Dans ce cinquième épisode, nous explorons diverses recettes pour résoudre la question cruciale de la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du centre : De l'usage innovant d'Internet par les jeunes comme Mamadou Diakhaté pour mobiliser des financements en faveur des femmes maraîchères, aux initiatives gastronomiques promouvant la consommation locale, sans oublier l'engagement des leaders régionaux pour rendre les engrais accessibles aux paysans. Joignez-vous à nous pour un repas copieux d'informations et d'inspiration.
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00:00 Introduction
01:54 Investir prioritairement dans la production locale d'engrais
03:50 La chaîne d'approvisionnement face aux crises et perturbations
04:42 Approche régionale pour développer la résilience des systèmes alimentaires
05:59 Table ronde de haut niveau sur les engrais
07:05 Mamadou et les engagés communautaires 2.0
09:41 Ouly pour l'autonomisation des femmes
12:33 Infrastructures et transport des produits agricoles au Cap-Vert
14:41 Quête de la souverainete alimentaire au Liberia
16:26 FESMA et promotion de la consommation locale au Togo
17:37 Madzou Moukassa, Ambassadeur de la cuisine africaine à Brazzaville
19:20 Conclusion
People First Podcast vient apporter un éclairage humain et concret sur les thématiques de développement spécifiques aux habitants d'Afrique de l'Ouest et du centre, et sur la contribution de la Banque mondiale. People First Podcast, pour un développement durable et inclusif !
Le Groupe de la Banque mondiale est l'une des plus importantes sources de financement et de connaissances au monde pour les pays à faible revenu. Ses cinq institutions partagent l'engagement de réduire la pauvreté, d'accroître la prospérité partagée et de promouvoir le développement durable.
00:00 [Musique et ambiance de champ]
Victoire Dabla : [Traduction de l’Éwé] Je suis Victoire Dabla, Je suis productrice de riz et maïs et fière de l’être, et c’est avec honneur que je réponds toujours à l'appellation de rizicultrice.
[Ambiance de champ, radio FM]
Erick Kaglan : C’est depuis sa rizière de Mission-Tové au nord-ouest de Lomé que Victoire découvre par la radio l’initiative conjointe d’un groupe de chefs d’États et de la Banque mondiale qui se serrent les coudes pour rendre les engrais davantage disponibles et abordables aux agriculteurs de l’Afrique de l’Ouest.
[Ambiance de champ]
Victoire Dabla : [Traduction de l’Éwé] Il n’y a rien de mieux que l’engrais, parce que notre sol est pauvre. Sans engrais, on n’a pas de rendement.
[Ambiance de champ]
Erick Kaglan : Les sols ont perdu de leur fertilité après plusieurs décennies de culture et sont de plus en plus dépendants des fertilisants. Mais qu’à cela ne tienne, avec ou sans engrais, nous verrons comment faire pousser les cultures, juste avec internet, comme cela se fait au Sénégal avec un certain Mamadou Diakhate et sa communauté engagée 2.0. Ensuite, nous nous rendrons au Cap-Vert où il ne pleut quasiment que tous les 2 ans, un pays où malgré tout, les paysans restent déterminés à jouer leur partition, pour peu qu’on les mette sur la voie, une route plus sûre. Et puis, comment vous parler de sécurité alimentaire sans vous dresser une table ! Absurde n’est-ce pas ! Eh bien soyez rassurés, un repas copieux vous sera servi à la fin de cet épisode.
[Générique]
01 :34 Erick Kaglan : Bonjour à toutes et à tous. Erick Kaglan avec vous pour ce nouvel épisode de People First, le podcast de la Banque mondiale, région Afrique de l’Ouest et du Centre qui donne la parole à ses habitants.
[Forte pluie, tonnerre, vrombissement d’un tracteur]
t engagement à Lomé fin mai:
[Radio FM]
02:16 Victoire Dabla : [Traduction de l’Éwé] Quand le prix de l’engrais a augmenté, cela nous a beaucoup embêté. A un moment donné, il n’y en avait même presque plus, et le sac revenait très cher. Ainsi, lorsqu’on a acheté et utilisé cet engrais, on a certes eu de bons résultats, mais lorsqu’on a défalqué les dépenses, ce qui nous restait était insignifiant.
[Ambiance de champ]
Erick Kaglan : Et pour que les engrais soient disponibles en bonne quantité, abordables et surtout adaptés aux sols en Afrique, la formule serait de les produire sur place. Les regards sont alors tournés vers le Nigéria d’Aliko Dangote et le Maroc de l’homme d’affaires Mostafa Terrab, deux géants de l’industrie de production d’engrais dans la région. Mostafa Terrab.
03:01 Mostafa Terrab : [Traduction de l’Anglais] L'investissement prioritaire doit porter sur la production d'engrais. La plupart des pays africains disposent des ressources naturelles nécessaires à la production d'engrais et s’ils veulent saisir l'occasion d'utiliser les bons engrais, de les adapter aux sols et aux plantes, ils devront être en mesure de les fabriquer localement. Les ressources naturelles nécessaires se trouvent en Afrique et la révolution verte de l’Afrique nécessitera d'importantes quantités d'engrais, mais avec des pratiques différentes de celles utilisées ailleurs. Aujourd’hui, les technologies permettent ce type de pratiques de fertilisation.
Erick Kaglan : Alors, pour mieux comprendre les raisons de cet intérêt pour les engrais, un sujet qui commence à préoccuper certains dirigeants ouest-africains, il faut avoir à l’esprit ces pénuries et spéculations tous azimuts qui ont surgi au début de la guerre en Ukraine où l’on se souvient, les prix du pain et de certaines denrées de première nécessité ont flambé en Afrique.
04:03 Alors que le continent ne s'est pas encore totalement remis des répercussions socio-économiques de la pandémie de COVID-19, le conflit entre la Russie et l'Ukraine a entraîné des perturbations majeures dans l’économie de nombreux pays africains directement touchés.
emier trimestre de l’année:
La Russie étant par ailleurs l'un des plus grands exportateurs d'engrais au monde, il s’ensuit une pénurie d’engrais avec des répercussions sur la production agricole et la sécurité alimentaire. D’où la nécessité de réduire cette dépendance en stimulant la production des fertilisants sur place. C’est l’une des mesures soutenues par la Banque mondiale qui veut encourager les États dans des initiatives plus concertées comme le souligne Chakib Jenane, son responsable pour l’agriculture des régions Afrique de l’Ouest et Afrique centrale.
05:00 Chakib Jenane : Étant donné que les causes profondes et les conséquences de l’insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, la Banque mondiale a adopté une approche régionale pour développer la résilience des systèmes alimentaires. A titre d’exemple, nous avons lancé l’année dernière le programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest, FSRP. Ce programme est assorti d’un financement de 766 millions de dollars qui vise à augmenter la productivité agricole grâce à l’adoption de technologies climato-intelligentes, promouvoir les chaines de valeurs intrarégionales et développer les capacités de gestion des risques agricoles au sein de la région. La région dispose de potentialités non négligeables pour développer la résilience des systèmes alimentaires.
Erick Kaglan : Autant d’atouts dont les dirigeants africains sont conscients. Reste à en profiter pleinement pour réduire la dépendance de l’Afrique en s’appuyant notamment sur les ressources existantes en matière de production d'engrais sur le continent. Et c’est tout l’intérêt de cette table-ronde dite de haut niveau à laquelle le président togolais Faure Gnassingbé a convié ses homologues Mohamed Bazoum du Niger, Sissoco Embaló de la Guinée-Bissau et Ousmane Diagana de la Banque mondiale à Lomé fin mai dernier.
06:12 Faure Gnassingbé : Comme l’illustre la feuille de route présentée ce jour, notre vision doit être sous-régionale avant tout.
Mohamed Bazoum : Ce comité de haut niveau a été mandaté pour réfléchir et apporter des solutions appropriées permettant d’éradiquer durablement la faim, la malnutrition et la pauvreté dans l’espace communautaire.
Sissoco Embaló : Notre première responsabilité demeure celle de créer les conditions nécessaires à la satisfaction des besoins nutritionnelles de nos populations en quantité et en qualité.
Ousmane Diagana : Je tiens à vous exprimer ici l’engagement fort de la Banque mondiale à soutenir les efforts visant à améliorer la santé et la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest, à appuyer la mise en œuvre de la feuille de route à travers différents instruments financiers.
[Applaudissements]
Erick Kaglan : Avec ou sans engrais, il faut absolument contourner la dépendance alimentaire de l’Afrique, coûte que coûte. Et les jeunes ont aussi leur mot à dire dans cette recherche de solutions.
Je vous invite pour cela à faire un petit tour dans les rues de Dakar, avec comme guide un natif du quartier populaire Grand Dakar. Quelqu’un qui ne passe pas inaperçu et que beaucoup de Dakarois, surtout ses congénères comme Aissata, la trentaine surnomment Nintché, qui veut dire ‘’Homme mature’’ en langue Wolof.
07:32 Aissata Ka : Moi, je suis très active sur Twitter et je vois ses actions passer. Je le vois avec les jeunes, faire des actions citoyennes, mobiliser des gens et tout. Donc, je l’ai connu à travers les réseaux sociaux. C’est une personne assez inspirante. Donc, quand on la voit, on a envie de lui parler.
Erick Kaglan : Nintché, un nom qui peut rappeler un autre ! A y voir de très près, ce jeune leader revendique lui aussi une forme de courant philosophique : celui des engagés communautaires 2.0. C’est-à-dire la communauté de tous ces jeunes qui croient en la force des nouvelles technologies comme catalyseur du développement en Afrique. Le sujet de la sécurité alimentaire les intéresse aussi.
[Ambiance de rue, clavier d’ordinateur]
Mamadou Diakhate : Bonjour. Je m’appelle Mamadou Diakhate, je suis citoyen sénégalais, engagé communautaire. Je suis très connu sur internet. Grâce à l’influence que j’ai sur ces réseaux, j’essaie d’impacter de manière positive sur les populations.
08:24 On a mis en place des modèles qui marchent, ces modèles sont en train d’être répliqués partout au Sénégal et vraiment on essaie d’éveiller la conscience de la population, surtout de la jeunesse, à aimer, à s’engager parce que pour moi, je crois farouchement que c’est grâce à cet engagement communautaire qu’on peut soulager nos pays sous-développés. Exemple : je veux faire un puits. Le budget est énorme. J’ai 60 000 abonnés sur Internet ; je demande à chacun d’eux de me donner 100 Francs (CFA). C’est très simple, 100 francs, ce n’est pas beaucoup ; c’est moins d’un Euro. Tout le monde donne ; j’ai l’argent. Je pars dans le village et je vois le puisatier. Je lui dis que j’ai l’argent, j’ai le matériel. Il me donne une partie de sa journée gratuitement. Et au bout de 25 jours, on a de l’eau. À 35 mètres plus bas, on a de l’eau potable et on essaie de mettre en place le matériel qu’il faut pour avoir des robinets. Et je me rends compte après 30 jours qu’avec peu de moyens, j’impacte directement. Il y a des jeunes qui font du maraichage intensif. Il y a l’élevage qui commence à changer. Les femmes ne font plus 7 kilomètres pour avoir de l’eau. Je me dis, c’est tellement simple, c’est tellement terre à terre et cela ne demande pas beaucoup d’argent. C’est comme cela que j’ai initié des cagnottes sur internet avec un moyen de traçabilité très simple pour montrer aux donateurs que vous donnez 100 Francs, vos 100 Francs ont servi à ça, à ça et à ça.
Erick Kaglan : Et c’est ainsi que le jeune Mamadou inspiré par les modèles de développement réussis à travers le monde impacte le quotidien de ses concitoyens en complétant l’action de l’État.
Là, on va où ?
09:52 Mamadou Diakhate : On va rendre visite à une femme qui est dans l’engagement communautaire depuis bien longtemps. Elle a l’âge de ma maman. Elle forme des femmes à faire du maraichage sur table. Elle prend tout son temps pour former d’autres femmes à être autonomes. Je vais l’appeler.
[Sonnerie de téléphone, opératrice]
[Échanges de salutations entre Mamadou et Ouly]
Mamadou Diakhate : Elle est là.
[Les portières de la voiture se ferment]
Ouly Seck: Je m’appelle Ouly Seck. J’ai des basilics, des nanas, des variétés de menthe, j’ai tout ici. J’exporte vers l’Italie, l’Espagne etc. Beaucoup de gens viennent acheter des légumes ici, comme les choux, des aubergines, des carottes, des navets, surtout des épices. Je travaille, je mange, je vends. Je gagne mon argent, je rentre chez moi à la maison pour aller élever mes enfants avec.
10:52 Ouly Seck : [Traduction du Wolof] Le monde se porterait mieux si tout le monde fait ça. Quand il y avait la crise récemment, moi j’étais à l’abri. J’avais assez de ressources pour tenir durant cette période qui était difficile pour beaucoup de personnes qui n’arrivaient même pas à manger. J’ai même craint que les plus vulnérables ne soient poussés à la débauche en raison de leur précarité. C’est pourquoi je me suis toujours rendue disponible pour former des femmes avec l’aide des bonnes volontés et des partenaires. C’est des formations de 5 jours en maraîchage sur table que je donne avec plaisir avec un suivi de 6 mois. Je pense que toutes les femmes devraient réussir comme moi.
Erick Kaglan : Ouly Seck est, si vous voulez, le modèle de femme pour lequel Mamadou est prêt à se dévouer parce qu’elle a la capacité d’impacter d’autres femmes en les formant à ses pratiques.
11:58 Mamadou Diakhate : Vu la synergie et le travail qu’elle est en train de faire, nous avons décidé de modéliser un projet purement communautaire de formation de femmes à avoir de l’auto-suffisance alimentaire visant à être autonome déjà, avoir un métier et vraiment produire des denrées de première nécessité. Donc, elle va les former sur 5 jours et 6 mois de suivi. Ces femmes seront financées entièrement par des bailleurs qu’on va chercher sur internet à partir de crowdfunding et elle va se charger de la formation et avoir le matériel qu’il faut.
[Musique du chanteur cap-verdien Edson Oliveira]
Erick Kaglan : Que ce soit à Dakar ou à Praia au Cap-Vert, les femmes ne manquent pas d’initiatives, ni de détermination. L’exemple d’Artemisa, cette jeune dame vivant à Riberos de Picos à la périphérie de la ville de l’ile de Santiago, l’une des rares zones verdoyantes de l'ile. Comme plusieurs paysannes ici, elle a beau se dépenser pour cultiver et assembler sa récolte, elle ne parviendra pas à l’écouler, faute de route, surtout en saison pluvieuse où l’état délabré de la piste qui mène à la ville, la contraint à se résigner et à assister impuissante à la détérioration de ses produits. Mais à la faveur d’un projet routier, une route de 7,5 km financée par la Banque mondiale, ce calvaire d’acheminement des produits agricoles n’est plus qu’un lointain souvenir pour Artemisa.
13:30 Artemisa Mendes : [Traduction du Créole] Avant la construction de la route, c’était la galère. Mais maintenant, on profite bien de notre nouvelle route. Avant, après les récoltes en juin, juillet et août ou pendant la période des pluies, on ne pouvait aller nulle part et ceux qui vivent de l’autre côté de la colline ne pouvaient pas venir chez nous non plus. Donc, on était coupés les uns des autres. Au début des travaux de construction de cette route, beaucoup étaient sceptiques et disaient que c’était trop réel pour être vrai. Certains même, disaient qu’ils ne vivraient pas pour voir la fin. Mais moi, j’étais persuadée que les travaux iraient jusqu’au bout. Et aujourd’hui, je m’en réjouis parce que le fait de pouvoir utiliser cette route me permet de me sentir utile pour mon pays en tant que productrice agricole.
Erick Kaglan : C’est ainsi qu’à travers une route, un réseau électrique ou encore Internet, des citoyens de milieux reculés à travers l’Afrique peuvent se sentir connectés et avoir le sentiment de participer à la construction de leur pays.
Au Libéria, pays de George Weah, l’on ne veut laisser passer aucune opportunité de valoriser la consommation locale. Comme l’on dit ici à Monrovia, d'ailleurs en reprenant les mots du Président Weah, il faut que les Libériens produisent ce qu'ils consomment et consomment ce qu’ils produisent, comme nous le rappelle Jeanine Cooper, la ministre libérienne de l'agriculture.
15:01 Jeanine Cooper : [Traduction de l’Anglais] Notre président Georges Mané Weah dit toujours à la population que nous devons cultiver ce que nous mangeons et manger ce que nous cultivons. Nous devons donc apprécier de manger ce que nous cultivons et d'apprécier nos plats locaux. Cultiver ce que nous mangeons est particulièrement important pour le Liberia en ce qui concerne le riz, parce que le riz est notre aliment de base. Mais nous importons la majeure partie du riz que nous consommons. Aujourd’hui, il s’agit de stimuler notre production locale. Vous verrez que partout, de nouvelles terminologies sont utilisées. De nombreux ministères de l'agriculture changent de nom, comme en France avec le ministère français de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire. La souveraineté alimentaire signifie que vous avez le contrôle sur tous les aliments que vous consommez. En les cultivant, en les mettant à la disposition de votre population, vous ne courrez pas le risque d'être dépendants des importations ou des blocages mondiaux dans les chaînes d'approvisionnement et des pays exportateurs qui ferment leurs ports. Et tout cela, nous l'avons vu ces dernières années avec la pandémie de Covid, avec la guerre en Ukraine et un peu avec le changement climatique. Alors, nous essayons juste de cultiver ce que nous mangeons.
Erick Kaglan : La formule est plus ou moins similaire au Togo où l’on défend depuis près de 4 décennies maintenant, un label dit de 'Consommer produit togolais’. Après une parenthèse de flottement lié à la course aux produits importés, le concept revient au-devant de la scène sous l’appellation ‘Consommez local’ et toutes les initiatives sont bonnes pour le promouvoir, y compris celles de journalistes qui veulent désormais aller au-delà de leur rôle traditionnel pour mener des actions pratiques comme ce festival dit de la marmite, qui est avant tout une façon de communiquer sur la nouvelle donne. Ce festival rassemble depuis deux ans déjà à Lomé, des professionnels et amateurs de la cuisine africaine pour un partage de connaissances, mais aussi pour encourager le travail des paysans. Jean-Paul Agboh, journaliste et commissaire général du festival.
17:16 Jean-Paul Agboh : C’est quelque chose qui me tenait à cœur, parce que j’estimais qu’il est temps qu’on change notre façon de produire ce que nous consommons et notre façon même de consommer ce que nous produisons. Donc, c’est un engagement presque citoyen qui nous a amené à cette aventure et qui nous passionne aujourd’hui.
Erick Kaglan : Alors, comme nous sommes au festival FESMA, et que notre objectif est de rencontrer autant d’exposants que possible et goûter à la richesse des spécialités et innovations culinaires africaines, nous vous proposons une dégustation rapide, pas très gourmande, en espérant ne pas être trop rassasiés parce que le plat de résistance nous attend à Brazzaville en République du Congo où nous devons honorer l’invitation du jeune Chef tout étoilé Madzou Moukassa.
18:02 Madzou Moukassa : Bonjour, je m’appelle Madzou Moukassa, je suis chef cuisinier. Je suis champion d’Afrique en cuisine, assiette d’or, médaille d’or, chevalier de l’ordre de mérite congolais, ambassadeur de cuisine d’Afrique centrale. J’ai gagné une médaille d’honneur à la coupe du monde de la cuisine. Donc, les mêmes choses qu’on vend au marché, c’est les mêmes produits que j’utilise : la ciboulette, l’oignon, le basilic, le persil, le céleri. Tout ce que j’utilise, c’est pour aromatiser les plats et n’importe qui peut les avoir au marché. Moi, j’essaie juste de structurer cela pour que ça soit agréable. Et quand on prépare, on arrive à satisfaire le client, premièrement avec les yeux avec la décoration, la présentation, le nez, l’odorat et puis le goût, la bouche. Moi, je proposerais que les gens consomment africains, parce qu’en consommant local, on va augmenter notre économie, et voilà.
Erick Kaglan : Après avoir savouré les délices culinaires du festival de la marmite et honoré l'invitation du chef étoilé Madzou Moukassa à Brazzaville, nous vous espérons comblés par cette immersion gustative à travers l'Afrique. Une expérience qui nous rappelle que la promotion de la consommation locale et la valorisation du rôle crucial de nos producteurs agricoles sont essentielles pour construire une économie alimentaire résiliente en Afrique.
19:21 [Générique]
Erick Kaglan : Merci de vous être joints à nous pour cet énième voyage au cœur de l'Afrique en espérant qu’il vous a inspirés. Au nom de toute l'équipe de People First, le podcast de la Banque mondiale, région Afrique de l’Ouest et du Centre qui donne la parole à ses habitants, nous vous remercions de nous avoir suivis.
Au micro, Erick Kaglan.
Nous écrire, une adresse, peoplefirstpodcast@worldbank.org. Ou tout simplement pfp@worldbank.org. Prenez soin de vous et donnez-vous les couleurs qu’il faut à chaque instant, jour après jour. A très bientôt pour un autre épisode de People First./.