Dans cet épisode de People First Podcast, nous explorons l'économie bleue, une opportunité immense pour les pays africains confrontés à la menace du changement climatique.
Découvrez une vue d'ensemble des projets financés par la Banque mondiale le long de la côte ouest-africaine, du Maroc à Madagascar. Écoutez les témoignages d'experts, de responsables et d'un ministre qui partagent leurs expériences et solutions. Plongez dans le quotidien des communautés de pêcheurs et découvrez leurs défis et aspirations.
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00:00 Introduction
01:12 La transition vers une économie bleue durable
02:49 Des opportunités immenses et des défis alarmants
03:45 Le changement climatique, une menace pour la pêche et les revenus
05:10 Des actions menées par la Banque mondiale et ses pays membres pour protéger les côtes africaines
06:05 L'engagement du Cap-Vert en faveur de l'économie bleue
06:59 Les effets dévastateurs du changement climatique en Afrique
08:42 Le programme WACA pour lutter contre la dégradation côtière et renforcer la résilience des communautés côtières
11:09 L'importance d'une action collective pour promouvoir une économie bleue durable et résiliente
12:27 Conclusion
People First Podcast vient apporter un éclairage humain et concret sur les thématiques de développement spécifiques aux habitants d'Afrique de l'Ouest et du centre, et sur la contribution de la Banque mondiale. People First Podcast, pour un développement durable et inclusif !
Le Groupe de la Banque mondiale est l'une des plus importantes sources de financement et de connaissances au monde pour les pays à faible revenu. Ses cinq institutions partagent l'engagement de réduire la pauvreté, d'accroître la prospérité partagée et de promouvoir le développement durable.
Rama George : Imaginez un monde où les richesses de la mer et des océans permettent non seulement de se nourrir, mais aussi de créer des emplois, et des opportunités économiques à des millions de personnes. Ceci n'est pas un rêve lointain — c’est ce qui se passe actuellement dans de nombreuses zones côtières du continent africain.
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans People First, le podcast qui met en avant les voix de la Banque mondiale pour la région Afrique de l’Ouest et du Centre. Je suis Rama George, et je suis ravie de vous retrouver pour un nouvel épisode.
Aujourd’hui, nous plongeons dans le monde maritime et celui des océans. Nous allons parler de l’économie bleue et de son potentiel pour préserver les côtes africaines, mais aussi comment accroître les investissements dans l’alimentation et les emplois bleus.
Dans cet épisode, nous voyagerons ensemble, le long du littoral ouest-africain, du Maroc jusqu’à Madagascar, à la découverte de projets financés par la Banque mondiale pour promouvoir l’économie bleue.
Nous aurons l’occasion d’échanger avec des experts, des élus ainsi qu’un ministre, qui partageront leurs expériences et évoqueront des solutions déjà mises en place. Nous irons aussi à la rencontre de communautés de pêcheurs, le long de notre parcours, qui nous raconterons, leurs défis journaliers et leurs aspirations.
Vous êtes prêts à embarquer avec nous ? Allons-y !
Les côtes et les océans recèlent un potentiel immense en termes de nourriture, d'emplois et de moyens de subsistance durables. Toutefois, les effets du changement climatique menacent des milliers de vies humaines, particulièrement dans les pays bordant l'océan Indien et l'océan Atlantique, la mer Rouge et la Méditerranée.
Depuis plusieurs années, la Banque mondiale s'est engagée à soutenir la transition de ses pays membres, ayant des côtes, vers l'économie bleue, un secteur qui promeut l'utilisation responsable des ressources océaniques tout en protégeant l'environnement. [Donc] Des activités qui s’étendent sur tout le continent africain et bien au-delà.
Cette transition repose sur deux piliers : l'alimentation bleue, c’est-à-dire, la pêche durable, l’aquaculture et la biotechnologie marine ; mais aussi les emplois bleus, ceux dans les secteurs du tourisme balnéaire, maritime, et dans les énergies renouvelables marines.
Nous avons rencontré Maria Sarraf, la responsable du pôle environnement, ressources naturelles et économie bleue, pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
Bonjour Maria !
On dit que l'économie bleue fait vivre près de 50 millions de personnes en Afrique. Qu'est-ce que cela représente pour les pays que vous couvrez ?
Maria Saraf : L'économie bleue c’est toutes les activités économiques liées aux océans, à la mer, et toutes les infrastructures sur la zone côtière. Et le but de notre programme, c’est de développer une économie bleue durable. Contrairement aux pratiques antécédentes et traditionnelles qui ont malheureusement souvent abouti à la surexploitation des ressources halieutiques, la dégradation de la zone côtière, etc. L’économie bleue cherche à équilibrer le développement économique avec la protection des écosystèmes aquatiques.
À travers l'Afrique, ceci représente une lueur d'espoir et de progrès. Quelles sont les opportunités offertes ? Y a-t-il des défis ?
Maria Saraf : Ayant géré le portefeuille de l’Afrique de l’Ouest, et plus récemment en Afrique du Nord, c’est intéressant de voir que souvent les défis et les opportunités sont un peu pareils. Je vais parler de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Les opportunités sont immenses. Si l’on voit ne serait-ce que les pays du bassin méditerranéen, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Liban etc. Déjà les trois quarts de la population habite la zone côtière. Le rôle de la pêche est très important d’un point de vue économique, le potentiel touristique, est extraordinaire. Donc l’économie bleue présente beaucoup d’opportunités, mais malheureusement, aussi des défis dans le sens où, avec le temps, on a vu une surexploitation de ces ressources, une surexploitation des pêches, un développement d’infrastructures incontrôlées sur la zone maritime, un encombrement des zones côtières qui n’est pas soutenable.
Rama George : Tout à fait. Il y a quelques semaines, nous étions au port de Tanger. Voici ce que nous a raconté un pêcheur sur l’impact du changement climatique sur la pêche et sur ses revenus.
Pêcheur : Nous étions reconnus pour une diversité de poissons de haute qualité comme la daurade, le bar et une autre variété appelée rakshak. Cependant, avec le changement climatique et la hausse des températures, nous avons observé une baisse générale de ces stocks. Notre région est également caractérisée par des ressources saisonnières. De manière générale, la diminution des stocks a fortement impacté les professionnels de la pêche, ainsi que les commerçants, les fournisseurs d’équipements marins, et les vendeurs de marchandises et de carburant dont nous avons besoin quotidiennement en mer. Personnellement, je considère cette profession honorable, mais les conditions sont si dures que je souhaiterais que mes enfants, bien qu’ils partagent ma vocation, se dirigent vers un autre métier.
Rama George : Les pêcheurs artisanaux, comme celui que nous venons d’entendre, sont confrontés à une double peine : la surpêche épuise les stocks de poissons, rendant leur activité de plus en plus précaire.
C’est alarmant.
Que faire face à ces défis ? Quelles sont les actions concrètes menées par la Banque mondiale pour protéger les pays côtiers dans votre région ?
Maria Saraf : Nous avons plusieurs programmes phares. Nous avons un projet régional appellé SFISH, « fish pour poisson en Anglais ». Ce programme est centré sur les pays de la mer Rouge et le golfe d'Aden. Il vise à promouvoir la coopération régionale, donc les ressources qui sont partagées par les pays. Un autre programme est le programme de 350 millions de dollars en soutien au gouvernement Marocain pour le développement d’une économie bleue résiliente au climat. Ce programme a plusieurs objectifs et plusieurs activités : la stabilisation des dunes pour lutter contre l’érosion côtière ; le développement d’aires marines protégées ; le suivi environnemental des plages ; la gestion des stocks de poissons, le développement d’un tourisme durable, la croissance du secteur des pêches et de l’aquaculture.
Rama George : Le Cap Vert fait pareil ! Malgré les défis de la surpêche et des infrastructures inadéquates, la pêche artisanale est vitale pour sa sécurité alimentaire. Ce pays investit beaucoup dans l'aquaculture, la recherche sous-marine, et le tourisme balnéaire, en formant de nombreux jeunes dans ce domaine.
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Tout cela étant dit, avec l’intensification du changement climatique, il devient essentiel d’explorer des moyens innovants pour utiliser et conserver les ressources marines. Pour savoir comment et pourquoi, faisons un petit retour en arrière pour mieux comprendre les implications environnementales.
Pour cela, nous avons le plaisir d’échanger avec Elly Baroudy, responsable du pôle environnement, ressources naturelles et économie bleue pour l’Afrique de l’Ouest. Ecoutons-là.
% du PIB d’ici:
Paubert Mahatante, ministre de la Pêche et de l'économie bleue de Madagascar, nous rappelle ceci.
on nous a dit qu'à l'horizon:Rama George : En effet, les inondations incessantes dues à la montée de la mer, des modes de vie constamment menacés, la pollution due aux déchets plastiques jetés en mer, et le manque de poissons, autant de problèmes à résoudre pour les vies dépendant des ressources de la mer.
Elly Baroudy : C’est dans ce contexte que nous avons lancé le programme WACA, le Programme de gestion du littoral ouest-africain, qui vise spécifiquement à résoudre les problèmes liés à la dégradation côtière, en grande partie causée par le changement climatique. Ces problèmes peuvent être regroupés en trois enjeux principaux : l’érosion côtière, la pollution et les inondations.
Pour illustrer l’érosion côtière, dans certains pays tels que le Togo et le Bénin, il existe des zones où le recul côtier atteint jusqu’à 2 mètres d’érosion côtière par an. Cela a de graves conséquences pour les communautés vivant le long des côtes.
À propos de cela, écoutons le témoignage du maire de la ville d’Aného, au Togo, sur l’impact du projet WACA sur sa communauté.
Le maire : A un moment donné, Aného a connu un recul du trait de côte, notamment avec l’érosion côtière, emportant la mémoire de la ville, nos lieux d’enfance, les aires de jeux, les cimetières, etc. Le projet WACA est un projet d’espérance, parce qu’il nous a vraiment réconciliés avec la mer, qui est notre vie.
Rama George : À ce jour, plus de 18 kilomètres de côte ont été protégés et sécurisés.
Au Togo et au Benin, le projet WACA a permis la restauration de mangroves pour protéger les berges lagunaires, restaurer la faune aquatique, préserver la biodiversité, et contribuer à la séquestration du carbone. Il a aussi permis la création d’activités génératrices d’emplois directs et indirects, surtout pour les jeunes et les femmes.
Pour les communautés de pêcheurs, leurs moyens de subsistance ont été rétabli et leurs conditions de vie se sont améliorées, comme le témoigne celui-ci.
Un pêcheur : On sait tous que les poissons aiment les endroits où il y a des trous. Les excavations réalisées pour prélever du sable lors des travaux ont fait que, maintenant, lorsque les poissons passent, ils vont directement dans ces trous et sont rejetés vers la côte. C'est là notre avantage !
Rama George : S’adapter en ayant une approche pour améliorer les moyens de subsistance des pêcheurs, tout en protégeant l'environnement côtier. Voici un projet qui prouve bien qu'une intervention stratégique à multiples dimensions peut transformer le désespoir d’une communauté entière en sécurité et en optimisme.
Le WACA s’étend sur neuf pays d'Afrique de l'Ouest. Il est financé par la Banque mondiale et ses partenaires comme PROBLUE qui, d’ailleurs, soutient des activités dans l'économie bleue dans plus de 100 pays, avec la majorité des bénéficiaires en Afrique.
Dans un monde de plus en plus interconnecté, la coopération entre pays devient essentielle pour débloquer une croissance bleue durable et assurer un avenir résilient pour les mers et océans entourant l'Afrique.
Lors de la Semaine des Océans tenue à Tanger en octobre dernier, nous avons rencontré Abdelmalek Faraj, directeur général de l’Institut national de recherches halieutiques au Maroc. Il a souligné l’importance d'une action collective pour promouvoir l’économie bleue, dans le contexte de l’Initiative de la ceinture bleue. Ecoutons-le.
Abdelmalek Faraj : Nous avons un seul et même océan. Nos ressources sont partagées et nous devons préserver notre océan ensemble. Nous ne pourrons le faire tout seuls. Et pour cela, nous devons avoir des mécanismes de coopération mais également partager les success story, les approches et nous permettre de transformer notre manière d'exploiter l'océan.
Rama George : Nous prenons note : il faudra une coopération Sud-Sud, bilatérale, multilatérale et internationale pour relever tous ces défis. Mais aussi le volet partage des connaissances. C’est le cas par exemple, au Ghana, où tous les ans, une centaine d’étudiants issus d’une quinzaine de pays africains sont formés au Centre d'excellence sur la résilience côtière (ACECoR). Vous vous en souvenez ? Nous avions dédié un épisode spécial sur la recherche scientifique pour redonner espoir aux pécheurs. Nous mettrons le lien dans la transcription. [Link]
C’est la fin de cet épisode ! Un épisode qui met en lumière les projets et opérations du Groupe de la Banque mondiale dans ses divers engagements et initiatives pour soutenir l’économie bleue en Afrique.
La lutte contre le changement climatique, la pollution, et la surpêche est nécessaire pour réduire les problèmes liés à la sécurité alimentaire et la création d’emplois. C’est l’objectif de la Banque mondiale pour contribuer pleinement à sa mission : créer un monde sans pauvreté - sur une planète vivable.
Au nom de toute l’équipe, je vous remercie de nous avoir suivis et espère que vous avez apprécié ces éclairages sur les projets et programmes financés par la Banque mondiale.
Rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode du podcast People First.
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A très vite !