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Qu'est-ce que Un. Deux. Trois. ?
Episode 22nd November 2022 • Le Café Molière • Théâtre Cercle Molière
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Shownotes

Dans ce deuxième épisode, nous retrouvons Mani Soleymanlou, Anna-Laure Koop, et Gislain Kibaga pour parler de Un. Deux. Trois.​ En tournée triomphale à travers le Canada, les trois artistes reviennent sur leur parcours artistiques, leur travail de création autour de Un. Deux, Trois et les questions d'identité comme enjeu central de la pièce.

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In this second episode, we meet Mani Soleymanlou, Anna-Laure Koop, and Gislain Kibaga to talk about 1.2.3. On a triumphant tour across Canada, they discuss their artistic journey, their creative work around 1.2.3 and the questions of identity as the main topic of the show.

Invité.e.s : Mani Soleymanlou, Anna-Laure Koop et Gislain Kibaga.

Animation : Morgane Lemée

Conception sonore et montage : Vincent Blais

Crédit photo: Ulysse del Drago

Une co-production avec Pop-Comm’.

Transcripts

Morgane:

Le spectacle Un. Deux. Trois. c'est Mani Soleymanlou qui en est à l'origine. Mani Soleymanlou est acteur, auteur, metteur en scène et directeur artistique de la compagnie Orange noyée et du Théâtre français du Centre national des arts. Et ce n'est pas un secret, il aime les chiffres. Après de nombreux spectacles allant du solo au duo au balado, il revient à Un. Deux. Trois. sa grande symphonie sur l'identité qu'il a déjà présentée en 2014 et en 2017.

Morgane:

Un spectacle avec pas moins de 40 interprètes sur scène, toutes et tous francophones du Canada, et qui est parti cet automne 2022 à la rencontre des communautés francophones à travers le pays. 40 mains tendues, 40 vies pour mettre le Canada d'aujourd'hui en porte voix pour faire résonner une langue aux nombreux accents, pour qu'en somme, le “Je” soit au service du “Nous”.

Morgane:

Avant leur venue à Winnipeg, la dernière date de la tournée de Un. Deux. Trois., Mani Soleymanlou, en compagnie de deux des interprètes, Anna-Laure Koop et John Ghislain Gibaga, donnent un aperçu de ce spectacle hors du commun.

Morgane:

Alors, Mani Soleymanlou, vous avez commencé avec Un., puis Deux., maintenant Trois. Est ce qu'on peut revenir un peu sur la genèse de ce grand projet théâtral ?

Mani:

Bah en fait, ça a commencé en 2009. Je suis sorti de l'École nationale de théâtre à Montréal en 2008 et j'ai eu une invitation du Théâtre de Quat'Sous pour faire une soirée qui s'appelait Les Lundis découverte avec découvrir un artiste québécois issu des milieux culturels, puis, il voulait que je parle de moi et de mon pays d'origine, l'Iran, et est arrivé en même temps la révolte verte en Iran en 2009.

Mani:

Donc ça m'a un peu permis de voir à travers les réseaux sociaux ce qu’il se passait en Iran, de constater que 70 % de la population avait mon âge. C'est-à-dire 30 ans et moins à l'époque. De les voir, eux se battre pour leur pays et moi de pouvoir parler de ce pays là dans un théâtre à Montréal. Que cette absurdité là où ce sentiment de non légitimité a été à la base de l'écriture de Un., finalement fait que cette première soirée là est devenue ce qui est devenu Un., ce qui est devenu 250 représentations plus tard.

Mani:

À force de jouer un tout petit peu dès le début, j'ai réalisé que j'avais écrit ça trop vite. J'avais besoin de le poursuivre, mon questionnement, ma réflexion. J'ai écrit Deux. tout de suite après en me disant, bah, il faut que je pousse un peu plus loin. Faut que je sors de ma quête identitaire personnelle, du rapport avec les Iraniens et d'essayer de comprendre pourquoi ça a marché.

Mani:

C'est quoi la suite en fait ? Donc il y a eu Deux. Et le soir où j'ai eu l'idée de faire Deux. Bah je me suis dit pourquoi pas ? Jamais deux sans trois. Faisons une troisième partie aussi. Mais cette fois ci, tentons de répondre à la question qu'est ce qui nous unit ?

Mani:

Qu'est ce qui forme et forge le “Nous” collectif ? En fait, Québécois à l'époque, en 2014. Il faut dire que deux, c'est un duo. Il y avait le solo, le duo et finalement 40 personnes sur scène.

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Morgane

Et pourquoi 40 ? C'est quand même très particulier d'avoir 40 voix sur scène.

Mani:

Le but c'est de mettre en scène une partie de la société. C'est un échantillon. Le 40 vient de là, en fait. Mais cette idée là de tenter de mettre en scène une pluralité qui représente un peu la société dans laquelle on vit. Il y avait cette envie là avant tout.

Mani:

Puis après ça permet justement ça en fait, ça permet plein de points de vue, ça permet un échantillonnage, un portrait, ça met la société en scène. La particularité est si particulière à plusieurs égards. Avant tout, c'est assez... C’est assez riche d'avoir accès à tous ces points de vue là, mais c'est particulier (rire).

Mani:

Je demande à 40 de faire le même chemin que moi j'ai fait, c'est à dire parler de soi, parler d’eux-même et être dans le partage, après ça c'est de construire une histoire ou un fil dramaturgique, quelque chose qui fait du sens avec 40 points de vue, avec 40 moi, avec 40 opinions, avec 40 certitudes, avec 40 doutes, avec 40 tentatives.

Mani:

C'est assez particulier, mais il me semblait nécessaire d'avoir cette espèce de reflet de la salle sur scène en fait. Il y a toujours à un moment où il y a 40 personnes assises face à face avec la salle et cet espèce de miroir qui, pour moi, est assez riche dans ce sens là, parce que soudainement, on sent que on parle de tout le monde avec tout le monde comme d'un sujet qui, en temps normal, ne devrait pas mais nous divise tant.

Mani:

C'est à dire l'identité, notre rapport à l'autre. Ce qui fait que cette idée là de mettre tout le monde en scène en disant bah regardez ici on a été plusieurs.

Morgane:

Donc c'est un spectacle à base de questionnement que vous avez d'abord présenté ? Si je me trompe pas à Montréal en 2014. Là, c'était plutôt sur l'identité québécoise. Puis après, il y a eu une deuxième version en 2017, où là, vous vous penchez sur l'identité française. Donc comment est née cette troisième version, qui aujourd'hui veut explorer la francophonie canadienne ?

Mani:

Cette envie de refaire le show pour une troisième fois est revenue, est venue avec... Suite à ma nomination au Centre national des arts à Ottawa. Je suis devenu directeur artistique du Théâtre Français du Canada. Là, je me suis dit c'est quoi le théâtre français du Canada ? Donc c'est quoi le verbe français ? Donc c'est quoi le français au Canada ?

Mani:

Et ça, ça tombait bien. J'avais un spectacle qui m'aidait à réfléchir là dessus. Je me suis dit pourquoi pas ? Allons-y, mettons en scène ou dans la salle de répétition surtout ! Ces gens là, cette francophonie là, et questionnons sur qu'est ce qui nous unit ? Qu'est ce qui nous divise ? C'est quoi cette langue qu'on partage ? C'est quoi ses particularités ?

Mani:

C'est quoi le rapport avec toutes ces communautés là. On est un pays immense. Et donc il y a réellement des réalités différentes entre chaque communauté francophone. Donc j'ai appelé les différentes institutions à travers le pays voir si on voulait y participer. Et heureusement, tout le monde m'a dit oui et j'avais envoyé les autres versions aux directeurs et directrices artistiques qui ont regardé je pense et suite à ça, je leur ai fait une demande de présenter des acteurs de leur coin et ils m'ont tous fait une sélection de 5 à 7 personnes.

Mani:

Je les ai rencontré sur Zoom et je suis allé un peu d'instinct. On a choisi... C’est ça 36 acteurs et actrices issu.e.s de la francophonie canadienne. Et après ça, c'est encore une fois, c'était moi qui leur demandait de me... C'était par étape, mais le but, c'était qu’ils me parlent de ça en fait.

Mani:

C'est quoi cette francophonie là ? C'est quoi le rapport à la langue ? C'est quoi le rapport à leur pays ? C'est quoi le rapport à leur identité ? Et finalement, c'est le point de départ du show. Mais j'ai vite réalisé que, il fallait ouvrir ailleurs, il fallait sortir de ce... De cette espèce de cadre là, très rigide et limité de la langue.

Mani:

Et de voir, mais comment est ce que ça influence le reste ? ça influences... Toutes les autres quêtes identitaires ? Comment la langue influence l’identité de genre ? Comment la langue, influence nuit ou contribue au racisme ? Comment la langue contribue nuit où à cette idée d’exclusion. Ce qui fait que le but, c'était ça, c'est d’entrer en dialogue avec des acteurs, leur demander de me partager ça.

Mani:

Et après ça, on a fait un travail de scénarisation et de collage pour en arriver à cet objet là qu'on va présenter bientôt. Et j'avais envie que que leur participation soit aussi naïve, entre guillemets que la mienne, c'est à dire partager quelque chose. Allez y de front avec tout ce que ça a de complexité, d’amalgames, de raccourcis, de... Comment dire, de rapidité dans la prise de position.

Mani:

Puis après ça, il fallait construire un texte avec ça. Ils ont participé, ils ont plus que participé ils ont coécrit le spectacle avec moi.

Morgane:

Et parmi ces presque 40 interprètes qui viennent de partout au Canada, nous avons Anna-Laure Koop et John Gislain Kibaga, qui représentent le Manitoba dans ce grand projet. Alors, pour vous présenter, Anna-Laure est artiste, interprète, associée-artistique au Théâtre Cercle Molière et John Gislain Kibaga, qui est aussi appelé Papa G est comédien et auteur. Alors pour vous deux, c'est comment de participer à un spectacle qui a une portée vraiment pancanadienne, comme un, deux ou trois ?

Gislain:

Pour moi, le choix de vivre en français au Manitoba, de travailler en français, c’était un choix que j'ai fait et qui était très important pour moi et de travailler en tant qu'artiste en français. Ensuite d'être à la rencontre d'autres artistes qui vivent comme ça à travers le pays. Ça, c'était très important pour moi d'aller à la rencontre de ça.

Gislain:

Et puis ensuite, après avoir passé des semaines et des discussions très chargées, remplies avec ces artistes, ensuite de se retrouver à la rencontre de différentes communautés à travers le pays et en partageant ces discussions ensemble, pour moi, ça, c'est comme... Ça englobe pourquoi... Pourquoi je suis une artiste aujourd'hui, de pouvoir avoir des discussions qui sont compliquées, qui ont des nuances, qui sont des fois difficiles à aborder, mais que quand on se retrouve à l'écoute de l’un de l'autre et de partager ça ensemble, non seulement comme artiste, mais aussi avec un public dans une salle, c'est très enrichissant.

Anna-Laure

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C'est très nourrissant. Pour moi, ça définit un petit peu... Ouais, mon travail en tant qu'artiste, parce que c'est tellement une rencontre humaine, c'est tellement humain. Et oui, c'est théâtral. Oui, c'est artistique, mais ça représente ou ça démontre tellement ce qui nous bouscule tous les jours ou ce qui nous traverse tous les jours. Donc ouais, pour moi c'est...

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Anna-Laure

C'est le fun d'avoir un texte, puis un personnage, puis des répliques, puis un début, puis une fin. Mais ce projet ci ça... Je pense que ça pousse l'artiste encore plus loin de réaliser vraiment c’est quoi son rôle et ça pousse aussi les gens en société de vraiment faire face à ce qu'ils vivent.

Gislain:

En gros (rire) je viens de loin, très loin, le Congo. Donc je suis venu ici pour fuir la guerre et les volcans. Et ce qui est drôle et qui est depuis mon enfance. Ça a toujours été mon rêve d'arriver à faire ce projet. J’étais un peu timide au début, parce que je ne connais pas tout le monde là bas et apparemment d'autres comédiens étaient comme des grands artistes et ils ont plus de 40 ans d'expérience de carrière en théâtre et pour moi j'étais comme wow !

Gislain:

Je me retrouve ici avec tous ces mondes qui sont comme, incroyables, vraiment extraordinaires. Ils ont fait des choses que... Je me disais wow, on a comme 36 personnes, mais j'apprends un petit de tout le monde, même la manière dont les gens, même les manières dont les gens pensent, leurs idées.

Gislain:

Surtout avec Mani. Travailler avec Mani c'est vraiment comme... La manière dont il travaille, tu te rends compte que c'est ça le théâtre ! On a fait l'écriture... Sans faire l'écriture, donc ça donne que les projets que vous allez voir, ce sera vraiment nous, notre vie quotidienne.

Morgane:

Mais quand même se retrouver dans un spectacle avec plus de 35 autres artistes, si j'ai bien compris. Et puis de tourner ensemble à travers le Canada francophone pour parler de vous, pour partager vos questionnements, ça a l'air d'être quelque chose de spécial. Qu'est ce que vous apprenez ? Qu'est ce que vous découvrez dans cette expérience ?

Anna-Laure:

Pour moi, ça commence avec le trac (rire). Dans le sens où tu te retrouve dans un avion. Puis c'est comme OK ! On s’en va rencontrer genre, ces 35 autres artistes whatever. Et puis on va avoir un moment assez intense pour trois mois, on verra au'est ce que ça donnera. Mais là, t'arrives en salle. Pis, au lieu de faire le genre de small talk, comme “Hécomment tu vas ?”.

Anna-Laure:

“C'est quoi ton métier ? T’habites où ?” Ou bien “C'est quoi ton plat préféré ou whatever ?” C'est, non, on va rentrer directement dans le personnel et c'est tellement enrichissant. J'ai trouvé ça magnifique. C'est sûr que ça peut être... Ça peut être difficile de temps en temps, mais, de rencontrer du monde et de commencer tout de suite avec le personnel, et plus tard, tu sais...

Anna-Laure:

Une semaine, un mois plus tard, tu découvres qu'ils adorent la pizza. Bah (rire) tu sais c'est vraiment magnifique de rencontrer des gens tout de suite comme ça, d'aller au personnel et ça a vraiment créé un groupe très soudé.

Gislain:

Alors pour un comédien comme moi d'être déjà minoritaire parce que je suis déjà africain. Ou encore le fait que je suis francophone en même temps, j'avais cette idée que ma carrière sera limitée, juste comme disons, au Québec, Montréal, Manitoba à cause de la langue. Mais maintenant, comme on était à Ottawa et on a fait des shows qui étaient comme sold out pendant quatre soirées en français à Toronto, même chose.

Mani:

On est parti à Sudbury même chose, et je trouve que le Français, ce n'est pas juste Winnipeg, Manitoba, ou c'est pas juste Québec. Tu vois, c'est aussi hors-Québec, c'est aussi à Vancouver. C'est aussi presque partout au Canada, même en Ontario aussi. Et pour moi, c'est toute une nouvelle possibilité qui s'ouvre.

Morgane:

Et pour vous ? Mani, Alors que vous êtes en ce moment en pleine tournée, vous présentez un, deux, trois dans différentes communautés francophones d'un bout à l'autre du Canada. Comment ça se passe cette rencontre ? La rencontre avec les communautés, ou ces rencontres je dirais même.

Mani:

Comme je le disais, il y a toujours un moment donné dans un spectacle où quelqu'un de la ville où on est prend la parole sur le même spectacle. On change pas selon la Ville, mais toujours à un moment donné où la personne parle de l'Université Laurentienne à Sudbury. Ou le fait que Toronto est extrêmement multiculturel, ou Montréal est telle chose qu'on s'embrasse alors. Une réaction autre, une fierté ou un genre de sentiment d'appartenance.

Mani:

À partir du moment où on parle de leur réalité. À Sudbury, il y a eu des moments extrêmement émouvants. Quand on parle, il y a une actrice, France Huot, qui prend la parole avec une énorme charge émotive par rapport à l’Université Laurentienne et la disparition du fait français à Sudbury et le licenciement de son prof, des fermetures de programmes.

Mani:

Et là, on sortait dans la salle tous les soirs, les applaudissements chargés, comme si on mettait en scène cette réalité là de façon très rapide et de façon brève, mais quand même.

Alors jusqu'ici, tout va bien (rire) et je sens qu'on est à la rencontre. Vraiment, on va à la rencontre des spectateurs et c’est ça qui est hyper important pour moi aussi.

Mani:

Je voulais pas faire un spectacle de cette importance là ou de cette envergure là et de le faire juste dans des centres de Montréal puis Ottawa, puis après ça dire “On l'a fait”. Nan, le but c’était d’aller à la rencontre de.

De poursuivre le dialogue, de ne pas parler de quelqu'un sans aller voir la personne. Et après ça, dans d'autres villes comme Toronto, il y a une grande communauté de francophiles.

Mani:

Fait qu'il y avait des surtitres et que ce sont des anglophones dans la salle qui participent. Mais forcément, l'écoute devient autre. Il y a un petit décalage, les réactions sont autres et c'est tout aussi riche. Parce que forcément, en fait, avec ce genre de spectacle là, et ça fait des années que je le fais...

Mani:

Finalement, tout le monde finit par trouver son compte. Les mots, les villes, les langues, les personnages sont interchangeables. Dans Un. ils enlèvent Mani, ils mettent leur nom, ils enlèvent Iran, ils mettent leur ville.

Dans Trois. ils se reconnaissent dans certaines choses et je pense que c'est dû au fait qu'on est beaucoup sur scène et que je leur demandais d’être le plus vrai et le plus proche d’eux-mêmes les interprètes.

Mani:

De parler de façon le plus vrai possible, sans filtre, sans théâtre, avec toutes les maladresses que ça a. Comme ça, les spectateurs, ils se sentent... C'est vrai quoi. Il y a comme un... Il y a au moins une espèce de... Une intimité qui fait en sorte que les gens peuvent se projeter sur scène.

Mani:

Donc la réaction a été extraordinaire en tournée jusqu'ici, on était à Montréal la semaine dernière, c'était... C'est très particulier. Moi, je pense que le théâtre a une force phénoménale qui est celui de créer le dialogue, de créer une discussion. Et c'est extraordinaire de voir ça. J’aurai bien hâte de poursuivre notre chemin, et de finir ça chez vous.

Morgane:

Et justement, donc, la tournée de Un. Deux. Trois. se terminera à Winnipeg, au Théâtre Cercle Molière. Alors, Anna-Laure et Gislain, comment vous vous sentez vous de venir à votre tour présenter Un. Deux. Trois. chez vous ?

Gislain:

Alors ce qui est encore plus intéressant est que dans le shows, j'ai commencé comme un comédien de Winnipeg qui revenait pour faire les shows et en même temps présenter Winnipeg au Manitoba dans les show, mais, mais avec un avec mon réplique. Ça souligne aussi que je viens du Congo. Alors, partout on pars jusqu’à maintenant j'ai des Congolais qui me contactent en me disant “Wow, man tu représentes plus que Winnipeg”.

Gislain:

C'est tout un pays maintenant. Et ce qui est drôle, c'est que j’ai posté comme un screenshot des gens qui m’envoient des messages par rapport à ce qui se passe au Congo et le fait que je parle de ça dans les textes, et j'ai les gens au Congo qui sont au courant de ce qui se passe maintenant.

Gislain:

Donc de venir faire le show à Winnipeg, je trouve que les Africains, même... (rire). Vont adorer ça.

Anna-Laure:

Dans la troupe, les gens ont eu l'occasion de s'arrêter chez eux pour une semaine, déposer leurs bagages, changer leurs vêtements, choisir autre chose (rire) pour le restant du voyage. Puis moi, le départ, c'était vraiment comme, OK, de septembre à novembre moi je suis sur la route, je m'en vais, et j'aime ça. J'aime le fait qu’il y a cette aventure tout le long puis que à la fin, on arrive...

Anna-Laure:

J'arrive à la maison, j'arrive au Manitoba et puis je pense qu’il y aura... Par le temps qu'on arrive à Winnipeg, le sens de la pièce, du texte, de l'expérience aura tellement évolué. Même depuis la première au CNA (Centre national des arts) ça a tellement évolué dans ma tête par rapport à ce qu’on dit, donc je me réjouis vraiment de me retrouver à Winnipeg, puis de faire le spectacle et de voir comment ça à changé et comment ça fait écho dans la salle avec, avec les publics au Manitoba.

Mani:

Tout ça semble excessivement lourd maintenant ou dense, mais on essaie d'aborder le sujet avec énormément d'autodérision, de distance et d'humour, et de légèreté aussi. Parce que, il faut en rire un peu. C'est-à-dire que l’identité est un champ miné et nous, ce qu'on fait dans ce spectacle là, c’est qu’on saute sur chaque petite mine, tout autour pour libérer le champ, pour ensuite entrer en dialogue.

Mani:

Il faut que les gens s'attendent aussi à un spectacle joyeux et festif (rire). Parce que c'est ça aussi le but en post-pandémie de faire “Hey, et si on se retrouvait avec énormément de gens sur scène. Après tant de solitude, après tant d'écrans, après tant de peur de l'autre, après tant de distance. Et si on se retrouvait et on faisait la fête”, en l'occurrence à travers le théâtre et que c'est important que les gens sachent que c'est ça le projet un peu.

Mani:

C'est d'attaquer la chose avec recul et plaisir. Et autodérision surtout.

Morgane:

Retrouvez le spectacle Un. Deux. Trois. au Théâtre Cercle Molière, du 17 au 20 novembre. Texte et mise en scène de Mani Soleymanlou, avec une quarantaine d'interprètes sur scène. Un. Deux. Trois. est une création de Orange noyée en partenariat avec le Théâtre français du Centre national des arts, le Théâtre du Nouvel-Ontario, le Théâtre français de Toronto, Duceppe, le Théâtre du Trident, le Théâtre l'Escaouette, le Théâtre populaire d'Acadie, le Théâtre la Seizième et le Théâtre Cercle Molière.

Morgane:

Plus d'informations et billetterie sur cerclemoliere.com ou au (204) 233-8053. Ce balado a été produit et réalisé par Pop Comm.

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