"Pourtant, nous avons besoin de ce genre de chute libre, ces moments où on ne maîtrise pas grand-chose."
Transcription de l'épisode :
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Production :
Présentation, rédaction, enregistrement et site internet : Laurent Mäusli
Crédits musiques :
Générique/intro : "Mornings" de Simon Folwar
Générique de fin : "Casa Vega" de Yeti Music
Musiques libres de droits :
Puissant Chantier ne serait pas tout à fait pareil sans musique. Pour créer l'ambiance que j'ai en tête je plonge et pioche dans le vaste catalogue des sources suivantes :
J'adore faire des podcasts, mais cela demande des ressources importantes en temps et en argent. Si mon travail a changé ta vie ou juste ta journée, si tu as souri en entendant mes péripéties, si tu t'es dit : "Ah oui, je n'y avais pas pensé !", si je t'ai fait réfléchir... eh bien tu peux me soutenir par le biais d'une contribution financière allant de modeste à raisonnable. Chaque franc m'aide à payer les frais et à assurer le fonctionnement de Puissant Bazar Tous les détails se trouvent sur cette page : https://puissantbazar.ch/soutenir
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Prépare-toi à un épisode relativement long, car on a beaucoup de choses à se dire. Plus précisément, j'ai beaucoup à te raconter. Pour être honnête, j'ai traversé plusieurs mois difficiles. Sans entrer dans les détails, j'ai voulu faire le ménage dans ma vie privée. J'avais besoin de me poser les bonnes questions, celles qui sont douloureuses, mais dont je devais connaître les réponses. Cela a eu pour conséquence de créer un énorme vide, car j'avais construit un monde parallèle. Une vie imaginée et rêvée. J'avais mis des espoirs et des attentes sans consulter la réalité. Il n'y a aucun mal à rêver. Mais tôt ou tard, il faut agir pour concrétiser ou au moins mettre à l'épreuve ses rêves. Les tests n'ont pas été concluants et le retour sur Terre a été brutal. Cela m'a assommé, [00:01:30.160] sonné. Durant des mois, j'avais cette question lancinante en tête: Maintenant, je fais quoi ? Je ne peux plus faire comme avant. Alors, je fais quoi ? Je l'ai traversé ces mois comme un zombie affamé, mais inconscient et déconnecté. Bien sûr, j'ai assuré l'essentiel au quotidien. De l'extérieur, tout tournait. Mais en moi, il y avait ces engrenages qui broyaient du vide, comme si cela les produira du sens.
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Pourtant, nous avons besoin de ce genre de chutes libres, ces moments où on ne maîtrise pas grand-chose. Cela fait aussi partie de la création. La douleur fait partie du puissant chantier. C'est bête, car avant de tomber dans cette période sombre, j'étais bien sur le plan créatif. Je venais de sortir un épisode marquant pour Puissante Panoplie, celui qui avait l'énorme intro sous forme de bande-annonces de film. C'était probablement ma meilleure intro ou en tout cas ma préférée. J'en étais fier. Dans la foulée, j'avais envoyé ma newsletter pour faire un minimum de promos. Ensuite, je me suis dit que ça ferait une bonne base pour un épisode de Puissant chantier. Hyper motivé, j'avais commencé à écrire. Et après la chute, le vide. Comme ce serait du gâchis de ne pas te [00:03:42.580] faire écouter cette sorte de making-of, je vais me permettre une grande parenthèse temporelle. Retournons en mai 2025. Pour ce nouvel épisode de Puissante Panoplie, je me suis permis de faire une intro différente, marquante et surprenante. Je pensais à l'univers du cinéma, ce monde parallèle où tout peut être plus vrai que nature, ou au contraire plus grand, démesuré, idéalisé, voire caricaturé. Il m'est ensuite venu à l'esprit ces bandes annonces à l'ancienne, avec cette voix grave et puissante.
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Et si je faisais pareil ? J'ai écrit quelques phrases et avant même de les dire à haute voix, j'ai réalisé que ça n'allait pas marcher. Cela ne serait pas assez proche, assez puissant, assez drôle ? Et si j'allais au bout de mon idée ? En poussant le curseur au maximum, en faisant le moins de compromis possible. Alors, je me suis basé sur les bandes annonces actuelles en y mettant tout. La grosse musique, le montage frénétique, les explosions, les personnages héroïques avec des répliques cultes. Le seul élément manquant, c'était l'image. Mais en écoutant ce faux trailer, j'ai vu cette parodie de film d'action avec un héros qui s'ignore, un mentor qui passe le témoin et le méchant qui veut tout détruire. Je me suis vu en train d'incarner ces trois personnages, comme si j'enfilais trois costumes différents. Bien sûr, ça ne marche pas tout à fait, car je ne suis pas acteur. Je n'arrive pas à produire trois voix différentes. Même en y travaillant durant trois soirées, tout n'est pas aussi bien huilé que dans une grosse production hollywoodienne. Mais l'essentiel est [00:05:56.660] ailleurs. Je me suis amusé. J'ai ri tout seul en jouant ces personnages. J'ai vu des frissons en écoutant le montage final et je me suis dit que ça valait la peine.
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Évidemment, je ne vais pas commencer chaque épisode par une intro aussi épique, mais je me suis accordé ce luxe de faire autre chose et de déjouer les attentes. Ce faux trailer, c'est aussi moi, simplement une autre facette de moi. Durant 2 minutes 40, j'étais cet adolescent qui veut juste jouer et s'éclater sans se soucier du regard des autres. Je te rassure, pour le reste de l'épisode, je suis redevenu cet homme de 48 ans qui s'est rappelé qui sait toujours rêver comme un gamin. Et ça fait un bien fou. Fin de la parenthèse. L'épisode devait s'intituler: S'amuser dans son travail. Je crois que j'avais ponctuellement atteint ce but, mais j'ai aussi constaté que dans ma vie, dans mon état d'esprit, dans ma manière d'être, j'ai oublié comment jouer. Vraiment jouer. Pas juste travailler en se prenant moins la tête. Jouer pour jouer, pour s'amuser. Cela me rend triste, car j'ai oublié comment faire. Je ne connais plus l'insouciance. Je ne sais plus faire abstraction du regard des autres. La légèreté, [00:07:39.200] c'est quoi déjà ? Je crois me rappeler plus ou moins à quoi ça ressemble. Alors je me force jusqu'au moment où cela devient naturel et intuitif.
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Le jeu est enfoui quelque part en moi, mais il existe. Même si je n'ai pas complètement retrouvé cette envie de jouer, cela m'a poussé à relancer mon idée de podcast de fiction. C'est un vieux projet qui traînait dans un tiroir numérique depuis plus d'une année. Pourquoi le sortir maintenant ? Parce que c'était trop douloureux d'attendre plus longtemps. J'avais envie de le lâcher dans la nature pour voir ce qu'il pourrait devenir. Je voulais le découvrir en tant qu'auditeur. En parlant de nature, j'avais commencé à écrire cette épisode il y a plus ou moins une année. L'histoire se déroulait en automne et cela faisait sens de le sortir dès que possible, quitte à ce que ce soit dans l'urgence, que ce soit un peu brut. Et le principal frein que je m'étais imposé, c'était le genre. Cela devait être un podcast pour aider les gens à s'endormir. À mes yeux, cela signifie aussi des épisodes plutôt longs, au minimum 30 minutes, voire beaucoup plus, car c'est le genre qui veut ça. Inconsciemment, j'ai cumulé les contraintes et les excuses pour laisser ce projet de côté. Jusqu'au [00:09:31.380] jour où j'ai réalisé que je pouvais faire une création audio sur mesure.
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À ma sauce, un podcast à la croisée des genres, documentaire, fiction, méditation, journal intime. Spectacle du réel, c'est un peu de tout cela, comme du cinéma pour les oreilles, ancré dans le quotidien. Cela commence naturellement par un prologue pour planter le décor et présenter le personnage principal, toi. Ou plutôt une version imaginée de toi dans un monde parallèle, alternatif et teinté de poésie. Je te parle directement. Je te tutoie. Je te raconte une tranche de vie. Tu vas rire, mais je m'inspire des horoscopes pour le côté universel. Je ne connais pas ta vie, je ne fais que deviner et tracer de grandes lignes. Ces expériences communes et ordinaires. Entre les espaces, j'ajoute des anecdotes, des rencontres furtives et des tranches d'autres vies qui croisent la tienne. Au niveau du montage, j'ai dû me battre contre certaines habitudes. Ici, je devais constamment me rappeler que l'ambiance doit être plutôt calme et apaisé, excite les musiques trop rapides ou rythmées. Je garde le côté cinématique, mais je ne vais pas dans les extrêmes. Le montage doit te laisser le temps de respirer. [00:11:05.640] Chaque épisode constitue une mini-fiction indépendante, sans lien direct avec un autre épisode. Il n'y a pas de vraie intro ni de générique.
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Juste quelques notes. Il n'y a pas de phrases d'accroche. Je te propulse directement dans l'histoire. À la fin, l'épisode se termine en douceur. À terme, l'idée est que tu puisses te faire ta propre playlist à écouter dans l'ordre ou le désordre, comme une sorte de cadavre exquis audio. Libre à toi de l'écouter pour réfléchir, te relaxer ou t'endormir. Promis, je ne me vexerai pas si cela arrive. J'en serais même très flatté. C'était Puissant chantier, une émission écrite et réalisée par Puissant bazar. Donc, pour l'instant, c'est que moi, Laurent. Je te donne rendez-vous dans plus ou moins un mois pour la suite de mes aventures dans le monde merveilleux de la création. En attendant, je t'invite bien sûr à découvrir Spectacle du Réel sur ta plateforme d'écoute favorite. Le prologue et le premier épisode sont déjà disponibles. Merci d'être là et d'être toi. Prends soin de toi et à tout bientôt.
