Ce nouvel épisode de People First Podcast explore l'innovation, l'inclusion numérique, ainsi que les histoires de pionnières qui façonnent l'avenir du digital en Afrique.
De l'incubateur de technologie de jeunes talents au Cameroun à une ONG gambienne qui brise les barrières dans les STEM, ces initiatives illustrent la résilience, la créativité et le progrès de jeunes talents.
Restez connectés pour un voyage inspirant à travers l'Afrique de l'Ouest et du Centre, où la technologie et l'ingéniosité féminine ouvrent de nouvelles voies vers un meilleur développement.
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00:00 Introduction
01:24 Internet, un outil qui facilite la vie quotidienne
01:58 S'attaquer à la transformation numérique, dès maintenant
02:40 A la rencontre d'Arielle Kitio
03:28 Une vocation pour la programmation informatique
05:13 Les compétences numériques, une source d'opportunités
06:05 Le grand défi de l'inclusion numérique
07:10 L'approche holistique de la Banque mondiale pour l'économie numérique
08:03 Tech4AllGambia pour la littératie numérique des femmes
09:36 L'impact de la formation des Centres d'Excellence Africain
10:41 Accélérer l'accès équitable aux services numériques
11:44 Encourager les investissements, la collaboration et l'intégration régionale
13:25 Conclusion
People First Podcast vient apporter un éclairage humain et concret sur les thématiques de développement spécifiques aux habitants d'Afrique de l'Ouest et du centre, et sur la contribution de la Banque mondiale. People First Podcast, pour un développement durable et inclusif !
Le Groupe de la Banque mondiale est l'une des plus importantes sources de financement et de connaissances au monde pour les pays à faible revenu. Ses cinq institutions partagent l'engagement de réduire la pauvreté, d'accroître la prospérité partagée et de promouvoir le développement durable.
Boutheina Guermazi: Aujourd’hui, j’ai du mal à imaginer un monde de développement numérique inclusif, où les femmes ne sont pas des utilisatrices de la technologie, mais aussi, et beaucoup plus important, des créatrices de contenu technologique. Le défi à relever est de taille, certes, mais il en vaut la peine.
Rama George : Bonjour à toutes et à tous. Je suis Rama George, et je suis ravie de vous retrouver pour un nouvel épisode du podcast People First, le podcast de la Banque mondiale, région Afrique de l'Ouest et du Centre, qui donne la parole à ses habitants.
Vous l’avez bien deviné. Aujourd'hui, nous abordons la question de l’importance de la transformation numérique. Pour cela, nous dressons le profil de deux jeunes femmes qui se font une place, à leur façon, dans le secteur de l'informatique. Avec elles, nous aborderons tout d’abord l’exigence de nouvelles compétences pour réussir dans les emplois de demain, et surtout comment les filles et les jeunes femmes ont un rôle crucial à jouer.
Par la suite, nous explorerons également comment la stratégie de la Banque mondiale permet de réduire la disparité entre les genres, en matière d'accès entre autres, et encourager davantage de jeunes filles à s'orienter vers des études et des carrières dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.
Restez connectés… direction l’Afrique de l’Ouest…
Mener des recherches dans une université au Ghana, offrir des services de réparation de téléphones portables au Liberia ou vendre des vêtements via une application au Sénégal… Tout cela est possible aujourd’hui grâce aux technologies numériques qui facilitent notre quotidien. Savez-vous pourquoi !? parce qu’elles sont plus faciles à utiliser, plus rapides pour joindre les clients, plus sûres et moins coûteuses.
Internet permet de connecter les personnes, les communautés et les pays et donc, d’élargir les opportunités qui peuvent changer toute une vie, tout un pays.
la population mondiale d'ici:C'est la raison pour laquelle s’attaquer dès maintenant à la transformation numérique est cruciale pour éviter que la jeunesse africaine grandissante ne se sente frustrée et la préparer aux métiers de demain. Les applications pourraient être une solution permettant d’acquérir les compétences nécessaires, mais aussi l’accès à ces technologies, y compris aux ordinateurs.
Fondation Norbert Ségard en:Arielle Kitio : Bonjour, je suis Arielle Kitio. Je travaille aujourd'hui sur trois mots-clés principaux que sont l'éducation, l'inclusion et l'innovation.
Moi, j'ai toujours trouvé que l'informatique, et principalement la programmation, est une sorte de super pouvoir qui nous permet de donner vie à un ensemble d'idées, qui permet de créer des solutions qui adressent des problèmes qu'on peut rencontrer au quotidien.
Rama George : Quel événement a déclenché votre intérêt pour l'informatique et la programmation ? Comment cette expérience a-t-elle influencé votre vision de l'impact de la technologie en Afrique ?
Arielle Kitio : Je me rappelle l'un des tout premiers programmes informatiques que nous avions fait à l'époque et qui nous a permis de remporter le concours de meilleurs développeurs lorsque j’étais en niveau 1 ainsi qu’en licence informatique à l'Université d'Ontario. Donc, il s'agissait d'implémenter l'algorithme de Dijkstra qui, d’un point de vue conceptuel permet de déterminer le chemin le plus court entre deux points dans un graphe. Nous l'avions donc transposé à la ville de Yaoundé en implémentant une version qui permettait de trouver les raccourcis entre deux quartiers de Yaoundé. Imaginez une jeune fille de 15 ans qui arrive à créer une sorte de GPS de sa ville natale. C'était très fort en termes de potentiel. Etet puis j'avais fait un second programme qui est un conjugueur., et Jje demandais à ma petite soeursœur de me donner un ensemble de verbes, et l'algorithme arrivait à conjuguer correctement chacun des verbes qu'elle arrivait à donner., Ppeu importe qu'ils soient du premier groupe, du deuxième ou du troisième groupe, et peu importe le temps dans lequel on demandait de conjuguer. Ce sont ces deux principaux programmes-là qui m'ont fait réaliser le plan potentiel que peut avoir la programmation informatique et l'informatique de manière générale en termes de résolution de problèmes, en termes de besoins quotidiens. Et surtout, le fait que je le faisais avec beaucoup de fun ce qui m'a amenée à me dire qu'il faut intéresser davantage de jeunes et de jeunes filles également afin qu'on puisse à notre niveau, en tant qu'étudiant, en tant que jeune, créer des solutions pour pouvoir adresser, les besoins et les problèmes auxquels on fait face au quotidien.
Rama George : S’amuser ?! Oui, mais c’est aussi permettre de connecter des femmes et des jeunes filles à des opportunités d’emploi qui peuvent aller jusqu’ à l’échelon international.
Arielle Kitio : Aujourd'hui, les débouchés sont énormes, autant au niveau national qu'international, que ce soit en tant que salarié ou comme auto-employeur. Et j'aime bien le dire, les compétences numériques, les compétences technologiques sont transversales et elles sont surtout universelles. Une fois qu'on les a, on peut travailler à partir de chez soi pour la Chine, les États-Unis, l'Europe, pour son propre pays. On peut toucher à différents secteurs d'activité, l'éducation, la santé, parce que nous sommes à l’ère de la révolution numérique et tous les secteurs d'activité sont transformés. Les métiers disparaissent, les métiers se réinventent et il est très très important d'acquérir ces compétences-là pour pouvoir être un citoyen autonome, productif et surtout épanoui.
Rama George : Si l'acquisition de compétences numériques a nettement progressé chez les femmes, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
C’est aussi l’avis de Boutheina Guermazi, directrice de l’intégration régionale pour l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la Banque mondiale.
Boutheina Guermazi : Dans cette ère numérique, l’indifférence à l’égard du genre n’est pas une option. Des recherches récentes montrent que dans les pays à revenu faible et moyen, les femmes sont 20% moins susceptibles d’utiliser l’internet mobile que les hommes.
Aujourd’hui, j’ai du mal à imaginer un monde de développement numérique inclusif, où les femmes ne sont pas des utilisatrices de la technologie, mais aussi, et beaucoup plus important, des créatrices de contenu technologique. Le défi à relever est de taille, certes, mais il en vaut la peine.
Rama George : Elle rajoute …
Boutheina Guermazi : … il est essentiel de mettre en place des stratégies pour s’assurer que les technologies deviennent un grand égalisateur plutôt qu’un diviseur.
Rama George : Alors quelles sont les actions menées par la Banque mondiale pour les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre ?
Boutheina Guermazi : La stratégie de la Banque mondiale est vraiment une approche globale, une approche holistique pour l’économie numérique. Donc une approche d’écosystème, qui couvre l’infrastructure, les plateformes, les compétences, les paiements électroniques, et permet une application étendue des technologies dans tous les domaines de l’économie.
Boutheina Guermazi : …nous sommes résolus à soutenir ces efforts via le programme de « Digital Economy for Africa » en travaillant aussi bien avec les gouvernements ( dans le cadre des projets nationaux de transformation numérique mais également en exploitant les opportunités des projets régionaux,) et à l’échelle continentale. Cela élargirait les horizons de développement, la croissance basée sur le numérique à travers le continent.
Rama George : Dans ce contexte, quelle place pourrait-on donner aux jeunes femmes pour qu’elles puissent exprimer à la fois leur créativité technologique, leur confiance en elles, leur autonomie et mais aussi leur capacité à contribuer à la croissance économique de leur pays ?
C’est ce que nous rappelle Suun Fey, fondatrice de Tech4All, en Gambie.
Tech4All est une ONG qui aide à réduire l'écart national en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (ou STIM) en enseignant la littératie numérique aux femmes et aux jeunes filles, dont notamment celles qui sont déscolarisées et/ou dans des communautés rurales défavorisées.
Suun Faye : J’ai grandi dans une société où l'éducation des filles n’est pas la priorité. Mais grâce à ma résilience et au mentorat que j'ai reçu au sein de divers groupes de jeunes, je suis devenue l'une des rares personnes de mon village à terminer mes études supérieures. J'ai donc pris l'initiative de soutenir d'autres jeunes filles de ma communauté.
En tant que spécialiste des technologies numériques dans un environnement de travail essentiellement masculin, j'ai compris la nécessité de combler le fossé technologique et de promouvoir l'égalité des sexes dans l'accès aux ressources. C'est pourquoi je me suis chargée de sensibiliser les femmes aux programmes STEM. C'est aussi un moyen pour moi d'utiliser mes compétences et mes ressources pour impacter positivement le monde qui m’entoure et le rendre plus équitable. Pour transformer mes rêves en une initiative concrète et durable, j'ai fondé TechForAll Gambia.
Rama George : Après le bac, elle passe son diplôme dans un des Centres d'excellence africains pour l'enseignement supérieur de son pays. Ce programme, financé par la Banque mondiale, a pour but de développer les compétences des jeunes en STIM; et favoriser la présence des femmes dans ces filières scientifiques ...car « les sciences n'ont pas de genre. »
Lors de notre rencontre, nous en avons profité pour lui demander l’impact de cette formation sur sa carrière dans l’informatique.
Suun Faye : Le projet ACE a joué un rôle déterminant dans ma décision de poursuivre un master en développement de systèmes d'information à l'Université de Gaston Berger, à Saint-Louis au Sénégal, une possibilité que je n'aurais jamais envisagée auparavant.
Cette opportunité a été essentielle dans l'orientation de ma carrière universitaire et professionnelle. Elle m'a permis de renforcer mon engagement envers moi-même et ma communauté, en me dotant des connaissances et des outils nécessaires pour apporter une contribution significative au développement de mon pays et au-delà.
Rama George : Depuis:Comme elle le dit si bien, les valeurs fondamentales de cette ONG aspirent à un monde où «…personne n’est laissé pour compte, quel que soit son genre, sa race ou son âge.»
Suun Faye : Combler le fossé entre les femmes et les hommes dans le domaine des STIM n'est pas une question de bien ou de mal. C'est une bonne chose pour les entreprises et pour le développement économique et social. Notre initiative, Teaching Girls LifeTime Digital Skills, vise à autonomiser les filles âgées de 16 à 25 ans via un programme très complet de renforcement des compétences en matière de culture numérique pour améliorer leurs chances d'indépendance économique et d'autonomisation sociale.
Rama George : Aujourd’hui, cette ONG a formé plus de 60 jeunes filles et 50 autres seront diplômées d’ici la fin de l’année.
Des résultats qui ne sont pas surprenants. Les données du portail de la Banque mondiale sur la parité indiquent que dans un pays tel que la Gambie, la proportion de femmes diplômées dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC) est supérieure à 50 %.
Il faudra toutefois noter que l'état de développement varie d'un pays à l'autre. Tandis que certains s'attellent à renforcer leur infrastructure à large bande, d'autres offrent déjà des services numériques universels, bénéficiant tant aux administrations publiques qu'aux entreprises privées.
Après tout, même si les technologies de l'information sont cruciales, elles ne représentent qu'une partie de l'équation. Des infrastructures telles que l’électricité, les routes, l’éducation, les compétences, et un accès à des financements adéquats, sont également indispensables pour élaborer une solution complète.
Comme le souligne la directrice de l’intégration régionale pour l’Afrique subsaharienne, Boutheina Guermazi:
Boutheina Guermazi: …Il est primordial que le secteur public, le secteur privé, les différents bailleurs de fond, la société civile, tous…il est important de travailler ensemble pour comble le fossé numérique entre les hommes et les femmes. Et à aucun moment de l’histoire, cela n’a été aussi important.
Rama George : Ce qui sous-entend trois choses. En premier, encourager l'intégration régionale pour contribuer à uniformiser les règles du jeu. Ensuite, accélérer le soutien au succès du continent et enfin, autonomiser les africains en écoutant leurs idées et leurs voix.
Toute compte fait, puis-je oser dire que grâce aux TIC, les femmes et jeunes filles vont changer le monde ? Personnellement, j’ai hâte de découvrir le fruit de leur inventivité libérée et je ne pense pas être la seule !
C’est la fin de cet épisode. Au nom de toute l’équipe, je vous remercie de nous avoir suivi et j’espère que vous avez apprécié ces parcours de femmes inspirants sur la transformation numérique en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode du podcast People First.
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