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En français s’il vous plait : modifications à la Charte de la langue française
Episode 120th September 2021 • Perspectives – la voix juridique de la communauté d'affaires • Fasken
00:00:00 00:37:16

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Transcripts

Antoine Aylwin:

:

En français, s'il vous plaît, modification à la Charte de la langue française.

Antoine Aylwin:

:

Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de perspectives, le balado du droit des

Antoine Aylwin:

:

affaires proposé par Fasken.

Antoine Aylwin:

:

Mon nom est Antoine Aylwin, associé au bureau de Montréal et je suis accompagné par

Antoine Aylwin:

:

mon collègue William Deneault-Rouillard aujourd'hui.

Antoine Aylwin:

:

Bonjour William.

William Deneault-Rouillard:

:

Bonjour, Antoine.

Antoine Aylwin:

:

En mai dernier, Simon Jolin-Barrette, le ministre responsable de la langue française,

Antoine Aylwin:

:

a déposé devant l'Assemblée nationale du Québec le projet de loi numéro 96.

Antoine Aylwin:

:

On va vous parler de tout ça aujourd'hui.

Antoine Aylwin:

:

C'est un projet de loi qui vise à affirmer que la seule langue officielle du Québec est

Antoine Aylwin:

:

le français. On en a parlé.

Antoine Aylwin:

:

Les questions linguistiques au Québec sont toujours des sujets d'actualité.

Antoine Aylwin:

:

Mais pour commencer, William, parlons un peu des aspects techniques du projet de loi, là

Antoine Aylwin:

:

où est ce qu'on en est avec ce projet de loi là.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, oui, Antoine, le projet de loi 96, qui a été déposé le 13 mai dernier, son nom

William Deneault-Rouillard:

:

officiel, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, virgule, le français.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, c'est un projet de loi de 100 pages qui propose principalement d'amender, oui, la

William Deneault-Rouillard:

:

Charte de la langue française, mais également plusieurs autres lois du Québec de

William Deneault-Rouillard:

:

façon plus accessoire, comme le Code civil du Québec, la Loi sur la protection du

William Deneault-Rouillard:

:

consommateur, la Charte québécoise.

William Deneault-Rouillard:

:

On va y revenir. Les consultations particulières, elles.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, après la prochaine étape dans le cadre du processus législatif, ont été prévues en

William Deneault-Rouillard:

:

octobre cet automne.

William Deneault-Rouillard:

:

Et donc voici à peu près les petits détails techniques de ce projet de loi là.

William Deneault-Rouillard:

:

Pour l'instant.

Antoine Aylwin:

:

Oui, les agendas sont déjà sortis, donc on sait qui seront les intervenants, là, en

Antoine Aylwin:

:

commission parlementaire, mais il y a toujours la possibilité de déposer des

Antoine Aylwin:

:

mémoires, là, s'il y a des personnes qui sont intéressées.

Antoine Aylwin:

:

Donc, un mémoire sans présentation en commission parlementaire, la situation

Antoine Aylwin:

:

linguistique est toujours, comme je le disais, un enjeu qui peut polariser au Québec

Antoine Aylwin:

:

des gens qui trouvent que ça va trop loin, des gens qui trouvent que ça ne va pas assez

Antoine Aylwin:

:

loin pour arriver à la situation actuelle.

Antoine Aylwin:

:

Peux tu nous faire un peu un historique?

Antoine Aylwin:

:

On remontera pas jusqu'à L'acte de Québec, mais peut être dans l'époque plus récente,

Antoine Aylwin:

:

là, qu'est ce qu'on a eu comme différents projets de loi, là, pour faire évoluer la

Antoine Aylwin:

:

législation linguistique au Québec?

William Deneault-Rouillard:

:

Bien, on en a fait, du chemin. Antoine Au Québec, là, depuis.

William Deneault-Rouillard:

:

Depuis le temps, là, puis il y en a eu plusieurs étapes en lien avec cette fameuse

William Deneault-Rouillard:

:

langue française au Québec.

William Deneault-Rouillard:

:

D'abord, retournons en 1917, si tu me permets.

William Deneault-Rouillard:

:

La loi amendant le Code civil du Bas Canada à l'époque concernant les contrats fait avec

William Deneault-Rouillard:

:

des compagnies de services d'utilité publique qu'on appelait aussi la loi

William Deneault-Rouillard:

:

Lavergne. Ça, en gros, ça imposait l'usage du français et de l'anglais dans les titres

William Deneault-Rouillard:

:

de transport de voyageurs pour les entreprises d'utilité publique pour toute

William Deneault-Rouillard:

:

leur clientèle, donc, chemins de fer, communications, électricité.

William Deneault-Rouillard:

:

C'était une première étape.

William Deneault-Rouillard:

:

Ensuite, on peut avancer dans le temps.

William Deneault-Rouillard:

:

On peut se rendre en 1969 où on a eu la loi pour promouvoir la langue française au

William Deneault-Rouillard:

:

Québec, la loi 63.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, par un drôle de hasard ou je ne sais pas si c'est voulu ou si.

William Deneault-Rouillard:

:

Antoine, tu sais pourquoi les lois linguistiques au Québec sont toujours

William Deneault-Rouillard:

:

surnommées par leur numéro de projet de loi?

Antoine Aylwin:

:

Oui, bien, c'est comme si on avait un lien plus intime avec les lois linguistiques dès

Antoine Aylwin:

:

le dépôt du projet de loi, là, parce qu'effectivement, là, on va parler de la loi

Antoine Aylwin:

:

101. Tantôt, là, mais on se souvient du numéro du projet de loi, là, à plus de 40 ans

Antoine Aylwin:

:

après l'adoption.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, on est en 1969, la loi, cette loi, qui est la première mention de l'objectif de

William Deneault-Rouillard:

:

faire du français la langue du travail, la langue prioritaire dans l'affichage public au

William Deneault-Rouillard:

:

Québec. Avançons rapidement.

William Deneault-Rouillard:

:

1974 Loi sur la langue officielle, loi 22 qui impose l'usage du français dans

William Deneault-Rouillard:

:

l'affichage public, qui oblige les entreprises qui veulent traiter avec l'État à

William Deneault-Rouillard:

:

appliquer les programmes de francisation.

William Deneault-Rouillard:

:

Et puis là on avance, on ne.

William Deneault-Rouillard:

:

La fameuse loi 101 en 1977, donc la fameuse loi 101, la Charte de la langue française qui

William Deneault-Rouillard:

:

impose l'usage exclusif du français dans l'affichage public et la publicité

William Deneault-Rouillard:

:

commerciale qui étend les programmes de francisation dont on va parler plus tard,

William Deneault-Rouillard:

:

restreint l'accès à l'école anglaise aux seuls enfants dont l'un des parents a reçu

William Deneault-Rouillard:

:

son enseignement primaire en anglais au Québec.

William Deneault-Rouillard:

:

Et donc là, c'est vraiment un des gros jalons de l'histoire de la législation

William Deneault-Rouillard:

:

linguistique. 1979 Ensuite, on a les articles 7 à 13 de la Charte de la langue

William Deneault-Rouillard:

:

française.

Antoine Aylwin:

:

C'est la Cour suprême, ce serait l'équité qui intervient pour les invalider.

Antoine Aylwin:

:

Puis, à ce moment là, c'est un contrôle constitutionnel qui a été fait.

Antoine Aylwin:

:

La Cour suprême a rendu inopérants ces articles là qui.

Antoine Aylwin:

:

Ce qui était au cœur de la Charte de la langue française, ce qui a mené immédiatement

Antoine Aylwin:

:

le gouvernement à adopter une loi pour ré adopter ces dispositions là, mais

Antoine Aylwin:

:

sans modifier les articles 7 à 13 de la Charte.

Antoine Aylwin:

:

Et tout le monde se souviendra.

Antoine Aylwin:

:

82 rapatriement de la Constitution, mais aussi l'adoption de la Charte des droits et

Antoine Aylwin:

:

libertés. Donc, en plus du contrôle constitutionnel, il va avoir le contrôle en

Antoine Aylwin:

:

vertu des droits et libertés de la Charte de la langue française.

Antoine Aylwin:

:

Et ça va arriver notamment par l'arrêt Ford en 1988, sur qui a appliqué la liberté

Antoine Aylwin:

:

d'expression dans la Charte, dans la Charte des droits et libertés, qui a eu au sujet de

Antoine Aylwin:

:

l'affichage. Parce qu'à l'époque, ce que la châtelaine française disait, c'était que le

Antoine Aylwin:

:

français était la seule langue d'usage.

Antoine Aylwin:

:

Donc la Cour suprême dit si ça va à l'encontre de la liberté d'expression, mais

Antoine Aylwin:

:

la Cour ouvre la porte à la prédominance du du français.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, si je comprends bien Antoine, la réforme est venait invalider la charte.

William Deneault-Rouillard:

:

Le gouvernement s'est retourné de bord.

William Deneault-Rouillard:

:

Ils sont venus dans la même année adopter cette loi là qui venait déroger pour cinq ans

William Deneault-Rouillard:

:

parce que c'est cinq ans maximum à A la charte.

William Deneault-Rouillard:

:

Et ensuite, puisque ça durait cinq ans, ils se sont ajustés cinq ans plus tard, en 93,

William Deneault-Rouillard:

:

pour changer de de l'usage exclusif du français dans la Chine, antérieure à la nette

William Deneault-Rouillard:

:

prédominance du français dans l'affichage public.

Antoine Aylwin:

:

Oui, mais qui en fait est aussi une question de dévolution politique parce que les

Antoine Aylwin:

:

questions linguistiques sont toujours associées à ça.

Antoine Aylwin:

:

Mais c'est aussi à ce moment là qu'on a remplacé les articles sept et treize, puis

Antoine Aylwin:

:

qu'on a permis le bilinguisme dans les lois, règlements, etc.

Antoine Aylwin:

:

Ce qui avait été invalidé dans la République.

William Deneault-Rouillard:

:

Puis on en arrive à aujourd'hui, on en arrive à ça projet de loi 96 qui est déposé en 2021.

William Deneault-Rouillard:

:

Et, comme on va vous le présenter aujourd'hui, le propose d'amender

William Deneault-Rouillard:

:

substantiellement cette fameuse charte là.

Antoine Aylwin:

:

Bien, parlons de la portée symbolique.

Antoine Aylwin:

:

On a déjà abordé là la question de symbolisme, là, c'est une loi qui est

Antoine Aylwin:

:

excessivement importante.

Antoine Aylwin:

:

Je faisais référence, là, à L'acte de Québec, là, mais la religion, l'utilisation

Antoine Aylwin:

:

de la langue française et le droit civil ont été des éléments fondamentaux sur la création

Antoine Aylwin:

:

de la société québécoise de telle qu'on la connaît aujourd'hui.

Antoine Aylwin:

:

Puis je pense que quand le projet de loi a été annoncé, on a retrouvé ces éléments là

Antoine Aylwin:

:

dans la symbolique qui entoure ça.

Antoine Aylwin:

:

Qu'est ce que tu retiens, toi, un peu de ce que le gouvernement a annoncé à ce moment là?

William Deneault-Rouillard:

:

Bien. Ce que je retiens d'abord, c'est qu'il y a un.

William Deneault-Rouillard:

:

Il y a une volonté, comme tu dis, de reconnaître là le français, en fait de

William Deneault-Rouillard:

:

reconnaître le Québec comme une nation francophone, puis vraiment de s'affirmer.

William Deneault-Rouillard:

:

Il y a même un discours un peu patriotique qui a été, qui a été prononcé par par

William Deneault-Rouillard:

:

François Legault, en fait, dans sa conférence de presse qui suivait le dépôt du

William Deneault-Rouillard:

:

projet de loi. On a pensé inviter monsieur Legault, M.

William Deneault-Rouillard:

:

Le ministre, Simon Jolin-Barrette à venir nous rejoindre, mais, à la place, là, à ce

William Deneault-Rouillard:

:

qu'on va faire, si vous, on va vous, simplement vous faire jouer un extrait assez

William Deneault-Rouillard:

:

intéressant de cette conférence de presse là, qui qui démontre un peu que ce qu'on vous

William Deneault-Rouillard:

:

dit sur cette intention.

Speaker3:

:

Bon, vous allez le voir dans le projet de loi, on a choisi d'utiliser tout de suite la

Speaker3:

:

clause dérogatoire.

Speaker3:

:

Pourquoi on utilise la clause dérogatoire?

Speaker3:

:

Mais pour se protéger éventuellement des contestations devant les tribunaux.

Speaker3:

:

Parce qu'il faut se rappeler.

Speaker3:

:

Que la Charte et la Constitution.

Speaker3:

:

Comporte pas de clause sur le caractère national du Québec.

Speaker3:

:

Et la clause dérogatoire.

Speaker3:

:

C'est un outil légitime.

Speaker3:

:

Qui vient apporter un équilibre dans des droits individuels et des droits collectifs.

Speaker3:

:

Et non seulement on a le droit, mais on a le devoir d'utiliser cette clause dérogatoire,

Speaker3:

:

surtout quand le fondement même de notre existence comme peuple francophone en

Speaker3:

:

Amérique est en jeu.

Speaker3:

:

Mais ce que je souhaite. C'est que ce projet de loi rassemble les Québécois.

Speaker3:

:

On a besoin de s'unir.

Speaker3:

:

Auto de notre langue commune.

Speaker3:

:

Notre histoire. C'est une belle histoire.

Speaker3:

:

C'est l'histoire.

Speaker3:

:

De plusieurs générations qui se sont battues souvent dans des conditions difficiles, pour

Speaker3:

:

protéger cette nation unique et protéger notre langue à travers les années.

Antoine Aylwin:

:

Donc au niveau de la symbolique, le comment l'écouter, ça se traduit aussi dans des

Antoine Aylwin:

:

gestes concrets. Dans le projet de loi, un projet de loi de 100 pages qui est très

Antoine Aylwin:

:

étoffé, mais aussi quelques éléments qui sont très importants au niveau symbolique.

Antoine Aylwin:

:

J'incite. Trois Premièrement, modification de la loi constitutionnelle de 1967, donc la

Antoine Aylwin:

:

Constitution par l'ajout de deux dispositions après l'article 90.

Antoine Aylwin:

:

Le premier qui dit que les Québécoises et les Québécois forment une nation.

Antoine Aylwin:

:

Le deuxième que le français est la seule langue officielle du Québec.

Antoine Aylwin:

:

Il est aussi la langue commune de la nation québécoise.

Antoine Aylwin:

:

Donc modifie la Constitution.

Antoine Aylwin:

:

Ça ne se fait pas tous les jours.

Antoine Aylwin:

:

C'est pas un exercice qui est facile ou qui dit commun.

Antoine Aylwin:

:

C'est donc la charge symbolique qui est très importante du projet de loi 96.

Antoine Aylwin:

:

Juste par cet élément là.

Antoine Aylwin:

:

Deuxième élément, on vient introduire comme nouveau droit fondamental le droit de vivre

Antoine Aylwin:

:

en français en modifiant la Charte des droits et libertés.

Antoine Aylwin:

:

Encore une fois, on n'élève au statut de droit fondamental le français.

Antoine Aylwin:

:

Et dernier élément au niveau de la symbolique, c'est l'utilisation de la clause

Antoine Aylwin:

:

dérogatoire. On le rappelle, la clause dérogatoire, c'est qu'une clause que le

Antoine Aylwin:

:

gouvernement peut utiliser pour une période temporaire de cinq ans pour éviter un

Antoine Aylwin:

:

contrôle judiciaire de sa loi selon la Constitution ou en fait selon la Charte des

Antoine Aylwin:

:

droits et libertés. Plutôt, et le fait de l'utiliser, ça montre l importance que le

Antoine Aylwin:

:

Gouvernement apporte à l'application des dispositions.

William Deneault-Rouillard:

:

Comme ils l'ont fait par le passé, comme on a tout à l'heure, là, avec l'affichage.

Antoine Aylwin:

:

Effectivement, et on va voir aussi de cinq ans, cinq ans, Est ce que ça veut dire

Antoine Aylwin:

:

comment est ce que les gouvernements subséquents vont décider de faire évoluer

Antoine Aylwin:

:

l'utilisation de cette clause là?

Antoine Aylwin:

:

Donc, au niveau de l'équilibre entre ceux qui trouvent que les politiques linguistiques

Antoine Aylwin:

:

au Québec ne vont pas assez loin ou vont trop loin.

Antoine Aylwin:

:

Qu'est ce que tu constates jusqu'à présent de la réaction sur le projet de loi 85?

William Deneault-Rouillard:

:

Deux choses principales.

William Deneault-Rouillard:

:

C'est sûr que les réactions sont mitigées.

William Deneault-Rouillard:

:

On ne peut pas, on ne peut pas un sens au oui, mais en général, on s'entend que le

William Deneault-Rouillard:

:

projet de loi 96 a un certain équilibre, là, dans la mesure où les revendications ne sont

William Deneault-Rouillard:

:

pas trop dures, pas trop sévères, mais en même temps répondent à certaines

William Deneault-Rouillard:

:

préoccupations qu'on a pour protéger la langue française au Québec, dans cette marée

William Deneault-Rouillard:

:

anglophone qui nous entoure.

Antoine Aylwin:

:

Oui, eh bien, contrairement aux anciennes lois linguistiques, là on risque peut être

Antoine Aylwin:

:

pas de voir une manifestation dans les rues cette fois ci, là.

William Deneault-Rouillard:

:

Sous un j'ai pas pu vivre ça, moi.

William Deneault-Rouillard:

:

Mais Antoine, je me réfère à ton expérience là, tu.

Antoine Aylwin:

:

Euh, aujourd'hui, ce qu'on veut faire, c'est pour les entreprises du Québec, vous dire

Antoine Aylwin:

:

c'est quoi les principales modifications?

Antoine Aylwin:

:

Le projet de loi fait 100 pages.

Antoine Aylwin:

:

On va certainement pas passer à travers tout le détail, mais quelques éléments qui vont

Antoine Aylwin:

:

influencer concrètement le vote réalisé.

Antoine Aylwin:

:

Quatre thèmes qu'on va aborder.

Antoine Aylwin:

:

Premièrement, le milieu de travail, des dispositions qui touchent directement la

Antoine Aylwin:

:

relation employeur employé.

Antoine Aylwin:

:

Ensuite, tout ce qui est marketing, donc l'affichage public, l'interaction avec la

Antoine Aylwin:

:

clientèle. Troisième élément les perspectives plus juridiques.

Antoine Aylwin:

:

Les dispositions qui touchent les contrats, les procédures et.

Antoine Aylwin:

:

Et finalement, vous parlez des modifications par rapport aux sanctions, puis les date

Antoine Aylwin:

:

d'entrée en vigueur qui sont envisagées.

Antoine Aylwin:

:

Donc oui, il y a un petit peu peut être commencer par nous parler des obligations,

Antoine Aylwin:

:

là, qui s'adressent de façon générale aux employeurs qui sont modifiées par le projet.

William Deneault-Rouillard:

:

Tout à fait. Donc, commençons par un un élément, un élément clé de ce projet de loi

William Deneault-Rouillard:

:

qui fait beaucoup jaser parmi tant d'autres, le processus de francisation, donc, qui est

William Deneault-Rouillard:

:

qui modifie, en fait le seuil d'application de cette exigence, Donc, de un, s'inscrire à

William Deneault-Rouillard:

:

l'Office de la langue française et l'Office québécois de la langue française et de

William Deneault-Rouillard:

:

produire un rapport sur la situation de la langue française au sein de l'organisation.

William Deneault-Rouillard:

:

Ce seuil là, là, c'était pour les entreprises de 50 employés et plus.

William Deneault-Rouillard:

:

Ça l'est encore en date d'aujourd'hui, parce que le projet de loi 96 propose, c'est de

William Deneault-Rouillard:

:

baisser ce seuil là aux entreprises de 25 employés ou plus, qui vont donc devoir

William Deneault-Rouillard:

:

effectuer ces formalités là auprès de l'office.

William Deneault-Rouillard:

:

Est ce que ça implique aussi, c'est que l'office, une fois qu'elle reçoit ce rapport

William Deneault-Rouillard:

:

là, évalue si vraiment la langue française est présente de façon suffisante à tous les

William Deneault-Rouillard:

:

niveaux de l'organisation, si elle, si elle conclut que c'est insatisfaisant, que le

William Deneault-Rouillard:

:

français n'est pas assez utilisé, peut demander, exigé même à ces entreprises là de

William Deneault-Rouillard:

:

constituer un comité de francisation.

Antoine Aylwin:

:

Tant on parlait de symbolisme dans les dispositions de la loi.

Antoine Aylwin:

:

Le seuil entre 25 et 50 employés.

Antoine Aylwin:

:

Combien d'entreprises? Ça touche selon selon nos vérifications?

William Deneault-Rouillard:

:

Un bon point, Antoine Parce qu'en réalité, ça touche une minorité, une petite minorité des

William Deneault-Rouillard:

:

entreprises au Québec, cette portion là, qui se situe entre 25 et 50 employés pour les

William Deneault-Rouillard:

:

entreprises. Donc, c'est un 6 %, selon Statistique Canada, des entreprises du Québec

William Deneault-Rouillard:

:

qui se situent dans cette dans cette portion là qui va être affectée par la modification

William Deneault-Rouillard:

:

proposée par le projet de loi 96.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, oui, encore une fois, forte saveur symbolique pour cette cette proposition.

Antoine Aylwin:

:

Pour les employeurs. Est ce qu'il y a d'autres éléments à mentionner de façon

Antoine Aylwin:

:

générale sur leur obligation?

William Deneault-Rouillard:

:

Tout à fait bien la barre.

William Deneault-Rouillard:

:

Je veux juste te donner la conséquence peut être de ce processus de francisation là qui

William Deneault-Rouillard:

:

en découle, c'est que si on se retrouve en défaut de ne pas s'inscrire auprès de

William Deneault-Rouillard:

:

l'Office, de ne pas soumettre son rapport sur la situation de la langue française, si

William Deneault-Rouillard:

:

on fait défaut de constituer un programme de francisation quand c'est exigé par l'office,

William Deneault-Rouillard:

:

bien, il y a des conséquences qui en découlent. On ne pourra plus, par exemple,

William Deneault-Rouillard:

:

contracter avec l'État.

William Deneault-Rouillard:

:

On ne peut plus recevoir d'aide financière, de subvention de la part de l'administration

William Deneault-Rouillard:

:

publique. Là, on se retrouve vraiment sur une espèce de liste noire qui est prévue et

William Deneault-Rouillard:

:

qui est une nouveauté en vertu de ce projet de loi 96, qui va donc être suivi à la lettre

William Deneault-Rouillard:

:

pour dicter les actes du gouvernement.

William Deneault-Rouillard:

:

Avec ces entreprises fautives là.

Antoine Aylwin:

:

Les entreprises vont avoir une relation plus directe avec l'Office, parce que maintenant

Antoine Aylwin:

:

on va être obligé d'enregistrer d'un représentant auprès de l'office.

Antoine Aylwin:

:

Donc il va y avoir une personne désignée ou une entreprise qui va, qui va traiter avec le

Antoine Aylwin:

:

fisc, mais également, pour ceux qui ont des comités de francisation, il faudra nommer un

Antoine Aylwin:

:

représentant auprès des travailleurs.

Antoine Aylwin:

:

Donc, on a cette pression là sur les organisations ou au sein de la direction,

Antoine Aylwin:

:

puis au sein des travailleurs pour se conformer.

Antoine Aylwin:

:

Parlant des travailleurs dans la relation employeur employé, qu'est ce qu'on va y faire

Antoine Aylwin:

:

comme modifications dans le projet de loi 85?

William Deneault-Rouillard:

:

Et tout d'abord, actuellement, la Charte de la langue française, on a le principe du

William Deneault-Rouillard:

:

droit de travailler en utilisant la langue française, donc d'avoir un milieu de travail

William Deneault-Rouillard:

:

en français. Puis il y a aussi l'obligation pour les employeurs d'avoir les

William Deneault-Rouillard:

:

communications adressées à leur personnel, les offres d'emploi en français, ce qu'on

William Deneault-Rouillard:

:

vient faire avec le projet de loi 96 qu'on vient proposer, en fait, c'est d'avoir une

William Deneault-Rouillard:

:

disposition beaucoup plus granulaire et qu'il y a une énumération de plusieurs

William Deneault-Rouillard:

:

documents propres à la relation d'emploi.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, on veut vraiment étendre là l'exigence de l'utilisation du français.

William Deneault-Rouillard:

:

A pas mal tous les documents contractuels, juridiques qu'on peut, qu'on.

William Deneault-Rouillard:

:

Bref, les documents qu'on voit de formation dans le code de l'emploi, qui vont devoir

William Deneault-Rouillard:

:

être rédigés et communiqués en français aux employés.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, on étend vraiment cette exigence là.

Antoine Aylwin:

:

Une modification importante au niveau du recrutement.

Antoine Aylwin:

:

Parle moi un peu de ce que le projet de loi vient ajouter, là, sur la question de

Antoine Aylwin:

:

l'exigence de notre langue, le français dans le recrutement.

William Deneault-Rouillard:

:

Oui, Antoine, il est très intéressant d'apporter de la catapulte là, et je pense

William Deneault-Rouillard:

:

que ça va vraiment être à suivre de près dans le cadre du recrutement de l'embauche.

William Deneault-Rouillard:

:

Actuellement, selon la Charte de langue française, un employeur peut justifier là le

William Deneault-Rouillard:

:

fait d'exiger qu'un candidat pour un poste en particulier connaisse la capacité de

William Deneault-Rouillard:

:

communiquer dans une autre langue que le français, dans la mesure où il peut démontrer

William Deneault-Rouillard:

:

que bref, le poste, la fonction va nécessiter de pouvoir communiquer entre

William Deneault-Rouillard:

:

l'angle.

Antoine Aylwin:

:

Une évaluation individuelle.

William Deneault-Rouillard:

:

Exacte et une approche individuelle poste par poste.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc là, le projet de loi 96 vient proposer d'avoir une approche globale, d'évaluer les

William Deneault-Rouillard:

:

besoins de l'organisation, puis les mesures qui sont prises au sein de l'organisation

William Deneault-Rouillard:

:

pour justifier cette exigence là de pouvoir communiquer dans une autre langue pour être

William Deneault-Rouillard:

:

embauché. Donc, il y a dit des éléments qui sont énumérés dans le projet de loi.

William Deneault-Rouillard:

:

Bon, je vous épargne les détails, mais qu'on va devoir démontrer pour exiger la

William Deneault-Rouillard:

:

connaissance de notre langue par rapport notamment à le fait qu'on s'est assuré au

William Deneault-Rouillard:

:

sein de l'organisation que les connaissances linguistiques déjà exigées des autres membres

William Deneault-Rouillard:

:

du personnel sont insuffisantes pour combler ces besoins là qu'on voudrait combler avec de

William Deneault-Rouillard:

:

nouvelles embauches et qu'on a restreint aussi le plus possible le nombre de postes

William Deneault-Rouillard:

:

auxquels se rattachent ces tâches là, qui nécessitent la connaissance de l'anglais ou

William Deneault-Rouillard:

:

d'une autre langue que le français.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc ça ramène une évaluation globale qui doit être fait de la part des employeurs un

William Deneault-Rouillard:

:

fardeau plus lourd. Si jamais il y a une plainte ou quoi que ce soit en lien avec ce

William Deneault-Rouillard:

:

processus.

Antoine Aylwin:

:

Le deuxième sujet qu'on voulait aborder, c'est les aspects marketing du projet de loi

Antoine Aylwin:

:

96. Le premier item qui est important, c'est la question de l'affichage.

Antoine Aylwin:

:

Je vous fais un peu un retour en arrière, le pas sur toute l'historique, le sur

Antoine Aylwin:

:

l'affichage, une langue ou prédominant, mais sur la question de l'utilisation des marques

Antoine Aylwin:

:

de commerce. En 2015, la Cour d'appel du Québec a rendu une décision à l'effet qu'une

Antoine Aylwin:

:

marque de commerce peut être affichée dans une autre langue que le français lorsqu'elle

Antoine Aylwin:

:

est déposée dans cette langue là et qu'elle n'a pas à être accompagnée d'un élément

Antoine Aylwin:

:

générique en français.

Antoine Aylwin:

:

C'est la décision Procureur général qu'en magasin Bixby limitée du 27 avril 2015.

Antoine Aylwin:

:

Le projet de loi 96 vise directement à répondre de cette décision là en faisant deux

Antoine Aylwin:

:

modifications. Premièrement, en n'imposant qu'une marque de commerce doit être déposée

Antoine Aylwin:

:

auprès de l'Office de la propriété intellectuelle du Canada en anglais et

Antoine Aylwin:

:

qu'elle peut être utilisée s'il n'y a pas d'équivalent français déposé.

Antoine Aylwin:

:

Ensuite, même si elle.

Antoine Aylwin:

:

Même si ce processus là est suivi, l'affichage doit se faire dans en français de

Antoine Aylwin:

:

façon nettement prédominante, même quand on a une marque de commerce, là, qui serait

Antoine Aylwin:

:

validement déposée dans une autre langue que le français.

Antoine Aylwin:

:

Qu'est ce que ça vient faire concrètement?

Antoine Aylwin:

:

C'est qu'on revient sur l'affichage prédominant français, même dans des cas de

Antoine Aylwin:

:

marques de commerce, là, comme la Cour d'appel l'aurait décidé.

Antoine Aylwin:

:

Mais si aussi on semble revenir sur la question de la notion de marque de commerce

Antoine Aylwin:

:

reconnue en imposant une marque de commerce déposée, la plupart des affichages là, qu'on

Antoine Aylwin:

:

voit quand des des noms de commerce sont utilisés, les marques de commerce ne sont pas

Antoine Aylwin:

:

nécessairement déposées, mais l'usage fait en sorte qu'elles sont reconnues dans le

Antoine Aylwin:

:

contexte de l'affichage.

Antoine Aylwin:

:

Donc, c'est y déposer une marque de commerce.

Antoine Aylwin:

:

C'est ce sont des délais, ce sont des frais.

Antoine Aylwin:

:

Donc, ça va complexifier l'utilisation de tels termes dans l'affichage public.

Antoine Aylwin:

:

Donc, on peut estimer que cette disposition là, là, cette nouvelle disposition là risque

Antoine Aylwin:

:

de changer le portrait de l'affichage qu'on va voir dans nos rues.

Antoine Aylwin:

:

Dernière modification sur l'affichage, c'est on ne se limite pas seulement à réglementer

Antoine Aylwin:

:

l'affichage à l'extérieur des commerces, mais on vient parler de l'affichage qui est

Antoine Aylwin:

:

visible de l'extérieur.

Antoine Aylwin:

:

Donc tout ce qui est visible à travers les vitrines va également être visé par ces

Antoine Aylwin:

:

dispositions là. Donc, je le rappelle, le français doit être utilisé de façon nettement

Antoine Aylwin:

:

prédominante. Une marque de commerce dans une autre langue, comme l'anglais peut être

Antoine Aylwin:

:

utilisé dans la mesure où elle est déposée auprès de l'Office de la propriété

Antoine Aylwin:

:

intellectuelle du Canada.

Antoine Aylwin:

:

William J'aimerais ça que tu nous parles maintenant de la réponse du projet de loi 96

Antoine Aylwin:

:

à toute la controverse qui entourait le fameux Bonjour haï utilisé au Québec pour

Antoine Aylwin:

:

accueillir des consommateurs dans les commerces, puis qu'il a fait parler dans les

Antoine Aylwin:

:

médias.

William Deneault-Rouillard:

:

Mais oui, ce fameux bonjour!

William Deneault-Rouillard:

:

Il est d'aborder un directement dans le projet de loi 96 le Bonjour High parce que en

William Deneault-Rouillard:

:

ce moment dans la charte de langue française, ce qu'on a c'est un droit général

William Deneault-Rouillard:

:

pour les consommateurs et clients d'être informés et servis en français.

William Deneault-Rouillard:

:

Ce qu'on propose dans le projet de loi 96, c'est de rendre ces droits là exécutoires.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, le principe de pouvoir être servi en français devient vraiment exécutoire.

William Deneault-Rouillard:

:

Et l'entreprise qui offre des consommateurs ou au public autres que des consommateurs,

William Deneault-Rouillard:

:

des biens et des services, doit les informer, les servir en français également.

William Deneault-Rouillard:

:

C'est donc maintenant les oublia tion que les entreprises ont sur leurs épaules.

William Deneault-Rouillard:

:

C'est plus lourd.

William Deneault-Rouillard:

:

Ça facilite aussi l'application des dispositions qui prévoient des sanctions.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc ça rend vraiment l'exigence de servir en français plus forte.

Antoine Aylwin:

:

Puis il y a une modification aussi pour se mettre à l'ère du commerce électronique dans

Antoine Aylwin:

:

le projet de loi 96.

William Deneault-Rouillard:

:

Ouais, écoute, le projet, le projet de loi 96, mais peut être un peu au goût du jour,

William Deneault-Rouillard:

:

là, là, une disposition qui existe déjà quand la Charte de langue française, à

William Deneault-Rouillard:

:

l'époque, a été adoptée, on était pas trop avancé à ce qui sort en matière d'Internet,

William Deneault-Rouillard:

:

d'applications mobiles, etc.

William Deneault-Rouillard:

:

Là, ce qu'on fait, en fait, c'est qu'on vient nuancer l'exigence qui touche les

William Deneault-Rouillard:

:

catalogues, les brochures, les dépliants, les annuaires commerciaux qui sont en des

William Deneault-Rouillard:

:

termes peut être un peu plus désuets aujourd'hui.

William Deneault-Rouillard:

:

Et on vient spécifier que maintenant, les publications commerciales en général, peu

William Deneault-Rouillard:

:

importe leur format, quel qu'en soit le support pour prendre le terme exact du projet

William Deneault-Rouillard:

:

de loi 96, doivent être disponibles au public et rédigées en français.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, on apporte cette nuance là, là, maintenant, là, en pratique, ce que ça fait,

William Deneault-Rouillard:

:

c'est qu'un site web commercial, n'importe quel courriel, donc publication, infolettre

William Deneault-Rouillard:

:

qui est communiqué de façon électronique, va être assujetti à cette exigence linguistique

William Deneault-Rouillard:

:

là. Ça clarifie, mais c'est à noter que les sites web étaient déjà considérés comme des

William Deneault-Rouillard:

:

publications commerciales assujetties à cette exigence là.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, moi, ce que peut être ce que je ne suis pas que je reproche, mais est ce que je

William Deneault-Rouillard:

:

trouve un peu plate, si tu me permets l'expression, Antoine, c'est qu'on n'est pas

William Deneault-Rouillard:

:

clarifié dans le projet de loi 96.

William Deneault-Rouillard:

:

Dans quelle mesure cette exigence là s'applique aux sites Internet ou sites web?

William Deneault-Rouillard:

:

On sait c'est quoi la réalité numérique.

William Deneault-Rouillard:

:

Il y a des entreprises en Ontario qui peuvent avoir un site web qui est, oui, bien

William Deneault-Rouillard:

:

sûr, disponible au Québec, qui offre des produits au Québec, mais aussi à plein

William Deneault-Rouillard:

:

d'autres Canadiens. Donc, il y avait comme une question floue, un peu à savoir dans

William Deneault-Rouillard:

:

quelle mesure est ce qu'une entreprise va être assujettie à cette exigence là pour son

William Deneault-Rouillard:

:

site web? L'office québécois de la langue française avait publié des lignes

William Deneault-Rouillard:

:

directrices, bref, un texte informatif.

William Deneault-Rouillard:

:

Il n'y a pas la Cour du tout, à savoir que si une entreprise, un établissement Québec,

William Deneault-Rouillard:

:

que les produits sont offerts au Québec, là, on était assujettis à l'exigence.

William Deneault-Rouillard:

:

Il y avait encore un flou, puis il y avait toujours une espèce d'incertitude.

William Deneault-Rouillard:

:

Puis c'était une opportunité, selon moi, de clarifier un peu le champ d'application pour

William Deneault-Rouillard:

:

pour l'environnement numérique, ce qui n'a pas été fait.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, ça va être à suivre. C'est encore un point d'interrogation.

Antoine Aylwin:

:

Donc, les ambitions territoriales de la langue française restent avec des contours

Antoine Aylwin:

:

qui sont qui restent à être définis là.

Antoine Aylwin:

:

Puis c'est un peu le fil qui va déterminer comment elle, elle va poursuivre, là,

Antoine Aylwin:

:

l'exécution de des dispositions dépendantes des situations.

Antoine Aylwin:

:

Parlant de notions juridiques, des dispositions qui viennent changer la façon

Antoine Aylwin:

:

dont on va conclure des contrats au Québec, plus spécifiquement les contrats d'adhésion

Antoine Aylwin:

:

ou de même type, peux tu premièrement, William, nous définir?

Antoine Aylwin:

:

Qu'est ce que c'est un contrat d'adhésion?

William Deneault-Rouillard:

:

Bien sûr. Donc, le contrat d'adhésion, qui est un contrat qui est imposé à une autre

William Deneault-Rouillard:

:

partie qui n'est pas négociée, qui utilise des clauses types, donc un contrat type qui

William Deneault-Rouillard:

:

va être utilisé dans chaque transaction qu'une entreprise veut utiliser dans le cadre

William Deneault-Rouillard:

:

de ses activités, soit parce qu'elle a un levier plus fort en matière de négociation et

William Deneault-Rouillard:

:

donc qu'elle est en meilleure position pour imposer son contrat à ses contractants.

William Deneault-Rouillard:

:

Ou ça peut être simplement un contrat qui entre deux entreprises, qui est toujours

William Deneault-Rouillard:

:

utilisé de la même façon avec la même forme, le même langage à cause de la nature des

William Deneault-Rouillard:

:

activités de l'entreprise. Donc ça peut être dans une entreprise, un individu, ça peut

William Deneault-Rouillard:

:

être dans deux entreprises.

William Deneault-Rouillard:

:

Personne. Ma seule contre d'adhésion.

Antoine Aylwin:

:

Présentement, il y a une certaine pratique, là, quand les gens voulaient contracter dans

Antoine Aylwin:

:

une autre langue que le français, d'utiliser une espèce de clause standard qui disait que

Antoine Aylwin:

:

les parties s'engageaient, s'entendaient pour conclure le contrat dans une autre

Antoine Aylwin:

:

langue que le français à partir de maintenant.

Antoine Aylwin:

:

Est ce que ça va toujours être possible de faire ça pour les contrats d'adhésion?

William Deneault-Rouillard:

:

Ça ne sera plus possible, ça ne sera plus possible de le faire.

Antoine Aylwin:

:

Voilà une belle exigence.

William Deneault-Rouillard:

:

La nouvelle exigence, c'est que le contrat doit être fourni en français, doit être porté

William Deneault-Rouillard:

:

à la connaissance du consommateur ou de l'adhérent seulement en français, sans quoi

William Deneault-Rouillard:

:

l'adhérent va pouvoir.

William Deneault-Rouillard:

:

Voir demander la nullité du contrat, donc ne plus être lié par ce contrat là sans avoir à

William Deneault-Rouillard:

:

prouver un préjudice ou conséquence quelconque qui est subi à cause de ce

William Deneault-Rouillard:

:

contrat. Donc oui, c'est une conséquence qui est lourde parce que maintenant on est, on va

William Deneault-Rouillard:

:

être obligé de le fournir en français, le contrat si on veut qu'il soit exécutoire, qui

William Deneault-Rouillard:

:

nous lie à nos clients ou à nos cocontractants.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc c'est très lourde de conséquence, là, comme modification.

Antoine Aylwin:

:

On va même plus loin quand on respecte pas les dispositions de la Charte pour un contrat

Antoine Aylwin:

:

qui est conclu avec le gouvernement ou rambardes d'administrations dans le projet de

Antoine Aylwin:

:

loi. C'est quoi la conséquence.

William Deneault-Rouillard:

:

Et la conséquence de pas suivre cette exigence quand on travaille avec le

William Deneault-Rouillard:

:

gouvernement, c'est que le contrat lui même va être frappé de nullité absolue.

William Deneault-Rouillard:

:

Ça veut dire quoi là? De façon plus vulgarisée, c'est que le contrat.

William Deneault-Rouillard:

:

N'aura jamais été valide, ne pourra jamais.

William Deneault-Rouillard:

:

On ne pourra jamais argumenter que ce contrôle pourrait être valide et exactement

William Deneault-Rouillard:

:

entre les parties, c'est automatiquement, automatiquement non valide entre les parties,

William Deneault-Rouillard:

:

ça ne peut lier les parties, donc c'est encore plus fort.

Antoine Aylwin:

:

D'autres modifications au niveau juridique le dépôt de procédures judiciaires pour les

Antoine Aylwin:

:

personnes morales présentement ou pour toute partie devant le tribunal, on peut déposer

Antoine Aylwin:

:

les procédures en anglais ou en français au choix pour les personnes morales.

Antoine Aylwin:

:

Maintenant, ce qu'on exige, c'est que si elles font le choix de déposer leur

Antoine Aylwin:

:

procédures en anglais, elles vont devoir joindre une traduction certifiée en français

Antoine Aylwin:

:

de ces procédures là.

Antoine Aylwin:

:

Donc c'est une modification qui va devant les tribunaux avoir des conséquences

Antoine Aylwin:

:

pratiques très concrètes, ne serait ce que pour la gestion des délais, pour s'assurer

Antoine Aylwin:

:

d'avoir la traduction à temps pour les délais de dépôt des procédures.

Antoine Aylwin:

:

Ensuite, deuxième modification, c'est les sûretés.

Antoine Aylwin:

:

L'enregistrement des sûretés va devoir dorénavant se faire uniquement français.

Antoine Aylwin:

:

Donc le registre des droits personnels réels mobiliers va contenir maintenant des des

Antoine Aylwin:

:

enregistrements qui sont uniquement en français.

Antoine Aylwin:

:

Est ce qu'il peut y avoir un impact pratique pour notamment les les activités de

Antoine Aylwin:

:

financement pour des organisations qui ont des activités dans plusieurs juridictions

Antoine Aylwin:

:

avec des hypothèques immobilières.

Antoine Aylwin:

:

Donc, il va devoir, on va devoir, pour faire ces opérations là, traduire les documents

Antoine Aylwin:

:

pour pouvoir les enregistrer et qui soit opposable aux tiers.

Antoine Aylwin:

:

Donc.

William Deneault-Rouillard:

:

Ça peut être quand même un une conséquence, là, difficile à gérer dans les appels

William Deneault-Rouillard:

:

d'offres, des choses comme ça, ou est ce quand il y a une forte compétitivité pour

William Deneault-Rouillard:

:

conclure avec des cocontractants à l'international, est ce que ça peut être que

William Deneault-Rouillard:

:

ça? Peut être est ce que ça peut être un désavantage, je pense.

Antoine Aylwin:

:

Antoine Mais je pense que oui, je pense que ça peut faire réfléchir dans le fond,

Antoine Aylwin:

:

certaines entreprises qui pourraient y voir un fardeau trop lourd d'organiser leurs

Antoine Aylwin:

:

activités autrement. Puis on a parlé de la nullité des contrats avec l'administration

Antoine Aylwin:

:

quand il n'était pas conclu en conformité avec la charte.

Antoine Aylwin:

:

Oui, il y a certaines exceptions qui existent dans la Charte, mais elles sont

Antoine Aylwin:

:

limitées. Mais il y a des conséquences supplémentaires.

Antoine Aylwin:

:

Les. L'utilisation du français doit être généralisée pour toute demande de permis,

Antoine Aylwin:

:

d'autorisations, de subventions ou d'aide financière.

Antoine Aylwin:

:

Donc, avec les modifications du projet de loi 96, si ces demandes là ne sont pas faites

Antoine Aylwin:

:

en français, elles ne seront pas traitées par l'administration, puis également pour

Antoine Aylwin:

:

toutes entreprises qui contractent avec l'administration et ils vont être tenus aux

Antoine Aylwin:

:

mêmes obligations en matière de français lorsqu'elles rendent de tels services, pour

Antoine Aylwin:

:

étendre ainsi les exigences à tous les fournisseurs de services de l'État, ce qui.

Antoine Aylwin:

:

Ce qui nous amène à notre dernier sujet, là, quand on avait annoncé les dates d'entrée en

Antoine Aylwin:

:

vigueur et les sanctions.

William Deneault-Rouillard:

:

Surtout les sanctions.

Antoine Aylwin:

:

Surtout les sanctions.

Antoine Aylwin:

:

On a, au niveau des sanctions, certains ajout de sanctions civiles, par exemple.

Antoine Aylwin:

:

Je. On va parler de l'arrêt du droit d'injonction.

Antoine Aylwin:

:

Le fils maintenant acquiert la possibilité de prendre un recours en injonction pour

Antoine Aylwin:

:

qu'une entreprise exécute les obligations qui sont prévues par la loi.

Antoine Aylwin:

:

On a parlé des différents recours civils déjà là sur la nullité des contrats quand on

Antoine Aylwin:

:

respecte pas les différentes exigences de la loi, mais également on a des sanctions

Antoine Aylwin:

:

administratives. Le ministre responsable pourrait suspendre ou révoquer un permis ou

Antoine Aylwin:

:

une autorisation en cas de non-respect de la charte et.

Antoine Aylwin:

:

Mais surtout, ce qui attire l'attention, c'est les sanctions pénales.

Antoine Aylwin:

:

Donc on augmente les montants.

Antoine Aylwin:

:

On prévoit aussi des facteurs de multiplication une, deux, une récidive, on

Antoine Aylwin:

:

multiplie par deux une deuxième récidive, on multiplie par trois.

Antoine Aylwin:

:

On va aussi cibler plus spécifiquement les administrateurs et les dirigeants d'une

Antoine Aylwin:

:

entreprise qui vont voir leurs peines doubler par rapport à celle des personnes

Antoine Aylwin:

:

physiques normales, donc plus d'argent sur la table.

Antoine Aylwin:

:

Mais surtout, ce qu'on ajoute également, c'est un facteur de multiplication par le

Antoine Aylwin:

:

nombre de jours d'infraction.

Antoine Aylwin:

:

Donc, si on prend en considération un affichage qui serait interdit pendant une

Antoine Aylwin:

:

période de 25 jours ou plus, des fois ça peut être assez long.

Antoine Aylwin:

:

On va multiplier par le nombre de jours, ça fait un constat d'infraction, une amende par

Antoine Aylwin:

:

jour. Donc si on prend l'amende minimum qui va être à 3 000 $ pour les personnes morales,

Antoine Aylwin:

:

bien on voit que 25 jours, on est rendu à 75 zéro 0 $.

Antoine Aylwin:

:

Donc si l'Office veut vraiment mettre beaucoup de pression sur une entreprise, elle

Antoine Aylwin:

:

a les outils. Financier de le faire.

Antoine Aylwin:

:

Tout ça c'est bien beau.

Antoine Aylwin:

:

On a parlé de quelques éléments, les plus les éléments, on pense, les plus saillants du

Antoine Aylwin:

:

projet de loi. Donc, William, la question maintenant, qui reste à répondre, là, pour

Antoine Aylwin:

:

nos auditeurs, c'est quand est ce que ces dispositions là auront force de loi, quand

Antoine Aylwin:

:

est ce qu'ils seront exécutoires puis qu'ils devront s'y conformer?

William Deneault-Rouillard:

:

Question questions d'intérêt.

William Deneault-Rouillard:

:

Faisons un petit pas en arrière, là.

William Deneault-Rouillard:

:

D'abord, voyons juste les prochaines étapes du projet de loi, là.

William Deneault-Rouillard:

:

Et quand est ce qu'on s'attend justement qu'il soit adopté?

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, les prochaines étapes, on l'a dit au début, je pense.

William Deneault-Rouillard:

:

Antoine, là, mais les commissions, les consultations particulières, excuse moi, les

William Deneault-Rouillard:

:

auditions publiques sur ce projet de loi 96 vont avoir lieu, vont débuter cet automne.

William Deneault-Rouillard:

:

C'est à cette occasion là que sont invités différents intervenants du milieu académique,

William Deneault-Rouillard:

:

privé et public, pour s'exprimer sur le projet de loi.

William Deneault-Rouillard:

:

Tous les deux aussi. Au début, tout le monde peut soumettre un mémoire sur le site de

William Deneault-Rouillard:

:

l'Assemblée nationale. Donc c'est vraiment des consultations qui vont avoir lieu cet

William Deneault-Rouillard:

:

automne. Ce qu'on peut s'attendre, c'est peut être d'avoir l'adoption du projet de loi

William Deneault-Rouillard:

:

comme cadeau de Noël ou un peu après Noël, au début de l'année 2022 environ.

William Deneault-Rouillard:

:

Et donc là, oui, pour répondre à ta question la plus spécifique et les délais

William Deneault-Rouillard:

:

transitoires, donc les délais à partir de l'adoption du projet de loi jusqu'à l'entrée

William Deneault-Rouillard:

:

en vigueur, donc le moment où ça devient effectif et que ça a force de loi.

William Deneault-Rouillard:

:

Ça dépend. Ça dépend des propositions, ça dépend des dispositions, ça varie de 1 à 3

William Deneault-Rouillard:

:

ans, même des fois, par exemple le processus de francisation, puis l'obligation qui

William Deneault-Rouillard:

:

descend à 25 employés, de s'inscrire à l'office, et tout ce qu'on a parlé tout à

William Deneault-Rouillard:

:

l'heure. Mais ça, c'est un délai de trois ans, par exemple.

William Deneault-Rouillard:

:

Donc, ça peut rassurer un peu nos auditeurs, là, il y a quand même un délai qui est prévu

William Deneault-Rouillard:

:

pour se préparer à ces nouvelles dispositions là, mais ça, ça va venir très

William Deneault-Rouillard:

:

vite, l'adoption et toutes les prochaines étapes.

Antoine Aylwin:

:

Merci William. J'espère que aujourd'hui, on a réussi à vous donner un peu plus

Antoine Aylwin:

:

d'informations et à vous éveiller sur les enjeux que le projet de loi 96 soulève.

Antoine Aylwin:

:

Nous, ça va nous faire plaisir de vous accompagner dans votre mise en conformité et

Antoine Aylwin:

:

de préparer le terrain de pouvoir.

Antoine Aylwin:

:

Comment est ce qu'on peut s'ajuster pour intégrer toutes les nouvelles exigences qui

Antoine Aylwin:

:

s'en viennent? Merci beaucoup William pour ta contribution.

William Deneault-Rouillard:

:

Merci beaucoup à toi Antoine.

Antoine Aylwin:

:

Pour votre attention. Pour en savoir plus sur le sujet, nous vous encourageons à consulter

Antoine Aylwin:

:

nos ressources sur notre site web Fasken com, à vous inscrire nos listes de

Antoine Aylwin:

:

distribution pour recevoir nos bulletins et nos invitations, conférences et formations

Antoine Aylwin:

:

sur le sujet. Également, vous pouvez vous inscrire à notre baladodiffusion Perspectives

Antoine Aylwin:

:

qui traite de différents sujets d'actualité juridiques pour la communauté d'affaires du

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