Dans cet épisode, focus sur une analyse menée par le Hiring Lab d'Indeed, qui se penche sur l'immigration de travail en France et son attrait pour les professionnels qualifiés venus d'ailleurs.
Nous examinons les résultats clés de l'étude et leurs significations pour le marché du travail français.
Quelle est la capacité de la France à attirer des candidats qualifiés, en particulier pour les offres d'emploi à haut salaire, dépassant 31 600 euros ? En comparaison avec l'Allemagne et le Royaume-Uni, la France se distingue, notamment dans des secteurs comme la médecine, l'informatique et les médias. Pour quelles raisons ces professions sont-elles prisées par les travailleurs étrangers ? Et comment cela peut être bénéfique pour l'économie française ?
Coup d'oeil également sur l'augmentation des recherches d'emploi en France, qui a surpassé les niveaux d'avant la pandémie de COVID-19, et les défis rencontrés dans certains secteurs, comme les soins médicaux et la restauration, qui attirent beaucoup de candidats, mais peinent à les retenir en raison de salaires inférieurs et de conditions de travail difficiles.
Nous abordons aussi la question des procédures d'obtention de visas, notamment le "Passeport Talent", qui a été simplifié pour faciliter l'entrée des travailleurs étrangers.
On se posera également cette questions : comment rendre la France plus attractive ? Notamment à travers l'innovation, la numérisation et l'intégration des travailleurs étrangers, en mettant l'accent sur l'importance de l'usage de l'anglais dans un environnement de travail de plus en plus international.
Dans cet épisode, Jean Baptiste Vennin, le rédacteur en chef de Jobradio reçoit Alexandre Judes, économiste au Hiring Lab d'indeed.
**Voix off**:
Job Radio présente Job News by Indeed, le podcast qui décrypte l'actu de l'emploi.
**JB**:
Opportunités d'emploi, qualité de vie, environnement culturel et social, éducation et formation, stabilité politique et économique, réseau professionnel et personnel, incitation gouvernementale, potentiel d'innovation et de recherche. Les raisons de l'attractivité d'un pays pour les étrangers qualifiés peuvent être évidemment multiples. Malgré la concurrence, la France fait partie des pays européens qui attirent le plus de travailleurs qualifiés étrangers. C'est un fait, mais pour quelles raisons ? Bonjour Alexandre Jude.
**Alexandre**:
Bonjour Alexis.
**JB**:
Salut Alex. Je rappelle que tu es économiste au Hiring Lab d'Indeed. Alexandre, le 11 septembre dernier, le Hiring Lab publiait une analyse sur l'immigration de travail et l'attractivité de la France pour des étrangers qualifiés. C'était quoi concrètement les objectifs de l'analyse ?
**Alexandre**:
C'était tout simplement de mesurer l'immigration. L'immigration de travail, après les périodes de pandémie qu'on a connues, puisque l'immigration est devenue un enjeu majeur pour les économies occidentales qui ont beaucoup de pénurie de main-d'oeuvre. Il y a aussi le côté déficit sociétal qui intéresse énormément les gouvernants et les opinions publiques en ce moment. Donc on a voulu mettre la focale justement sur cette problématique de migration qui est à la fois une solution pour le marché du travail et aussi qui a un certain nombre de conséquences politiques et sociétales.
**JB**:
Alors l'analyse, elle révèle que la France attire relativement plus de clics de candidats qualifiés sur les offres d'emploi à haut salaire que d'autres pays européens. C'est quoi les critères utilisés pour définir justement un salaire haut ?
**Alexandre**:
Alors on a tout simplement regardé la distribution des salaires par famille de métier et on a coupé en trois parties égales. Donc les seuils, c'est 26 500 euros et 31 600. Donc avant 26 500, on dit que... On va dire que c'est... C'est le premier persil, donc des salaires qui sont là. Entre 26 500 et 31 600, on est sur les salaires intermédiaires et au-dessus de 31 600, on est sur des hauts salaires, donc le troisième persil. Donc c'est les seuils qu'on a utilisés.
**JB**:
Et c'est quoi les secteurs d'activité qui sont concernés ?
**Alexandre**:
Alors si on regarde par exemple sur les hauts salaires, par exemple, on va retrouver essentiellement les professions de col blanc parce que, comme tu le remarques, c'est quand même des tranches de salaire qui sont relativement... relativement larges. Donc au-dessus de 31 600 euros, tu vas retrouver tous les cols blancs, les postes d'encadrement, beaucoup de postes dans l'immobilier, dans les médias marketing. On a la médecine-chirurgie aussi, le développement informatique, la banque et la finance qui vont automatiquement se retrouver dans ces hauts salaires. Dans le bas salaire, on a des métiers plus cols bleus comme le nettoyage et l'assainissement ou la restauration, par exemple. Donc pas vraiment de surprise sur la segmentation des salaires.
**JB**:
Hum hum. Alors dans cette étude, vous avez constaté une hausse des recherches d'emplois en France provenant de l'étranger, dépassant même le niveau d'avant la pandémie. Quelles sont, selon Indeed, selon l'airing lab d'Indeed, les raisons de cette augmentation ?
**Alexandre**:
Alors on a déjà des moteurs structurels assez puissants que sont le vieillissement de la population et les pénuries de main-d'oeuvre. Ça, c'est vraiment quelque chose qui va, on va dire, conditionner les migrations professionnelles. C'est un très fort moteur. Et on a probablement... Un effet de rattrapage de l'après-pandémie, pendant laquelle toutes les mobilités internationales ont été un peu repues. Il nous faut, on va dire, rattraper le retard qu'on a pris sur l'immigration de travail pendant les deux années où les migrations ont été rendues plus difficiles. Pendant les deux années, le vieillissement de la population ne s'est pas arrêté et les pénuries de main-d'oeuvre se sont même accrues dans les secteurs comme, par exemple, la santé, le nettoyage et l'assainissement ou la restauration. C'est pas un effet propre à la France, puisque ça concerne la plupart des grands pays occidentaux. Si on regarde, par exemple, le Royaume-Uni ou même l'Allemagne dans une moindre mesure, il y a une augmentation de la délivrance de visiteurs de travail sur son concurrence à flux avec les autres pays, comme par exemple les États-Unis, le Canada, l'Australie ou même des pays qui sont plus clés, très attractifs comme la Suisse ou le Luxembourg. On est vraiment sur un contexte de concurrence pour attirer de la main-d'oeuvre étrangère.
**JB**:
Alors, il y a une forte progression des cliques étrangères sur des offres d'emploi. Dans l'éducation et la formation, la restauration, le transport routier, la maintenance et la réparation et la médecine-chirurgie, est-ce que ces secteurs sont suffisamment attractifs pour faire la rétention, pour retenir ces talents dans la durée ?
**Alexandre**:
Justement, c'est tout le problème, c'est toute la problématique. En tout cas, ils ne sont pas suffisamment attractifs pour les actifs français, puisqu'ils refusent en général de prendre ces postes, d'où la proportion relativement plus forte d'immigrés dans ces emplois. C'est particulièrement triste. C'est particulièrement brillant quand on prend des familles de métiers qui vont, on va dire, concentrer un peu toutes les difficultés, c'est-à-dire des salaires qui ne sont pas très attractifs, des conditions de travail qui sont souvent difficiles, comme par exemple la restauration, le nettoyage et le finissement, les soins à la personne. Donc, c'est si peu attractif. Et ensuite, dans la durée, il y a beaucoup de recruteurs qui ont encore du mal à faire tomber les barrières sectorielles. Donc, une expérience dans la restauration, par exemple, dans certains cas, peut limiter les débouchés d'un emploi. Donc, on va mettre un candidat dans d'autres secteurs, lui mettre une étiquette plutôt que d'autre vie, par exemple, comme une expérience professionnelle à point d'entrer sur le marché du travail sur lequel il pourra s'appuyer pour évoluer par ailleurs. Donc, je pense que c'est effectivement tout le problème. Attractivité d'abord et ensuite, effectivement, respecter l'évolution. Et c'est vrai que pour beaucoup de ces secteurs, il y a un lien de l'autre.
**JB**:
Alors, tu parlais tout à l'heure de pays plus petits qui étaient peut-être plus attractifs. Justement, si la France attire des candidats qualifiés, elle semble, en effet, moins attractif que de petits pays comme le Luxembourg ou la Suisse. Et ça, comment est-ce qu'on l'explique ?
**Alexandre**:
Alors déjà, le Luxembourg et la Suisse, c'est des petits pays qui sont, on va dire, très riches, très prospères, qui sont entourés de pays qui sont moins riches. Donc forcément, il y a tout le clip des fontaniers qui vont cliquer sur des offres d'emploi qui, en moyenne, sont beaucoup mieux payées que dans leur pays d'origine. Donc ça, ça contribue à augmenter énormément la proportion de clés de rangée dans ces pays-là, qui, encore une fois, ont un marché intérieur qui est relativement petit par rapport au marché du travail qui les entoure. Et puis voilà, encore une fois, les autres facteurs, c'est le niveau de vie très élevé, le fait que ces pays, effectivement, ont souvent, on va dire, des industries de haute technologie qui vont attirer des professionnels qualifiés, des métiers bien rémunérés. Et puis forcément, ça en fait des... Des pôles d'attraction dans leur région. Si on prend, par exemple, la Suisse, c'est un pays qui a des positions très fortes dans tout ce qui est pharmacie, industrie de la santé, industrie, banque finance, évidemment. Le Luxembourg aussi, c'est un aide financière qui est très important. Et encore une fois, un marché, on va dire, qui est très petit, donc tous ces emplois-là ne peuvent pas être pourvus par les Luxembourgeois avec des salaires qui sont très élevés. Donc forcément, il y a énormément de clés qui viennent de l'étranger, en particulier des pays frontaliers, France, Belgique. Pas mal, l'Italie, si on prend la Suisse aussi.
**JB**:
Alors, la France, elle a simplifié ses procédures d'obtention de visa de travail. Est-ce qu'on arrive justement, maintenant, à quantifier l'impact de ces réformes sur l'augmentation du nombre de travailleurs étrangers en France ?
**Alexandre**:
us de permis de travail qu'en:**JB**:
Alors, les données, elles montrent aussi une forte proportion de clics provenant des pays du Maghreb. Pour certains secteurs d'activité. Comment est-ce que toi, tu expliques cette concentration géographique ? Et quelles sont aussi les implications pour les politiques d'intégration ?
**Alexandre**:
Alors, ça s'explique essentiellement par la proximité historique, linguistique et géographique. En règle générale, il y a beaucoup de plus qui viennent des ex-colonies. C'est vrai pour le Royaume-Uni, par exemple, avec le sous-continent indien et pour la France, typiquement pour les pays du Madras. C'est des candidats qui parlent déjà français, qui sont assez familiarisés avec la culture de nos pays. Donc, forcément, c'est pour eux un débouché naturel quand ils vont essayer de s'expatrier et de chercher un emploi à l'étranger. Donc, voilà, pour le Royaume-Uni, par exemple, ça a été particulièrement triant après le Brexit. On a vu vraiment une explosion des clics qui viennent de l'extérieur, en particulier, encore une fois, du sous-continent indien, donc, en particulier, Inde, Pakistan. Ça a été assez, assez, assez triant. Ces candidats ont, en fait, remplacé beaucoup de candidats européens, en particulier. Donc, ça, c'est, je dirais, les facteurs principaux. Ensuite, les politiques d'intégration, bon, ça reste, si tu veux, des choix sociaux. C'est vrai qu'il faut être assez clair sur les critères qu'on cherche à imposer aux nouveaux arrivants. Les règles, par exemple. Dans l'environnement de travail, voilà, quelle est la place de la religion, par exemple, dans l'environnement de travail ? Ça, c'est des choses qui gagneraient peut-être à être clarifiées.
**JB**:
Est-ce qu'on peut s'arrêter un petit peu, un petit moment, sur le dispositif Passport Talent et surtout de ses répercussions en termes d'efficacité, d'abord, pour attirer de la main-d'œuvre étrangère qualifiée ?
**Alexandre**:
Oui. Alors, le Passport Talent, c'est essentiellement une sorte de séjour pluriannuel, une facilité de l'entrée et le séjour des étrangers. C'est un projet très qualifié qui souhaite soit travailler, soit développer une activité professionnelle en France. Donc, l'idée, évidemment, c'est d'attirer les talents internationaux, donc dans le contexte de concurrence entre pays développés dans plein de domaines, essentiellement la recherche, l'innovation, l'entrepreneuriat, mais aussi, par exemple, la culture, tout ce qui est susceptible de générer des investissements et des retombées positives, donc pour l'activité en France. Il y a plusieurs catégories de Passport Talent, chacune étant, on va dire, calquée sur un profil. Donc, c'est avoir un Passport salarié qualifié, donc ça, ça va être pour les employés qui vont être hautement qualifiés, les salariés hautement qualifiés, souvent sous contrat de travail avec une entreprise française. Il y a un Passport aussi chercheur, pour les personnes qui viennent en France pour mener des recherches ou pour enseigner, un Passport créateur d'entreprise pour les entrepreneurs qui souhaitent soit créer, soit reprendre une entreprise, un Passport investissement économique pour les personnes qui veulent investir, un Passport artiste aussi pour les artistes et les entrepreneurs. Il y a un Passport professionnel dans le domaine de la culture, un Passport mandataire social pour les dirigeants et les administrateurs d'entreprise, donc ça, c'est les principales catégories. Et c'est un titre qui est valable en 4 ans, qui peut être renouvelé, donc qui, on va dire, administrativement, c'est beaucoup plus simple. Dans la visée classique, il faut renouveler en moins, voilà, remplir un certain nombre de conditions, donc niveau de gamification, avoir un contrat de travail, avoir un projet entrepreneurial et aussi, en général, avoir des ressources plus amples. À partir du moment où ces critères sont respectées, la procédure est relativement simple.
**JB**:
Comment est-ce qu'on peut interpréter aussi la différence entre la part des clics étrangers sur les offres d'emploi à haut salaire en France comparée à d'autres pays comme l'Espagne, tiens ?
**Alexandre**:
Je pense qu'il y a une part, on va dire, de structure de marché du travail. On a quand même, en France, eu énormément d'emplois dans l'informatique, dans l'industrie, qui ont du mal à être. Ça, c'est une première explication possible. Ensuite, on a quand même une politique migratoire qui est de plus en plus contenue sur ces dernières années. Dans le blog post, on regarde, si tu veux, la part des immigrés dans la population active, dans les personnes en emploi, et sur les dernières années, en France, elle est relativement stable, alors qu'en Allemagne ou en Royaume-Uni, elle augmente vraiment beaucoup. Donc, il y a une volonté, on va dire, politique de contrôler l'immigration du travail. Ce contrôle, il s'exerce en particulier sur des métiers qui sont peu qualifiés, qui sont en pénurie de main d'oeuvre, mais qui sont aussi peu qualifiés dans la restauration, dans le nettoyage et assainissement, dans le soin et les services à la personne, alors que probablement certains autres pays, comme par exemple l'Espagne ou quelques cités, ont eu une politique un peu moins restrictive sur ces emplois-là.
**JB**:
Alors, on n'est pas là, évidemment, pour faire de la politique, ce n'est pas notre rôle, mais pour autant, une fois qu'on a les résultats de cette étude, de cette analyse, quelles recommandations on pourrait faire pour améliorer la qualité de l'emploi, pour améliorer la qualité de l'emploi ? L'attractivité de la France auprès des travailleurs étrangers hautement qualifiés.
**Alexandre**:
La vraie politique pour sortir par le haut, entre guillemets, de cette idée-là, c'est véritablement d'investir dans l'innovation. C'est-à-dire qu'il faut arriver à recréer des secteurs, que ce soit des secteurs industriels, des secteurs tech ou des services à très haute valeur ajoutée, qui permettent de créer des emplois d'autorité pour pouvoir attirer non seulement des candidats étrangers très très qualifiés, mais aussi, à moyen et à long terme, proposer aux actifs français des emplois aussi de meilleure qualité. Alors, ça passe par l'information, parce qu'on n'a pas forcément, en interne, le terme main-d'œuvre nécessaire pour pouvoir pourvoir ces emplois. Mais véritablement, la réponse à moyen et à long terme, c'est l'investissement dans l'innovation. Par exemple, le fait de numériser beaucoup plus d'entreprises. À partir du moment où une entreprise va être numérisée, elle va pouvoir faire de la data, de la donnée. Une fois qu'elle aura passé le cadre de la donnée, elle pourra déployer des solutions d'intelligence artificielle. C'est vraiment, on va dire, une montée. Donc, l'organe a mené sur l'ensemble du tissu économique français. Dans le court terme, on va probablement peut-être pas foutre les compétences pour assurer cette unité mondiale. Mais ça nous permettra aussi d'aller chercher des compétences à l'étranger et d'être plus attractifs. On aura des débouchés des emplois disponibles de haute qualité. À moyen terme, si tu veux, moi, je vois que cette solution-là, parce qu'on est en concurrence avec des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, qui sont aussi des pays très très dynamiques, très compétitifs. Qui proposent aussi des postes très très qualifiés. Et la France est souvent en retard sur ce domaine-là. Donc, il est cité, si tu veux, en plus l'anglais comme langue de travail internationale. Donc, le fait d'avoir peut-être un certain nombre d'entreprises, en particulier des entreprises plus petites, des PME, où le fait de parler uniquement anglais, par exemple, n'est pas seulement possible. Dans l'environnement de travail, la plupart des collaborateurs ne sont peut-être pas forcément à l'aise avec l'anglais. C'est, voilà. Il y a des barrières à s'y remettre. Et la vraie réponse, je pense, c'est de monter en gamme sur tous ces sujets d'innovation et de numérisation.
**JB**:
Évidemment. Alors, tu parles de l'anglais et ça tombe bien, on va continuer un petit peu. Parce qu'il y a une autre analyse qui a été faite par tes homologues, d'ailleurs britanniques, du Hering Lab. Une analyse qui montre des variations significatives de flexibilité linguistique selon les professions. Alors, on peut parler de nettoyage, conduite, beauté. Déjà, première question. Est-ce que ces variations, elles se retrouvent en France ? Et quels sont les secteurs français, finalement, où la maîtrise du français est le moins exigée ? Et au-delà des différences de rémunération, quels facteurs peuvent expliquer les différences ?
**Alexandre**:
Ouais, alors, il y a effectivement de fortes variabilités. Il y a à peu près 4% des annonces en France qui mentionnent le fait de parler le français comme éco-emptionnel, on va dire. Et si on regarde les secteurs et les familles de métiers qui mentionnent ça le plus souvent, on tombe en réalité sur les usual suspects. Les familles de métiers. Il y a l'idée où il y a des d'énormes pénuries de valeur. Il y a les deux qui détachent vraiment cette propreté hygiène avec plus de 11% des annonces qui disent que, en gros, parler le français, c'est pas la peine. C'est émotionnel. Celui qui arrive juste derrière, c'est la restauration. Ça se laisse tout essentiellement, encore une fois, parler les pénuries de valeur. Sauf que c'est extrêmement difficile de trouver des candidats pour remplir ces emplois-là. Ça s'excoute aussi par le fait qu'il y a souvent un contact limité avec des clients. Donc, finalement, la maîtrise du français est jugée secondaire par de plus en plus d'employeurs.
**JB**:
Et si on parle d'exigences, justement, linguistiques, cette même analyse au Royaume-Uni, elle se compare à d'autres pays européens. Donc, du coup, la France, elle se situe, elle, comment par rapport à ces pays en termes d'exigences linguistiques dans les offres d'emploi ? Quels facteurs spécifiques à la France peuvent expliquer la position ?
**Alexandre**:
Alors, je dirais qu'on est dans une position médiane. Au Royaume-Uni, par exemple, on est à 3%. On est à 5% des offres qui mentionnent l'anglais comme étant optionnel. Donc, pour les employeurs britanniques, la maîtrise de l'anglais est plus, en moyenne, plus importante que la maîtrise du français pour les employeurs français. Mais pas beaucoup plus. On est à 3 contre 4. C'est aux Pays-Bas qu'on a le fait de maîtriser la langue locale comme étant le plus optionnel avec 8%. C'est expliqué essentiellement par le fait que, bon, le néerlandais est parlé essentiellement qu'aux Pays-Bas. Que souvent, l'anglais est la langue de travail. L'anglais comprenne et parle parfaitement anglais. Et sur la France, il faut finalement qu'on soit assez proche du Royaume-Uni. Encore une fois, 4% versus 30%. Ça s'explique, encore une fois, probablement par le fait qu'on a dans beaucoup de secteurs et pour beaucoup d'entreprises, en particulier les plus petites, une socialisation au travail qui passe par la maîtrise du français, qui ne peut pas passer par l'anglais. Il y a beaucoup de salariés en France qui n'ont pas envie de parler anglais au travail ou à la cantine. Ce qui se comprend d'ailleurs tout à fait. On estime en France que la socialisation au travail passe aussi par l'échange, par la langue. Donc il y a une réticence, il y a encore une réticence à parler anglais. C'est moins vrai, je pense, pour les grandes entreprises multinationales ou quand tu as des équipes multinationales, on va dire. De par le formation des gens, de par le parcours, il y a peut-être moins de réticence à parler anglais. Mais c'est vrai que les PME formant près de 50% des emplois en France, quand tu as une activité centrée sur la France purement française, voilà. On va peut-être en parler anglais à la cantine, tout simplement.
**JB**:
Évidemment. Merci beaucoup Alexandre. Merci. Merci à toi d'avoir répondu à mes questions. Ça s'appelle Job News Binded, c'est la saison 4 et c'est le podcast qui décrypte tous les mois l'actu de l'emploi. Un programme disponible sur jobradio.fr et évidemment sur l'ensemble des plateformes de diffusion de podcasts. Si vous avez apprécié l'épisode, n'hésitez pas à le dire, partagez-le et laissez une évaluation positive sur la plateforme de votre choix. Merci de votre fidélité à ce programme et à très vite. Salut Alex. Salut.
**Voix off**:
Job Radio vous a présenté Job News by Indeed, le podcast qui décrypte l'actu de l'emploi.