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Le miroir ne ment jamais !
Episode 7 • 21st October 2025 • LA MINUTE HUMAINE • Xavier ELOY
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Shownotes

🎧 Le miroir ne ment jamais !

Aujourd’hui, je te parle de ce miroir invisible que nous tendent nos relations.

Ce miroir ne ment jamais : il nous renvoie, souvent sans qu’on le sache, ce que nous avons à comprendre sur nous-mêmes.

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Chaque mardi, une pause de 10 minutes pour mieux te comprendre, mieux comprendre tes collaborateurs, et agir avec justesse et sérénité.

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Le podcast La Minute Humaine est un produit HawwaH créé par Xavier ELOY, coach, consultant, formateur, conférencier et maintenant podcasteur.

Copyright 2025 Xavier ELOY

Transcripts

Aujourd’hui, je parle de ce miroir invisible que nous offrent toutes nos relations.

Chaque fois que tu rencontres une personne, c’est comme si tu te regardais dans le miroir.

Je t’explique ce phénomène avec des illustrations et si tu le souhaites je te propose une manière de l’utiliser pour qu’il te soit plutôt utile que dérangeant.

Tous les jours tu passes devant un miroir, dans ta salle de bain, dans les toilettes, peut-être aussi dans l’ascenseur, … et ce n’est pas toujours facile de se voir, de se regarder, d’oser esquisser un sourire à soi-même ! Je ne sais pas pour toi, mais rester plus de 30 secondes devant le miroir sans avoir un objectif précis comme me raser ou me laver les dents, c’est plutôt compliqué pour moi.

Et pourtant, il y a un miroir devant lequel tu passes encore plus souvent, et tu n’en n’as pas conscience ! À chaque fois que tu regardes quelqu’un, tu te regardes. Le sais-tu ?

Chaque fois que tu entres en interactions avec quelqu’un, tu te regardes.

Si tu as le plaisir d’animer une conférence devant cent personnes, ce n’est plus un miroir, c’est un kaléidoscope où une centaine de facettes de toi qui apparaissent d’une seule fois.

Tu l’as bien compris, l’autre qui est en face de toi fait miroir. C’est-à-dire que la manière dont tu le regardes et ce que tu vois de lui est quelque chose que tu reconnais chez toi.

Et si tu reconnais quelque chose, c’est bien parce que tu le connais déjà. Tu ne peux pas reconnaître quelque chose que tu ne connais pas encore. Quand tu vois quelqu’un pour la première fois, tu fais connaissance. Ensuite tu revois cette personne trois semaines plus tard, et tu échanges avec elle et là tu la reconnais. C’est la même chose pour tout ce que tu vois chez les autres. Si tu reconnais l’anxiété chez quelqu’un c’est bien que tu la connais déjà !

Donc si tu rencontres pour la première fois une personne, avec qui tu as un échange, et à la fin de l’entretien, tu ne peux t’empêcher d’avoir des opinions, d’émettre un avis, que ce soit positif ou négatif, tout ce que tu émets à son égard parle de toi. C’est imparable, ce miroir ne ment pas.

C’est un phénomène inévitable. Personne ne peut y échapper. Et ceux qui disent non, moi je ne fais pas ça ! Et bien ils se voilent la face. C’est automatique, tu rentres dans le train, une personne s’assois en face de toi, et tu ne peux t’empêcher d’élaborer une opinion à son sujet. Alors observe le bien, et regarde en quoi ce que tu vois fait écho à ta personne. Que ce soit complètement opposé à ce que tu fais, ou semblable, tu échafaudes ton avis par rapport à ton fonctionnement, par rapport à ta personnalité, ton identité.

En psychologie humaniste et en analyse transactionnelle, on parle de projection ou de résonance émotionnelle.
Ce que je ressens chez l’autre — irritation, rejet, jugement — n’appartient pas seulement à l’autre : c’est quelque chose qui résonne avec une part de moi.

Le miroir relationnel, c’est cette idée que ce que je vois chez toi me parle de moi.

Si je reproche à quelqu’un d’être trop autoritaire, trop distant, ou trop égoïste, il y a de fortes chances que :

soit je porte cette mĂŞme tendance, mais que je la refuse en moi,

soit j’ai souffert de cette attitude dans le passé, et ma blessure se réactive.

Le miroir n’est donc pas là pour nous blâmer, nous punir, nous juger, il est là pour jouer le rôle d’indicateur. Il me montre là où je peux grandir, là où j’ai encore un nœud à comprendre.

Je te donne un exemple que je vis régulièrement. Je côtoie de nombreuses personnes dans le monde de l’accompagnement et j’observe régulièrement des enseignants qui travaillent. Et dans ces situations je suis très binaire. Je veux dire c’est soit ok, soit pas ok. C’est très rarement neutre.

Et j’arrive parfois à être agacé si je vois que la personne prend des voies différentes que celles que je prendrais. Et là je ne te racontes pas tout ce qui se dit dans ma tête. C’est comme si il y avait quelqu’un d’autre que moi dans ma tête qui prend le contrôle et qui commence à critiquer silencieusement tout ce qu’il dit, tout ce qu’il fait. Il y a quelques années je trouvais ça pénible. Ce phénomène de critique je te l’expliquerai dans un épisode prochain.

Alors en me formant j’ai appris ce qu’était ce miroir relationnel et quand j’ai vu que tout ce que je voyais chez l’autre était en moi ! Wouaw

Alors maintenant j’ai gagné en humilité, car quand je juge quelqu’un d’incompétent, c’est parce que je suis remis en face de toute mon incompétence. Ça marche aussi avec l’inversion. Il fut un temps je ne supportais pas voir des gens heureux, des gens qui prennent beaucoup de place avec leur gaieté naturelle, qui parlent fort en société, etc et bien là j’étais mis en face de mon manque d’audace à m’exprimer naturellement et spontanément. Et oui, le miroir peut inverser l’image !

Le miroir ne ment jamais, les premiers mots, les premières pensées qui te viennent sont les bons. N’y change rien, observes et regardes en toi tout simplement.

Le miroir relationnel agit puissamment dans le monde professionnel, souvent sans qu’on s’en rende compte.

Je prends l’exemple de Marc qui est manager d’une équipe depuis plusieurs années.
Depuis quelque temps, il se dit que ses collaborateurs sont mous, lents, pas à la hauteur.
Il se plaint souvent de devoir tout relancer, tout corriger, tout pousser.

Ce qu’il ne voit pas, c’est que ce regard sur les autres parle aussi de lui.
Ce qu’il juge comme de la mollesse ou de l’impuissance chez ses collaborateurs, c’est ce qu’il refuse de voir en lui-même :
une part fatiguée, découragée, qui a parfois le sentiment de ne plus avoir prise sur les choses. Dans l’accompagnement de Marc, il a pris conscience que tout comme ses collaborateurs les années les amènent dans la routine, qu’il manque de stimulation, de perspectives, de challenge. Alors il a eu le courage de rassembler son équipe et de dire ce qu’il a vu chez eux et que c’est également en lui. Auparavant, il aurait plutôt été reprochant, voire moralisateur me disait-il. Ensuite il s’est résigné et les choses stagnaient. Et avec cet accompagnement il a vu sa part de responsabilité et il a désamorcé le système en place. Les collaborateurs se sont sentis d’égal à égal et une conversation a pris place et petit à petit la stimulation s’est remise en route. Aujourd’hui il y a de la joie dans cette équipe.

Marc ne regardait pas vraiment son équipe :
il se regardait à travers eux mais n’était pas conscient de cela.

Autre exemple : Claire, une responsable de service.
Quand elle me consulte, elle me dit :
“Mon équipe est trop dépendante de moi. Ils attendent mes validations pour tout.”

En explorant ensemble, elle prend conscience qu’elle-même est très dépendante de son N+1 :
elle n’ose pas trancher sans son accord, elle attend la reconnaissance de sa direction avant d’agir.

Ce que son équipe lui montre, c’est le miroir exact de sa propre position.

Nous avons travaillé à partir du cycle de la dépendance, qui montre comment cette dynamique se nourrit :
la dépendance appelle le contrôle,
le contrôle renforce la soumission,
et la soumission entretient la dépendance.

En prenant conscience de son propre rôle dans ce cycle, Claire a pu se repositionner autrement, retrouver son autonomie, et naturellement — sans injonction — son équipe s’est mise à fonctionner avec plus d’initiative.

C’est là toute la puissance du miroir relationnel :
quand je cesse de croire que “les autres sont le problème”,
je commence à voir comment je participe à la réalité que je perçois.

Tu crois que c’est magique, que c’est trop simple pour être vrai ? Alors tente lors de tes prochaines interactions de penser que ce que tu vois est un reflet du miroir et que ce que tu te dis en voyant ce que tu vois t’appartient. Et fais-en quelque chose d’utile comme Marc et Claire ; et puis tu viens me raconter comment ça a changé ton monde.

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