker:

c'est intéressant en tant que tel, parce que c'est plein d'objets de différentes époques qui sont

Speaker:

rassemblés, mais il n'y a rien. C'est limite, tu n'as pas le nom de l'objet qui est devant toi.

Speaker:

Et c'est pour ça, je pose ça. Si tu veux réagir dessus, ou si toi tu as une autre expérience,

Speaker:

aussi peut-être d'un point de vue artistique, ou de l'artiste, au contraire, il faut laisser de la

Speaker:

liberté ou est-ce qu'il faut guider les personnes qui viennent découvrir ? Moi, peut-être que je

Speaker:

suis plus scolaire là-dessus, mais j'aime bien savoir et avoir plus que juste le tableau. Parce

Speaker:

que comme dit Pompidou, je n'avais pas compris jusqu'à ce qu'on me l'explique, par exemple.

Speaker:

D'ailleurs, je vais te remercier de me donner la parole ce soir, parce que c'est vrai que moi,

Speaker:

je fais des images et que je prends très peu la parole, parce que j'ai toujours pensé que

Speaker:

je n'avais rien à dire. Et en fait, si, justement, je me rends compte qu'il y a tellement de choses à

Speaker:

dire, pas forcément sur l'émotion, effectivement, c'est à chacun de la ressentir. Et ça paraît

Speaker:

toujours un peu mystique quand on le dit, mais par contre, il y a plein d'outils autour. La

Speaker:

technique, la taille, le contexte, l'histoire, comment on arrive. Et c'est ça qui rend les

Speaker:

choses intéressantes. Donc, je suis tout à fait d'accord. Moi, je trouve aussi que c'est

Speaker:

hyper important, toute cette pédagogie, on pourrait dire, qui est autour et qui n'est

Speaker:

pas forcément l'émotion, elle est libre. Mais de renseigner, oui. Tout à fait. En plus, c'est

Speaker:

vraiment ça. Je trouve qu'il y a des niveaux de compréhension ou d'explication qui permettent

Speaker:

en plus d'accéder éventuellement à une émotion que tu ne pourrais pas avoir sinon, parce que ton

Speaker:

niveau de compréhension ou de lecture n'est pas le même. Tout à fait. C'est aussi ce qui donne le

Speaker:

caractère professionnel. Quand une oeuvre est choisie pour un musée, il y a une intention. Et

Speaker:

juste de la nommer, en fait, de la part du musée, de la part de l'artiste, pour que toi, spectateur,

Speaker:

tu sois en sécurité. En sécurité, ça paraît un peu fou, mais que tu sois capable de la recevoir

Speaker:

comme étant une trace de notre monde, en fait, et qu'elle ait été validée aussi, et qu'il y ait un

Speaker:

contexte, et qu'elle réponde à plein d'autres choses. Je ne sais pas s'il y a l'équivalent,

Speaker:

sûrement, du commissaire d'exposition en Allemagne, mais plus ça va, plus je me dis,

Speaker:

ah oui, mais en fait, je commence à comprendre le pourquoi il y a tout ça derrière. Les curateurs.

Speaker:

Mais c'est chouette, mais du coup, en plus, je parlais de ça, parce que quand une galerie,

Speaker:

par exemple, est capable de te donner carte blanche, c'est aussi que tu apportes quelque

Speaker:

chose qui n'a pas besoin d'être forcément dans un cadre particulier ou prédéfini. Et ça,

Speaker:

je trouve ça beau d'avoir ce niveau de confiance, parce que les galeries, on entend quand même tout

Speaker:

et n'importe quoi qui n'est pas forcément glorieux, ou à l'honneur, ou au respect de l'artiste,

Speaker:

je ne veux pas taper sur les gens.

Speaker:

Ah non, mais c'est comme dans tout, il y a de tout. En tout cas, moi, pour l'instant,

Speaker:

j'ai vraiment de la chance, je travaille vraiment avec des gens que j'apprécie énormément. Dans

Speaker:

un rapport de sincérité, d'authenticité, je suis vraiment encore là-dedans, je suis très,

Speaker:

très, très heureuse. Peut-être que quand il y a plus d'argent en jeu, c'est peut-être plus tendu.

Speaker:

En tout cas, pour l'instant, mon expérience, c'est de travailler avec des gens passionnés,

Speaker:

donc c'est passionnant.

Speaker:

Tu disais que tu avais beaucoup travaillé dans des contextes scolaires.

Speaker:

Tout à fait.

Speaker:

Est-ce que tu as déjà regardé pour travailler avec d'autres audiences, d'autres publics ? Alors,

Speaker:

j'ai envie de dire, le plus simple, c'est de dire, tu prends l'autre extrême qui serait des gens

Speaker:

qui seraient en maison de retraite, par exemple.

Speaker:

Oui, j'ai fait beaucoup de publics différents, effectivement, surtout des scolaires. J'adore

Speaker:

travailler avec les enfants, j'adore la vitalité, la liberté des enfants, mais j'ai aussi travaillé

Speaker:

avec des adultes dans différents contextes et aussi des personnes âgées. Les publics pouvaient

Speaker:

être divers tout à fait, il n'y avait pas de... C'est juste plus simple au niveau de l'organisation

Speaker:

et de la pédagogie, de travailler avec des enfants, puisque le réseau est déjà organisé.

Speaker:

On travaille avec des enseignants dans des écoles, voilà.

Speaker:

Parce que je te posais la question notamment parce qu'on parlait de ces différents niveaux

Speaker:

de lecture et j'imagine que quand t'as un public différent, tu dois t'adapter éventuellement

Speaker:

aussi à comment ils peuvent percevoir ou capter. C'est pour ça que je me demandais

Speaker:

comment tu organises ces interactions du coup ? Tu le fais au feeling ?

Speaker:

Bonne question. En tout cas, pour le public, pour les enfants en tout cas, il y a vraiment

Speaker:

des choses... Bon, moi je suis convaincue que l'éducation artistique a sa place à l'école,

Speaker:

vraiment fortement. Elle disparaît de plus en plus. Bon, c'est pas mon travail de parler de ça,

Speaker:

mais en tout cas je suis convaincue que l'art a sa place dans l'éducation et dans l'école.

Speaker:

Moi aussi. Pardon, je fais des cible-têtes, mais le diébaut est aussi.

Speaker:

Et donc là, il faut absolument, avant de faire de l'art entre guillemets,

Speaker:

c'est aussi apprendre à, et encore plus aujourd'hui, regarder les images. Comment sont

Speaker:

faites les images ? Que nous apprennent les images ? Que nous font ressentir les images ?

Speaker:

Voilà, il y a vraiment une culture de l'image à développer. J'en suis convaincue. Avant de la

Speaker:

pratiquer aussi, et d'être capable de pratiquer avec liberté, de se donner la liberté de faire.

Speaker:

Et les enfants ont ça instinctivement en eux. Ça, c'est fabuleux. Avec les enfants,

Speaker:

on peut aller beaucoup plus loin parce qu'avec les adultes, en général, il faut d'abord

Speaker:

déconstruire tout plein de fausses croyances. Je ne sais pas. On sait tous, je le dis,

Speaker:

je voulais le faire passer comme message, on sait tous dessiner, on sait tous peindre.

Speaker:

Ce avec quoi on est exigeant, c'est le résultat. Mais sinon, on est tous capables de prendre un

Speaker:

crayon, on écrit tous, donc on est tous capables de dessiner, on est tous capables de prendre de

Speaker:

la couleur et de jouer avec. Vraiment, c'est en nous. C'est aussi des ateliers que tu proposes.

Speaker:

Alors actuellement, plus actuellement, j'ai une vie de famille bien remplie, donc j'ai décidé pour

Speaker:

quelques années encore de ne plus travailler avec les publics, en tout cas en ce moment. Parce que

Speaker:

j'ai des engagements familiaux. Et puis, comme tu peux le voir ici, je fais beaucoup de choses avec

Speaker:

mes enfants déjà à la maison. Donc l'emploi du temps est déjà bien rempli. Mais c'est quelque

Speaker:

chose que tu proposais avant et que tu pourrais être amenée à refaire. Tout à fait. Je me

Speaker:

permets juste même, bien qu'on a compris, c'est un moment parenthèse, mais c'est quelque chose

Speaker:

que tu fais aussi dans le cadre d'entreprises éventuellement ? Tout à fait possible, oui.

Speaker:

Dans les cadres internationaux, ce genre de choses. Il y a plein de choses à créer en tout cas. Oui,

Speaker:

au niveau de la création, il y a plein de choses à faire. C'est vrai que j'ai, comme je te l'ai dit

Speaker:

avant, en tout cas tous les projets en relation avec des publics sont un peu en stand-by dû à ma

Speaker:

situation. Mais je pense qu'il y a énormément de choses à faire. Tu nous parlais des galeries

Speaker:

avec lesquelles tu travailles. Sans aller sur les projets, est-ce que tu as aussi un moyen ou un lien

Speaker:

de rester en contact avec ton public ou les personnes qui te suivent ? Est-ce que tu as des

Speaker:

collectionneurs, des gens que tu connaisses, qui ont plusieurs tableaux ? C'est adorable comme

Speaker:

question. Je travaille avec par exemple Super Life Galerie qui est à Prince-Laurebergue depuis

Speaker:

presque le début de ma venue à Berlin. Effectivement, j'ai des fans qui veulent me rencontrer. Je pense

Speaker:

que je fais une exposition tous les deux ans à peu près. En tout cas pour rencontrer ces

Speaker:

personnes-là. Je dis ça parce que j'avais encore une exposition au mois de décembre et ça m'a

Speaker:

énormément touchée parce qu'il y a vraiment des personnes qui ont acheté mes sérigraphies,

Speaker:

plusieurs qui les collectionnent et qui veulent me rencontrer. Ça me touche énormément, énormément.

Speaker:

Tu m'étonnes. En même temps, pour avoir acheté aussi des créations, c'est vrai que quand tu les

Speaker:

vois tous les jours, ça te fait quelque chose quand même. C'est toujours de rencontrer la

Speaker:

personne qui a aussi produit, qui est à l'origine de ça. C'est chouette. Tu as un site internet,

Speaker:

un compte Instagram. Est-ce que tu utilises les newsletters ? Est-ce que tu envoies parfois des

Speaker:

colis ? C'est une question très ouverte, c'est par curiosité. Grande question. Je sais qu'on me

Speaker:

demande toujours quand est-ce que tu ouvres ton webshop, ta boutique en ligne. Je vais le dire,

Speaker:

là-dessus je m'excuse d'ailleurs pour tous les gens qui me posent la question. Je ne suis pas

Speaker:

sur tous les outils ou même sur tous les réseaux sociaux parce que je me sens vraiment compétente à

Speaker:

l'atelier. Et après, c'est vrai que je n'arrive pas à gérer tous les autres outils. Pour l'instant,

Speaker:

j'ai mon compte Instagram. Je trouve que je suis très présente et très en contact direct. J'ai un

Speaker:

site internet. Là, c'est plus pour les informations importantes. Et pour l'instant, je n'ai que ça.

Speaker:

Et après, on me trouve dans certaines galeries, boutiques ou lors de mes événements. J'aimerais

Speaker:

bien mettre en place une newsletter, mais c'est par manque de temps que ce n'est pas encore mis

Speaker:

en place. Des fois, je me dis que j'aurais peut-être un peu besoin d'aide sur toute cette partie

Speaker:

communication. En tout cas, on demande aujourd'hui beaucoup aux artistes d'être présents sur tous les

Speaker:

réseaux. Ce que je veux dire, c'est que c'est aussi un gage de qualité des fois de ne pas être

Speaker:

partout et tout le temps dans la représentation parce que quand on est dans l'atelier, c'est des

Speaker:

moments où on travaille en fait et on n'est pas dans la communication. En tout cas, moi,

Speaker:

je n'arrive pas à faire les deux ou pas à 100%. Et du coup, est-ce que tu as déjà eu l'opportunité

Speaker:

ou tu as déjà pensé à avoir quelqu'un qui s'occupe de ça pour toi ou c'est juste pas arrivé?

Speaker:

Très bonne question. Oui, j'aimerais bien. Oui, j'ai besoin d'aide, ça c'est sûr. Ça viendra

Speaker:

peut-être. En tout cas, financièrement, ce n'est pas pour l'instant encore envisageable. Même s'il

Speaker:

y a beaucoup d'amour et de passion. Enfin voilà, ça reste quand même une vie artistique. Donc avec

Speaker:

des contraintes financières, on va dire. Voilà, ça marche. Mais comme ça, on a le message dehors.

Speaker:

Il y a des gens qui m'ont contacté pour le podcast. Ça me fait délirer. Vraiment, je suis là pour le

Speaker:

coup. Là, je n'ai pas forcément besoin d'aide, que ce soit le montage ou quoi. Mais j'ai des gens

Speaker:

qui m'envoient assez régulièrement des demandes pour travailler, faire un stage ou quoi. C'est

Speaker:

trop rule, non? Et c'est pour ça que je pose les questions. Parce que si on n'est pas visible dans

Speaker:

une recherche, par exemple, les gens ne se manifestent pas forcément non plus. Oui, mais

Speaker:

c'est très important aujourd'hui. La communication, c'est très, très important. Mais c'est un travail.

Speaker:

En fait, voilà, c'est un travail en soi que moi, j'ai décidé de ne pas faire. Parce que si je me

Speaker:

concentre là dessus, je ne peux plus me concentrer sur autre chose. Mais je suis tout à fait d'accord.

Speaker:

C'est un vrai travail. Aujourd'hui, c'est important. Où est-ce que tu prends tes inspirations?

Speaker:

Comment est-ce que tu construis un tableau ou une sérigraphie ou une série? Pardon, je mets un petit

Speaker:

peu de contexte. C'est que là, tu vas avoir un vernissage d'une exposition qui s'ouvre, qui

Speaker:

s'appelle Le champ des couleurs. C'est d'ailleurs très joli. Et du coup, je me demandais, c'est toi

Speaker:

qui choisis le titre? Est-ce que tu as le titre dès le départ? Est-ce que ça arrive après? Comment ça

Speaker:

fonctionne? Oui, donc tout se construit. Ce n'est pas un matin, on se réveille, il faut l'inspiration.

Speaker:

Tout se construit, mûrit. Il y a des choses qui mûrissent depuis dix ans, qui à un moment deviennent

Speaker:

s'imposent et donc on travaille dessus. Donc à mon retour de Chine, comme je le disais, je me suis

Speaker:

rendue compte énormément de mes influences, principalement françaises. Et par exemple,

Speaker:

on me parle souvent de mes couleurs. Je me suis dit, d'où me vient cette fascination pour la

Speaker:

couleur? C'est de plus en plus abstrait, ce que je fais. C'est vraiment basé sur la couleur. Et

Speaker:

donc, par exemple, j'ai vraiment en mémoire les paysages de mon enfance et principalement dans

Speaker:

le sud de la France, puisque je passais mes étés dans le sud de la France avec mes grands-parents.

Speaker:

Les champs de lavande, les champs de tournesol, le ciel, la Méditerranée, ces immenses aplats de

Speaker:

couleurs qui au final sont propres à la Méditerranée. Je me rends compte, en vivant à

Speaker:

Berlin par exemple, à quel point ça m'a nourrie en fait. Le paysage, la lumière, voilà. Et donc,

Speaker:

encore plus à mon retour de Chine, je me suis vraiment rendue compte que le paysage duquel

Speaker:

j'étais imprégnée m'inspirait dans mes souvenirs. D'où le titre qui s'est construit après avec la

Speaker:

nouvelle exposition qui était de « J'avais vraiment envie de travailler sur la notion d'horizon ». Alors

Speaker:

on a appelé ça « Champs de couleurs » avec un jeu de mots, « Champs » comme une mélodie, parce que

Speaker:

j'ai parlé aussi beaucoup de compositions, de poèmes. Voilà, donc ça s'est construit avec la

Speaker:

Galerie, en fait. C'est un tout nouveau partenariat avec la Galerie Under the Mango Tree. J'ai créé

Speaker:

une série de nouvelles sérigraphies. Alors là, c'est très conceptuel dans la technique. J'ai

Speaker:

encore décloisonné. Il y a l'inspiration visuelle et après il y a la façon dont j'utilise mes

Speaker:

outils. Donc là, il n'y a carrément plus de motif sur mon cadre de sérigraphie. J'expliquerai le

Speaker:

vernissage, mais enfin voilà, c'est complètement dématérialisé. C'est une rencontre entre une

Speaker:

envie, une sensation et aussi techniquement comment on met en place cette émotion. Et je tiens à dire

Speaker:

quand même qu'il y a eu des heures difficiles parce que j'ai fait des tests, ça n'a pas marché. Je

Speaker:

suis rentrée des soirs dépitée en me disant « Au secours, ça ne marche pas, qu'est-ce que je vais

Speaker:

montrer ? ». Voilà, donc ce n'est pas toujours non plus facile, tout ne vient pas. Voilà, elle est

Speaker:

sortie, elle est là derrière moi. Il y en a quelques-uns. Donc maintenant qu'elle est là,

Speaker:

je suis rassurée. Mais ce n'est pas toujours le cas. Il y a des fois où j'ai... Il y a quelques

Speaker:

mois, j'ai une envie aussi de travailler sur le ciel. J'habite tout près de Temple Of. Temple

Speaker:

Of, c'est merveilleux. Donc les ciels sont... C'est merveilleux. On a des spectacles visuels tous

Speaker:

les jours puisque je le traverse pour aller à l'école, pour chercher mes enfants deux fois

Speaker:

par jour, des fois quatre fois par jour avec les activités. C'est un vrai spectacle. J'aimerais

Speaker:

travailler sur cette couleur du ciel. Je n'ai pas encore... J'ai fait plein d'essais. Ce n'est pas

Speaker:

encore là, ça viendra. Peut-être dans dix ans, peut-être dans deux ans, peut-être le mois

Speaker:

prochain, je ne sais pas. Mais en tout cas, voilà, c'est quelque chose que je mûris, que je note,

Speaker:

je regarde, j'observe, j'essaye. Et puis un jour, je trouve que ça fonctionne et je vais plus loin et

Speaker:

j'avance. Et puis, des fois, ça ne marche pas du tout et je laisse de côté parce que c'est trop

Speaker:

stressant. C'est ce que j'allais te demander. Est-ce que cette certitude que tu as maintenant

Speaker:

qu'un jour ça marchera, c'est quelque chose que tu as dû travailler ou dompter pendant les années ?

Speaker:

Est-ce que ça marchera ? Je ne sais pas parce qu'à part toi qui les vois et personne n'a vu

Speaker:

mon dernier travail. Mais en tout cas, je sais que ça marche dans l'intention que j'avais. Après,

Speaker:

je ne sais pas du tout comment ça va être perçu ou le public, mais en tout cas, dans

Speaker:

l'intention que j'avais de superposer des couleurs de façon complètement immatérielle, parce que je

Speaker:

travaille avec des déchireurs de papier. Il n'y a absolument plus de motifs nulle part. La peinture

Speaker:

est déposée par le fruit du hasard. C'était mon intention et je trouve que le résultat est cohérent.

Speaker:

C'est très joli. Je vous encourage à venir, de toute façon, ça va être très chouette. C'est

Speaker:

vrai que c'est très impressionnant. C'est drôle parce que tu vois, quand je regarde mon goût plus

Speaker:

jeune, il fallait que ce soit précis, qu'on voit ce que c'est. Et plus ça va, plus il y a un truc

Speaker:

qui dépasse. Je suis touchée, je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que le résultat, c'est

Speaker:

vrai que c'est très impressionnant avec les superpositions de couleurs. Mais de longues

Speaker:

nuits de réflexion et d'essai. On travaille sur plusieurs... En tout cas, j'ai plusieurs séries,

Speaker:

plusieurs envies, des choses plus légères, des choses plus compliquées. Tout se construit un

Speaker:

petit peu, mais ça fait longtemps, donc il y a des choses qui reviennent. Et comme je te disais

Speaker:

tout à l'heure, tout était là assez jeune en fait. Par exemple, la sérigraphie, pourquoi j'ai

Speaker:

aussi choisi ce média ? C'est quelque chose qui permet de travailler et la photographie et la

Speaker:

peinture ensemble. Donc là, c'est très élaboré au niveau de la technique, mais dans la sérigraphie,

Speaker:

il y a un processus photosensible. Qui dit photosensible ? Alors pour expliquer clairement,

Speaker:

photosensible, c'est quand on va à la plage avec son maillot de bain et qu'on brûle, la peau est

Speaker:

toute rouge là où il y avait le soleil, et le maillot de bain c'est tout blanc. C'est une réaction

Speaker:

photosensible de la peau. La sérigraphie, c'est exactement la même chose sur un écran. Voilà,

Speaker:

avec comme un négatif de photo, ce qui était noir, ce qui était blanc, ça prend la lumière, ça ne prend

Speaker:

pas la lumière et ça laisse passer. Il y a tout un travail photographique, ça permettait de mélanger

Speaker:

les deux, mais donc je peins sur des photos depuis toujours. Donc, c'était déjà là, cette envie

Speaker:

d'être entre la peinture et la photographie, et c'est venu se rejoindre dans le médium de...

Speaker:

Voilà, donc ça se construit avec le temps, c'est ce que je voulais dire. Compris. Alors pour le coup, le travail

Speaker:

visuel, c'est quelque chose qui est... Ok, je suis sensible, mais que je ne pratique pas forcément. Par

Speaker:

contre, l'écriture, je le fais, et dans l'écriture, il y a quand même ce processus narratif. Tu vois,

Speaker:

où tu racontes qu'il y a... T'as beau pas savoir au début ce que tu vas écrire, il y a une envie,

Speaker:

puis après tu ajoutes un peu de ça, de ça. Est-ce que ça existe aussi dans le visuel ? C'est-à-dire,

Speaker:

sans que nous on y ait forcément accès, on peut le voir, mais est-ce que toi tu sais que ça, c'était

Speaker:

une dispute, ça c'est une réconciliation ? Je ne sais pas. C'est hyper intéressant. Tu vois, c'est là que c'est

Speaker:

hyper intéressant, parce que ça c'est ton parcours avec l'écrit. Alors moi, je suis très... J'ai un

Speaker:

énorme problème avec les mots. J'ai du mal à écrire, par exemple. Et ça fait très peu de temps que

Speaker:

je commence à mettre des titres, des titres sur chacune de mes sériographies, des titres sur les

Speaker:

expositions, mettre des mots. Mais avant, je n'en avais pas. Donc toi, c'est quelque chose

Speaker:

que tu as en toi, avec lequel tu es à l'aise, et tu le rattaches à ce que tu vois. Et donc, toi-même,

Speaker:

tu composes en fait quelque chose, que moi je n'ai pas forcément, puisque je n'ai pas cette

Speaker:

structure, en tout cas du langage. Enfin, en tout cas, avec les mots, je n'écris pas beaucoup, c'est

Speaker:

très difficile. Et du coup, ton processus serait plutôt dans la construction de ce qui arrive au

Speaker:

fur et à mesure, c'est ça ? Voilà. Je pense que c'est la même chose, mais avec un langage différent en fait.

Speaker:

Je pense qu'il y a la musique, il y a les mots, il y a l'espace, il y a plein d'écritures

Speaker:

différentes, qui au final sont les mêmes chemins, mais avec des médiums différents. Compris. Est-ce

Speaker:

que tu utilises aussi la musique dans tes inspirations ? Tu parlais des paysages, donc on

Speaker:

comprend l'aspect visuel. Est-ce qu'il y a d'autres sens qui te permettent de créer, dont tu te

Speaker:

sers ? La musique, en tout cas, c'est vrai que je crois que je mets des fois dans mes postes,

Speaker:

merci aux musiciens d'accompagner les journées à l'atelier, parce qu'en fait, qu'est-ce que j'aime

Speaker:

la musique ? Alors pareil, je ne suis pas du tout musicienne, mais alors, je trouve ça fabuleux la musique,

Speaker:

pour ce que ça crée, émotionnellement, pour comment ça nous embarque en fait, donc c'est

Speaker:

puissant. Et est-ce que ça m'inspire directement ? En tout cas, ça m'accompagne. Les odeurs aussi, chez

Speaker:

moi c'est très très important. Donc j'ai des petites huiles essentielles, voilà, que je

Speaker:

sens à des moments où j'ai des petits gris-gris parfumés, voilà par exemple, donc c'est une

Speaker:

exacerbation des sens. Mon rêve, c'est une exposition qui lile tout. Tu vois, que tu rentres et que tu aies

Speaker:

une odeur pour l'exposition, par exemple, je trouve que ça serait facilement, non ? Qu'on te fasse toucher, en

Speaker:

fait, après je promets, j'arrête de taper sur les galeries, mais tu vois ce truc de mur blanc avec des

Speaker:

tables dessus, et après c'est tout silencieux, tu rentres, tu es un peu gênée, du coup tu n'oses pas regarder, je trouve ça

Speaker:

vraiment... Alors que si tu ajoutes des plantes, si tu ajoutes de la musique, s'il y a une ambiance, on te fait vivre

Speaker:

plus, pour moi, l'expérience comme tu peux avoir dans des musées incroyables. J'adore toujours citer le

Speaker:

musée de la découverte, mais qui te fait interagir avec les éléments du musée. Et voilà, c'est pour ça que je t'ai demandé.

Speaker:

Mais du coup, les huiles essentielles, je sais. Tu vas pouvoir monter ta galerie, c'est un bon concept.

Speaker:

Non, mais je trouve que c'est un truc que j'aimerais bien expérimenter. Alors, on peut parler de comment vous avez

Speaker:

prévu d'organiser la prochaine exposition ? Parce qu'il y a notamment le côté du goût qui est prévu,

Speaker:

à priori, à un moment. Ah oui, pour le repas. Donc là, c'est une toute nouvelle galerie, donc c'est,

Speaker:

on va dire une étape aussi, puisque j'ai beaucoup travaillé avec des galeries qui sont spécialisées

Speaker:

dans les images imprimées, la sérigraphie. Là, c'est vraiment une galerie de peinture, donc je suis au milieu des

Speaker:

références d'artistes peintres, donc c'est une galerie berlinoise, plus institutionnelle, qui est installée

Speaker:

dans le quartier de Schöneberg depuis des années, qui est un quartier réputé pour ses galeries, ses

Speaker:

antiquaires. Donc, c'est complètement différent de ce que je connais. Et donc, il y a Minnie, qui est la

Speaker:

propriétaire de la galerie, a programmé divers événements de rencontres. En tout cas, il y a le

Speaker:

vernissage, il y aura une prise de parole le samedi 1er mars, où je pourrai parler de mon travail, en

Speaker:

allemand. Et il y aura aussi un repas, puisque Minnie est indienne, donc elle organise un grand repas

Speaker:

indien, où on pourra manger et discuter d'art et de plein d'autres choses, donc ce sera plein de saveurs.

Speaker:

Je trouve ça génial. Et moi, l'Inde, c'est vraiment quelque chose qui m'inspire énormément.

Speaker:

Donc, c'est une boucle. Tout à fait. Alors, j'ai de la chance, vu que je suis chez toi, j'ai pu voir que tu as

Speaker:

cette appétence aussi pour tout ce qui est packaging. On en parlait, parce que je trouve ça toujours assez

Speaker:

amusant quand on va chez des Français à l'étranger, ils ont toujours des trucs français partout. C'est quand même

Speaker:

très particulier. Genre, on a nos produits, nos consommations et tout, qu'on fait venir ou qu'on emporte ou

Speaker:

peu importe. Est-ce que dans ton travail, dans ta carrière, tu as aussi abordé cet aspect-là qui peut être plus

Speaker:

proche d'un côté marketing, merchandising. Est-ce que tu as adopté d'autres supports que, j'allais dire, le papier ?

Speaker:

J'adorerais travailler. D'ailleurs, j'adorerais travailler pour des packagings, puisque venant de l'avoir étudié

Speaker:

le support surface, la communication visuelle et le design textile, oui, tout à fait, j'adorerais travailler

Speaker:

pour des packagings, pour des emballages. Enfin, ce qu'on va dire dans les domaines d'art appliqué, tout à fait.

Speaker:

Pas encore fait, du coup ?

Speaker:

Là, j'ai fait un visuel pour une marque de sirop en Chine, justement.

Speaker:

Je l'ai vu en plus.

Speaker:

Et voilà, c'est le début, j'espère. En tout cas, j'aimerais énormément travailler.

Speaker:

Et en beat aussi, alors ? C'est-à-dire, si on part de toi à ton public, est-ce que tu as déjà essayé d'autres supports

Speaker:

que ce soit, je pense toujours à MAMAM, ce que je salue, qui parle toujours quand on parle d'artiste,

Speaker:

qui dit, ah, ce serait tellement joli sur une coque de téléphone. Alors, je sais que ça fait très merchandising,

Speaker:

mais c'est un peu la question de, est-ce que tu as déjà adopté d'autres supports ou proposé d'autres supports

Speaker:

pour que les gens puissent avoir d'autres supports ? Ouh là, c'était trop de supports.

Speaker:

Non.

Speaker:

Tu n'as pas eu l'idée ou tu n'as pas eu la demande ou pas en particulier ?

Speaker:

Effectivement, je travaille essentiellement sur papier et j'aime le fait que ce soit des originaux.

Speaker:

Donc là, je pense que tu peux percevoir la différence. Enfin voilà, on sent quand même que c'est de la peinture,

Speaker:

l'intensité colorée. C'est vrai, c'est encore un grand sujet, la reproduction.

Speaker:

En tout cas, j'aime pour l'instant que ça reste des originaux parce que je trouve que ça apporte vraiment quelque chose

Speaker:

et que c'est l'intensité de la couleur qui est là, qui fait oeuvre plus que l'image,

Speaker:

qui, elle, serait reproduite, mais sans cette intensité. Donc, ça perd un peu de...

Speaker:

Ou en tout cas, ça se travaille. Mais le packaging, oui, j'adore.

Speaker:

Tu le demandes.

Speaker:

Le packaging, vous pouvez vous manifester. Non, parce que c'est vrai qu'il y a plein de...

Speaker:

ou des supports ou ce genre de choses, mais c'est...

Speaker:

Par exemple, des beaux carnets d'écriture ou ce genre de choses, il y a plein d'applications.

Speaker:

Tout à fait. Là, c'est vraiment...

Speaker:

J'ai déjà fait quand même des choses pour des sacs.

Speaker:

En fait, là, ça se construit.

Speaker:

Dans la vie d'artiste, il y a des choses qu'on fait à l'atelier, qu'on vend,

Speaker:

mais après, on a aussi des contrats.

Speaker:

C'est-à-dire que quelqu'un va nous contacter, va nous dire,

Speaker:

moi, j'aimerais pour tel événement, que vous me fassiez ça.

Speaker:

C'est un travail de commande et c'est tout à fait possible, oui.

Speaker:

Quand tu regardes en arrière, les 14 ans à Berlin+,

Speaker:

est-ce que tu aurais imaginé être là où tu en es aujourd'hui,

Speaker:

d'un point de vue artistique, d'un point de vue de ta carrière ?

Speaker:

Ah, c'est...

Speaker:

C'est beau de demander comme ça.

Speaker:

Non, pas du tout.

Speaker:

Et alors, t'es contente ?

Speaker:

Enchantée.

Speaker:

Je suis très...

Speaker:

Je suis enchantée d'être à Berlin, de faire de la sérigraphie.

Speaker:

Je suis aussi maman de mes trois enfants.

Speaker:

Enfin, voilà, beaucoup de bonheur, on va dire.

Speaker:

Même si on est très positive,

Speaker:

mais la vie d'artiste n'en reste quand même pas évidente,

Speaker:

je tiens quand même à le dire, mais tout à fait.

Speaker:

Je trouve que cette ville, vraiment...

Speaker:

Je trouve que Berlin m'épatte quotidiennement.

Speaker:

Et dans ta vie d'artiste,

Speaker:

comment est-ce que t'as pu trouver ton équilibre,

Speaker:

ce qui fonctionne bien pour toi ?

Speaker:

Est-ce que, d'un point de vue très en pratique aux pratiques,

Speaker:

est-ce que tu te fais des points réguliers ?

Speaker:

Est-ce que tu te fixes des objectifs, peu importe sous quelle forme ?

Speaker:

Est-ce que t'as une méthode de travail consciente, si on veut ?

Speaker:

Oui, je pense que j'ai une méthode de travail

Speaker:

qui n'est pas forcément ultra cadrée,

Speaker:

mais je pense que je sais où je vais, je sais ce que je veux.

Speaker:

Tout à fait.

Speaker:

Est-ce que t'as des rituels ?

Speaker:

Si j'ai le droit de...

Speaker:

Des rituels à quel niveau, créatifs ou... ?

Speaker:

Dans ton organisation.

Speaker:

Par exemple, à la fin de l'année, j'adore ce moment pour le podcast,

Speaker:

je fais un grand récap de ce qui s'est passé cette année,

Speaker:

et du coup, je reprends mon calendrier, je regarde ce qui s'est passé,

Speaker:

qui j'ai rencontré, etc.

Speaker:

Est-ce que t'as une façon de le faire aussi ?

Speaker:

J'ajoute aussi que, par exemple, la newsletter,

Speaker:

j'ai décidé d'en faire un mensuel,

Speaker:

et c'est un peu la même idée, c'est-à-dire,

Speaker:

à la fin du mois, je m'assieds, je regarde,

Speaker:

ok, qu'est-ce qui s'est passé ce mois-ci ?

Speaker:

Un très bon exercice que je devrais faire.

Speaker:

Je t'avoue que je cours quand même pas mal après le temps.

Speaker:

Je souffre quand même de ne pas pouvoir avoir plus de temps

Speaker:

pour la création, donc j'ai très peu de recul.

Speaker:

J'ai une vie de famille qui est en ce moment très prenante,

Speaker:

qui est aussi merveilleuse,

Speaker:

mais j'ai trois enfants,

Speaker:

donc c'est très prenant,

Speaker:

et je pense que ce temps-là viendra bientôt,

Speaker:

vu qu'ils grandissent.

Speaker:

Et donc j'ai peu de...

Speaker:

J'aimerais,

Speaker:

par exemple, pour la newsletter,

Speaker:

j'aimerais bien pouvoir des fois repréciser

Speaker:

tout ce qui s'est passé, comment j'ai avancé, tout ça.

Speaker:

Je ne prends pas vraiment ce temps, je ne vais pas te mentir.

Speaker:

Voilà.

Speaker:

Tu disais que l'écriture ou les mots,

Speaker:

ce n'était pas forcément ton support de prédilection.

Speaker:

Est-ce que dans la journée où tu manques de temps,

Speaker:

où tu as une idée ou quelque chose comme ça,

Speaker:

tu fonctionnes avec des carnets, avec des notes ?

Speaker:

Quel est, toi, ton support de prédilection ?

Speaker:

Tout à fait, le carnet.

Speaker:

Le carnet.

Speaker:

Je n'avais pas trouvé le bon parce que j'ai toujours plein de carnets.

Speaker:

Je note des couleurs, je dessine.

Speaker:

J'adore. Je vois les couleurs.

Speaker:

C'est plein de petits...

Speaker:

Je dessine.

Speaker:

C'est vraiment de la prise de notes tout le temps.

Speaker:

J'ai toujours ça sur moi.

Speaker:

Je suis vraiment à l'ancienne avec mon carnet dans mon sac et mes crayons.

Speaker:

Est-ce que tu as des objectifs ou des rêves,

Speaker:

un ou deux, que tu veux nous partager ?

Speaker:

Des rêves ?

Speaker:

Dans la suite de ta carrière ou dans des...

Speaker:

Des rêves.

Speaker:

Oui, je me sens quand même très ambitieuse.

Speaker:

J'aimerais...

Speaker:

pouvoir travailler encore plus grand,

Speaker:

encore plus abouti, encore plus affirmé.

Speaker:

Voilà.

Speaker:

Tu en as un en particulier ?

Speaker:

Parce que quand tu me dis grand, je pense à un grand mur.

Speaker:

Mais est-ce que c'est sous une autre forme ?

Speaker:

Non, mais déjà, travail...

Speaker:

La taille, c'est...

Speaker:

On ne se rend pas compte,

Speaker:

mais en fait, la taille, c'est vraiment important.

Speaker:

Qui dit grand, dit que...

Speaker:

J'ai commencé des grands formats.

Speaker:

Il y en a un là et les autres sont de l'autre côté

Speaker:

parce qu'ils sont pour l'expo.

Speaker:

J'adore travailler le grand format.

Speaker:

Mais pour travailler du grand format,

Speaker:

il faut un grand atelier, beaucoup de matériel.

Speaker:

Ce serait pour moi une immense étape de passer

Speaker:

à des plus grandes surfaces.

Speaker:

Je me sens tout à fait...

Speaker:

J'ai l'appétit pour.

Speaker:

Est-ce que tu travailles dans des collaborations

Speaker:

avec d'autres artistes ?

Speaker:

Est-ce que c'est quelque chose que tu fais ?

Speaker:

J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de...

Speaker:

Je demande vraiment par curiosité

Speaker:

parce que j'ai l'impression que chaque artiste

Speaker:

fait un peu soit oui, soit pas du tout.

Speaker:

Moi, j'adore travailler.

Speaker:

En tout cas, par exemple,

Speaker:

j'ai un atelier avec d'autres artistes que j'aime beaucoup.

Speaker:

Est-ce qu'on a travaillé ensemble ?

Speaker:

On discute des fois ensemble.

Speaker:

On est très proches au niveau du travail.

Speaker:

On n'a pas encore travaillé ensemble, par exemple,

Speaker:

mais ça pourrait tout à fait naturellement se faire.

Speaker:

Je pense que c'est un manque de temps encore.

Speaker:

Sinon, moi, je suis tout à fait...

Speaker:

Oui.

Speaker:

Se confronter à, justement,

Speaker:

une autre pratique, un autre regard.

Speaker:

Passionnant.

Speaker:

Sur le thème de la collaboration,

Speaker:

tu es aussi très active au sein des Nouvelles Voix.

Speaker:

Oui.

Speaker:

Depuis combien de temps, du coup ?

Speaker:

Oui, ça fait quelques années.

Speaker:

Donc, l'engagement aux Nouvelles Voix,

Speaker:

c'était vraiment aussi une très bonne balance

Speaker:

par rapport au travail artistique.

Speaker:

Justement, le travail artistique,

Speaker:

c'est quelque chose d'assez solitaire.

Speaker:

Moi, je dis égoïste

Speaker:

parce qu'on travaille seul

Speaker:

avec son intuition, ses envies.

Speaker:

Donc, on fonctionne tout seul.

Speaker:

Et j'avais très envie

Speaker:

d'avoir des collègues,

Speaker:

d'être connecté.

Speaker:

Parce qu'après,

Speaker:

notre travail d'artiste,

Speaker:

c'est aussi un travail d'entrepreneur.

Speaker:

Et là, j'étais très heureuse

Speaker:

que les Nouvelles Voix existent

Speaker:

pour me connecter à d'autres entrepreneurs

Speaker:

qui ont les mêmes problématiques,

Speaker:

faire ses impôts, faire sa communication,

Speaker:

trouver des nouveaux clients.

Speaker:

Enfin, voilà, tout ce qu'on a tous en commun, en fait.

Speaker:

Tu me corriges, s'il te plaît.

Speaker:

Il me semble que,

Speaker:

pour le dire simplement,

Speaker:

les Nouvelles Voix sont une association

Speaker:

pour les femmes.

Speaker:

Pour les femmes.

Speaker:

Entrepreneurs.

Speaker:

Entrepreneurs, travailleurs indépendants de Berlin.

Speaker:

Et toi, t'as eu un rôle dans le petit bureau

Speaker:

pendant que j'ai appris que c'est pour ça qu'on appelait ça.

Speaker:

Secrétaire de l'association.

Speaker:

Tout à fait.

Speaker:

J'étais très contente d'être engagée aussi

Speaker:

auprès de cette communauté

Speaker:

de femmes passionnante.

Speaker:

L'association a été créée

Speaker:

par Raphaël Ledour.

Speaker:

Je pense que c'est une figure connue

Speaker:

du paysage francophone à Berlin.

Speaker:

C'est une très belle initiative.

Speaker:

C'est une bulle,

Speaker:

cette association.

Speaker:

Et donc, j'ai été engagée

Speaker:

au bureau, tout à fait.

Speaker:

Et vous avez des missions en particulier.

Speaker:

Aujourd'hui, tu n'es plus dans le bureau,

Speaker:

mais tu animes toujours

Speaker:

certaines des activités du groupe.

Speaker:

Voilà.

Speaker:

Moi, ce que j'avais envie

Speaker:

aux Nouvelles Voix,

Speaker:

c'était de créer une communauté artistique.

Speaker:

J'ai créé les petits-déj,

Speaker:

les rencontres des professionnels de l'image.

Speaker:

On est un groupe maintenant.

Speaker:

On travaille tous de près ou de loin

Speaker:

avec les images.

Speaker:

Graphismes, illustrations,

Speaker:

photographies, peintures, arts visuels.

Speaker:

Et ça nous permet vraiment

Speaker:

d'être en réseau

Speaker:

sur toutes les questions qu'on a en commun.

Speaker:

C'est super d'avoir un groupe de travail,

Speaker:

de pouvoir faire ce qu'on appelle

Speaker:

le peer coaching,

Speaker:

c'est-à-dire de se conseiller,

Speaker:

de s'épauler, de s'apporter ensemble

Speaker:

des réponses qui sont communes

Speaker:

vraiment à chacun.

Speaker:

Et ça fonctionne comment ?

Speaker:

Déjà pour participer,

Speaker:

comment on peut venir ou assister ?

Speaker:

Vous avez un agenda ?

Speaker:

Des thèmes ?

Speaker:

Tout est sur le site internet.

Speaker:

Il fonctionne très bien.

Speaker:

Il y a une newsletter, un agenda.

Speaker:

Si tu veux participer

Speaker:

aux petits-déj des artistes,

Speaker:

inscris-toi

Speaker:

à la newsletter.

Speaker:

Il y a énormément

Speaker:

d'autres ateliers.

Speaker:

Je te parle de ce qui est artistique,

Speaker:

mais il y a plein de thématiques

Speaker:

qui sont abordées.

Speaker:

On mettra tous les liens.

Speaker:

Est-ce que tu as un livre

Speaker:

à nous recommander ?

Speaker:

Oui.

Speaker:

J'ai lu

Speaker:

Catherine Cussé,

Speaker:

je pense que c'est.

Speaker:

Tu vérifies la référence

Speaker:

sur la vie

Speaker:

de David Hockney.

Speaker:

Passionnant.

Speaker:

J'étais pas fan de ce peintre.

Speaker:

C'est ce que j'ai essayé.

Speaker:

Je connaissais pas.

Speaker:

J'ai lu le livre.

Speaker:

J'ai vu qu'il y avait une rétrospective

Speaker:

à Paris qui allait commencer.

Speaker:

Je vais y aller.

Speaker:

Pour une approche de l'histoire de l'art,

Speaker:

j'ai trouvé ce livre

Speaker:

fabuleux.

Speaker:

Il explique tout l'enjeu.

Speaker:

Je trouve qu'il démystifie

Speaker:

complètement.

Speaker:

C'est le plus grand artiste

Speaker:

du XXe siècle.

Speaker:

Je trouve qu'il l'aborde

Speaker:

de façon très simple.

Speaker:

Il ne faut pas non plus.

Speaker:

Je sais que l'art,

Speaker:

on pense que c'est prétentieux

Speaker:

d'être artiste, de faire de l'art.

Speaker:

C'est aussi des choses très simples.

Speaker:

Dans ce livre, je trouve que

Speaker:

ça explique très bien

Speaker:

tout son parcours, toute son oeuvre.

Speaker:

Je le recommande vivement.

Speaker:

En ce moment, je lis

Speaker:

Fabienne Verdier,

Speaker:

artiste peintre française,

Speaker:

qui est parti il y a quelques années en Chine

Speaker:

apprendre la peinture chinoise.

Speaker:

Passionnant.

Speaker:

C'est tout noté.

Speaker:

J'avais lu, malheureusement je n'ai pas les références,

Speaker:

un livre

Speaker:

qui mélangeait les couleurs,

Speaker:

différents chapitres sur plusieurs couleurs,

Speaker:

pour parler de la relation

Speaker:

entre Frida Kahlo

Speaker:

Tu l'as vu ?

Speaker:

Je l'ai là, dans ma bibliothèque.

Speaker:

Je te l'offrirai après.

Speaker:

C'était vraiment exceptionnel.

Speaker:

Tu parlais d'écrire simplement

Speaker:

et d'émystifier

Speaker:

le statut d'artiste.

Speaker:

Je trouve que là, ils sont quand même

Speaker:

bien mis au fait

Speaker:

d'être des êtres humains, avec toutes leurs douleurs.

Speaker:

C'est un livre magnifique.

Speaker:

Je ne sais plus le titre.

Speaker:

On peut regarder dans la bibliothèque,

Speaker:

il est quelque part à ton regard.

Speaker:

Je mettrai le lien de toute façon.

Speaker:

On peut te contacter, pour quelles raisons ?

Speaker:

Des gens qui nous écoutent.

Speaker:

Tout et n'importe quoi.

Speaker:

Pour m'acheter une série graphique déjà,

Speaker:

pour venir les voir.

Speaker:

Effectivement, à part dans quelques boutiques,

Speaker:

comme je n'ai pas la boutique en ligne,

Speaker:

souvent on me demande où est-ce que je trouve ça ?

Speaker:

Tu l'as mis sur Instagram, il est où ?

Speaker:

On peut me contacter pour ça.

Speaker:

On peut me contacter pour des partenariats.

Speaker:

J'ai vraiment posé toutes les questions.

Speaker:

J'ai eu mon grand tour.

Speaker:

Est-ce qu'il y a une question

Speaker:

que j'ai oublié de te poser ?

Speaker:

Un thème que tu voulais rajouter ?

Speaker:

Peu importe.

Speaker:

Non.

Speaker:

Ce n'était plus ?

Speaker:

C'était super, c'est déjà fini ?

Speaker:

Ah oui.

Speaker:

Je suis très contente que tu m'aies

Speaker:

invitée, donné la parole,

Speaker:

pour raconter tout ça.

Speaker:

Quelle question ?

Speaker:

Je voulais juste dire que je travaille avec le cœur.

Speaker:

Et que

Speaker:

c'est de façon humble

Speaker:

très important pour moi

Speaker:

l'authenticité.

Speaker:

Je te remercie

Speaker:

de m'avoir donné la parole

Speaker:

pour ce moment d'échange

Speaker:

qui est passé très rapidement.

Speaker:

Et pour tes questions qui sont

Speaker:

extrêmement bien

Speaker:

ciblées.

Speaker:

Merci beaucoup

Speaker:

pour ce que je te dis.

Speaker:

On m'a beaucoup réclamée.

Speaker:

J'espère que les gens

Speaker:

qui écoutent, ça vous aura plu.

Speaker:

Je suis très contente que ce soit

Speaker:

fait dans ce cadre-là.

Speaker:

Je crois que là, c'est le bon moment.

Speaker:

Merci beaucoup.

Speaker:

Comme dit

Speaker:

l'objectif du podcast,

Speaker:

je ne l'ai pas encore beaucoup mis en place,

Speaker:

mais ça va se faire, c'est aussi de pouvoir faire

Speaker:

plusieurs épisodes.

Speaker:

Ça, c'est le premier. On découvre

Speaker:

Adeline, on apprend à mieux connaître Adeline.

Speaker:

Le but, c'est dans quelques temps

Speaker:

de pouvoir refaire un deuxième.

Speaker:

T'en es où ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Speaker:

Merci beaucoup pour ça.

Speaker:

Merci pour ton temps et tout ça.

Speaker:

C'est super. Merci beaucoup

Speaker:

Gabrielle. Je te l'ai dit, cette question,

Speaker:

tu ne me l'as pas posée.

Speaker:

Je trouve que tu es brillante.

Speaker:

Ce n'est pas pour t'envoyer des fleurs,

Speaker:

mais je le dis

Speaker:

parce qu'entre femmes, on doit se

Speaker:

féliciter.

Speaker:

Tu as monté un projet.

Speaker:

Je vais être le numéro combien

Speaker:

de podcasts ?

Speaker:

Quel travail.

Speaker:

Vraiment, bravo. C'est exceptionnel.

Speaker:

68.

Speaker:

C'est incroyable.

Speaker:

J'ai de la chance. Tu parlais des gens

Speaker:

où tu étais ravie de collaborer, c'est pareil.

Speaker:

Nous viendrons, et les personnes

Speaker:

qui nous écoutent aussi, et s'ils nous écoutent dans le futur,

Speaker:

regardez quels sont les vernissages et les expositions

Speaker:

parce qu'encore une fois, c'est vrai que

Speaker:

de les voir en vrai, tes créations

Speaker:

sont très touchantes à des niveaux

Speaker:

où ça vaut la peine de les voir

Speaker:

en vrai. C'est pour ça.

Speaker:

Merci beaucoup.

Speaker:

5 étoiles sur votre plateforme d'écoute.

Speaker:

Vous pouvez également souscrire à la newsletter

Speaker:

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Speaker:

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