Si toi aussi, tu en trouves aucun conseil sexo qui marche sur Internet... J'ai peut-être une explication. La recette d'une sexualité qui te plait, elle est simple. Mais qui dit recette simple ne dit pas forcement facile à mettre en application 😏
07:08 - Quelques connaissances de base
10:33 - Reconnexion au corps
24:30 - Compassion
28:40 - Récap
Les sportifs professionnels ne passent pas leur temps à s'entrainer en équipe n'est-ce pas ? Alors comment pourrait-on aller vers une vie sexuelle plus satisfaisante en faisant toujours tout à plusieurs ? 😏 Donc oui, d'abord ça commence par toi, ton exploration personnelle et la création ta recette perso. La bonne nouvelle, c'est que pas mal d'ingrédients sont assez communs : quelques connaissances, un kilo de reconnexion au corps, un palanquée de plaisir et de consentement, un max de compassion envers toi-même et une sacred dose de fun. Pas mal comme programme, n'est-ce pas ?
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Si on ne se connait pas, enchantée, je suis Dr Fanny Leboulanger, médecin et coach sexo, ravie de faire ta connaissance. Dans ma pratique gynéco au quotidien, je me suis rendue compte qu'il y avait pas mal de trucs qui clochaient et assez peu de solutions pour y remédier. Après avoir fouillé les limbes du développement personnel pendant pas mal de temps, j'ai découvert un hack dont personne ne parle : la tête ne suffit pas, il faut parler au corps. Et quel meilleur moyen pour cela que retrouver le plaisir d'être en vie et une sexualité qui te correspond ? 😏
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Les informations présentées dans ce podcast ont une vidée éducative et ludiques uniquement. Elles ne constituent en aucun cas des conseils médicaux. L’hôte ne revendique aucune responsabilité envers toute personne ou entité pour toute responsabilité, perte ou dommage causé ou prétendument causé directement ou indirectement par l’utilisation, l’application ou l’interprétation des informations présentées dans ce podcast.
Hello tout le monde et bienvenue dans un nouvel épisode. Si c'est ton premier bienvenue, et si c'est pas ton premier, j'espère que celui-là te plaira aussi. Et merci à tous et toutes de partager votre temps avec moi. Aujourd'hui, je voulais parler de comment faire pour "améliorer sa vie sexuelle" entre guillemets, même si je déteste ce mot et tout ce qu'il induit, on fera avec.
Parce que bien sûr, on parle sexo dans Your Sexyfied Life... En vrai, en ce moment, on parle plus métaphore que sexo. Mais bon... quand on veut créer une vie sexuelle plus épanouie, il y a plein de conseils, que ce soit ceux des livres, du développement personnel, ceux de tes potes ou ceux d'Internet. Clairement, il y a des trucs supers et il y a des trucs beaucoup moins supers.
Je me suis amusé à taper "Comment améliorer ma vie sexuelle?" dans Google. à€ visée strictement professionnelle... Douze millions de résultats et à peu près quatre milliards pour la version anglaise de la même question, J'ai trouvé plein de trucs super sympas: des conseils, des idées... Et aussi une quantité astronomique de trucs à acheter à des prix plus ou moins dissuasifs.
Ou alors des titres aguicheurs en mode "Voici les dix signes qui montrent que tu as une vie sexuelle épanouie, que ton partenaire est quelqu'un de bien, que tu as un problème dans ta vie sexuelle". ça me rappellerait presque La chanson du dimanche, "si tu veux savoir si ta copine est chouette, envoie huit dix sept dix sept". Si t'as pas la référence, tu peux taper "huit deux cents deux cents la chanson du dimanche" sur YouTube, désolée par avance, elle reste dans le crâne. Je ne sais pas si elle est toujours drôle aujourd'hui ou si c'est moi qui suis simplement nostalgique, mais bon, c'est peut-être juste moi.
Du coup, on trouve plein de choses, des trucs bien, des trucs moins bien et soyons honnêtes, on a tous plus ou moins testé des trucs avec plus ou moins de succès. Et en général les trucs qu'on voit, c'est toujours la même chose. Sortez au cinéma, donnez vos enfants à garder, communiquez plus, faites des jeux de rôle, surprenez vous, cassez la routine... Et en vrai ça peut marcher, mais pour beaucoup d'entre nous, on se retrouve quand même assez fréquemment à la case départ.
La bonne nouvelle, c'est que t'as pas besoin de transformer ton appart en lovestore, en achetant tous les sextoys du monde. Bien que. En vrai si tu veux, fais toi plaise. Ni payer un quidam lambda qui va t'expliquer que tes problèmes viennent de la fausse couche de ton arrière arrière arrière grand mère, dont manifestement le petit choupinou n'a rien d'autre à faire de sa vie de fantôme que de venir t'embêter. Oui c'est du vécu. Je ne me rappelle plus dans quel contexte ça m'avait été dit. Je me rappelle juste m'être demandé si la personne était sérieuse ou si elle se payait tout simplement ma tête.
Je voudrais juste mettre un petit truc au point dès le départ. L'énergie c'est réel, l'impact des traumas, c'est réel, le transgénérationnel, c'est réel et un certain nombre de trucs plus ou moins perchés sont réels. Par contre perso, j'ai zéro tolérance aux trucs qui me disent "tes problèmes viennent d'un truc totalement extérieur contre lequel tu ne peux rien faire si ce n'est me donner des sous -et en général beaucoup -pour que je t'en libère et que d'un coup tu ailles mieux sans avoir à faire un quelconque travail". Perso je trouve ça assez louche.
Du coup, tu t'en doutes, améliorer sa vie sexuelle, ça passe en priorité par travailler sur soi. Et pas que par " habille-toi plus sexy, fais un date pour sauver ton amour, et cetera..." J'aime bien comparer ça à des athlètes professionnels, comme si on était des sex athletes, si tu veux, c'est quand même la classe.
En vrai, les athlètes, ils passent quand même un certain temps à s'entrainer tout seul. Alors c'est évident pour ceux qui font des sports individuels, mais même pour les athlètes qui font des des sports co -en vrai, je veux bien la confirmation d'un rugbyman professionnel s'il y en a un qui passe par là - mais ces athlètes là , ils passent quand même un max de temps à s'entrainer tout seul. Peut-être même plus qu'en groupe. Oui, il faut bosser en équipe, mais en général, ils ont quand même pas mal de temps en solo à faire du renfo, de la mobilité... ce genre de choses.
Clairement, si tu veux améliorer ta vie sexuelle, il va aussi falloir passer par du jeu en solo. Tu peux pas envisager d'améliorer quelque chose ou de changer quelque chose, si t'es toujours avec quelqu'un, ou avec plusieurs personnes.
Et en vrai, on va s'amuser à dérouler la métaphore un tout petit peu plus loin. On pourrait penser que la base des exercices physiques, ça reste globalement la même: du renfo, des abdos, de l'entrainement en résistance, du cardio... et même si ça reste des bases, il y a plein de manières différentes de le faire et surtout des manières adaptées en fonction du sport que tu veux faire.
Je vais partager avec toi l'une de mes plus belles leçons d'humidité. Arriver au premier cours de Pole Dance en mode "je fais du classique, je suis déjà souple et je sais me tenir droite". Ah merde, on appelle ça des bras de crevette qui font que du coup, c'est même impossible de tenir la barre et que visiblement t'as des abdos mais t'as pas les bons, hein?
Ce que je veux dire, c'est que bon, il y a quand même des bases, genre tu ne seras pas un athlète de haut niveau en restant sur ton canapé, les exercices sont toujours adaptés, modifiés, twistés en fonction de ta morphologie, de ton sport, de tes objectifs, du temps que tu as et cetera...
du coup, c'est un peu pareil pour nos vies sexuelles. Certains d'entre nous voudront plus de cette pratique là , auront des facilités pour celle-ci ou n'auront aucune envie de tester ça. Et au final, même si la base reste la même: stricto sensu, une interaction physique entre deux ou plusieurs personnes, t'as une vraie potion magique à créer. En adaptant à la base, qu'on va voir juste après, l'humeur du jour en te rajoutant des petits toppings ou juste en fait ce qui te fait du bien.
Et justement, en fait, le principe de ces petits toppings, c'est que ça s'adapte à la base. Et que du coup, en fonction de là où tu es dans ton cycle, dans ton humeur, si t'es stressé au boulot et cetera... ben en fait t'as toute une palette avec laquelle jouer. Du coup, je trouvais plus utile de partager avec toi quelques concepts pour t'aider à créer ta potion magique, sur laquelle tu pourras rajouter tes toppings. Et si tu veux en plus te rajouter une cerise sur le gâteau avec un sex toy, fais-toi plaise.
Du coup, la recette pour ta vie sexuelle épanouie, c'est la tienne. Elle évolue au cours de la vie et celui qui te prétend qu'une recette te fournira des résultats garantis est un escroc. Mais je pense que ça, tu t'en doutais un petit peu quand même. Du coup, je voulais partager avec toi des concepts basiques que j'ai trouvés pour la mienne, qui sont en vrai, un peu comme les exercices de base des athlètes. Et après, c'est à toi d'ajouter les saveurs, les petits wist et de laisser ta potion sur le feu plus ou moins longtemps. Parce qu'il y a pas de meilleure vie sexuelle que celle que tu veux. Et elle a besoin de tes saveurs. On y va?
07:08 Quelques connaissances de base
En premier lieu, avant de vouloir faire une quelconque potion magique, il faut connaitre les bases. Donc avoir quelques connaissances de base: du genre l'huile et l'eau, ça ne se mélange pas trop bien si tu fais juste que les mettre ensemble. Du coup en termes de connaissances sexo de base, bien entendu quoi faire pour éviter une grossesse non désirée, quoi faire pour essayer d'éviter de te récupérer une IST quelque part qui va t'amener à prendre des médocs à vie ou des symptômes désagréables... mais également des connaissances un petit peu plus sexy du genre " Hey ton clitoris, il ressemble à ça, il est vachement plus gros que ce qu'on croit et il a pas d'autre fonction que de te donner du plaisir. On est quand même la seule espèce à avoir ça. C'est pas ouf?", "au fait, ton point G, c'est du tissu spongieux et érectile. Donc oui, à des moments ça fait du bien et à des moments ça fait clairement pas du bien et c'est normal".
Et en termes de connaissances d'ailleurs plus simplement. "Au fait, il y a rien d'anormal chez toi, quel que soit ce qu'on a pu te dire ou ce que tu crois, tu es parfaite telle que tu es"". ça devrait être une connaissance qu'on donne beaucoup.
En vrai, même si tu es familière avec ton palais des plaisirs personnels -en anglais, ça fait classe "pleasure palace", en français je sais pas si j'assume palais des plaisirs enfin bon, on va rigoler et le garder pour l'instant. Bref, si tu es familière avec ton palais des plaisirs, il y a en général pas mal de connaissances qu'on n'a pas forcément. Du genre comment on s'en sert? Souvent on a vaguement connaissance qu'on peut avoir un orgasme par ici ou par là , mais savoir qu'on peut l'avoir et l'avoir c'est deux choses différentes. Et alors en plus trouver comment l'avoir laisse tomber.
Même si les choses s'améliorent et c'est tant mieux, il reste quand même cette espèce de poids autour de nous. Comme quoi on devrait de suite savoir ce qui est bien, savoir ce qui te fait du bien, ce qui te fait pas du bien et en vrai le plaisir en solo surtout pas. C'est mal, c'est tromper, ça ne se fait pas, c'est dégoà»tant, ça n'est même pas une option en fait... une espèce de peur ou de rejet de ton exploration personnelle.
Du coup, on fait comment? Enfin, soyons honnête, je te parle dans un podcast comme si j'avais tout compris. Mais le poids de certaines injonctions sociétales est le même pour tout le monde. Et ça nous demande du courage et du boulot de mettre un coup de pied dedans. Même si les choses progressent et que c'est de plus en plus accepté que les femmes ont le droit de se faire plaisir en solo et que ça ne regarde personne d'autre qu'elles, pour beaucoup d'entre nous, le savoir, le penser et le mettre en action, ce sont trois étapes bien séparées, avec des gouffres très profonds entre les trois.
D'ailleurs quand il n'y a aucune exploration personnelle -nada, zéro, que dalle- cette zone-là a tendance à être un peu éteinte, anesthésiée. En vrai les muscles dont on ne se sert pas, bah ils ont tendance un peu à se mettre en mode flemme, là c'est pareil en étant déconnecté de tout ça... bah oui ta vulve, ton vagin et tout le reste, ben elles dorment c'est tout. Si en plus tu rajoutes un tout petit peu d'anesthésie émotionnelle par-dessus, on y revient dans un instant, bonne chance pour utiliser ton palais des plaisirs à pleine capacité. Donc oui pour ça, il faut quelques connaissances et ensuite te remettre en contact avec elle.
La reconnexion au corps c'est l'ingrédient numéro deux. Et oui, j'ai décidé que palais des plaisirs, ça serait féminin jusqu'à la fin de cet épisode. Parce que pourquoi pas?
0:33 Reconnexion au corps, combo plaisir et consentement
Le deuxième et le troisième ingrédient de la potion magique marchent un peu ensemble. La reconnexion au corps et le combo plaisir et consentement. La reconnexion au corps, elle a deux aspects. Celle du sens vraiment physiologique, en mode rallumer la connexion muscle esprit; du genre, je me concentre sur cette zone et ça fait bouger ce muscle là , et on verra que utiliser le plaisir, c'est pas mal du tout pour arriver à ce résultat là . Mais la reconnexion au corps, c'est aussi, surtout je sais pas, un moyen de sortir de l'état d'anesthésie émotionnelle et de pilote automatique. Sortir du mode "j'avance tout droit sans me poser de questions, je sais pas où je vais, ma vie passe, je sais pas où mais elle passe et je vis comme un demi zombie". Retrouver un peu la sensation d'être vraiment en vie, vraiment joyeux ou joyeuse, d'être plus qu'une tête qui maitrise un corps pour atteindre ses objectifs, arrêter de se demander pourquoi tout semble si vide, si plat, si gris... Si tu es par là , j'écris ce podcast en pensant à toi. Parce que j'étais là -dedans aussi. Et en vrai, j'y retourne parfois bien plus souvent que ce que je suis prêt à admettre.
Si on reprend la base de la déconnexion corps -esprit ou même de l'anesthésie emotionnelle/pilote automatique, il y a souvent un jeu de domination-soumission totalement malsain de la tête sur le corps. Que ce soit à cause de ton histoire personnelle, ton histoire familiale, de la société, de tout ça à la fois ou de plein d'autres trucs, une tête, et un mental d'ailleurs, qui soumettent un corps de manière assez violente. En mode "tu feras ce que je te dis, espèce d'outil seulement utile à la réalisation de mes grands objectifs." Inutile de dire que cette relation s'assoit littéralement sur les bases de toute relation saine de domination-soumission: consentement, safeword, absence de jugement, respect... En tout cas, si t'es comme moi, ça ressemble souvent à un jeu de harcèlement dans la cour de récré que à du BDSM de bonne qualité.
Et le pire, mais c'est que ça marche... pour un temps plus ou moins long, se malmener et utiliser le pouvoir de sa tête pour soumettre le corps, ça marche. Perso, ça a marché jusqu'à ce que j'en tombe malade. On en parlera dans un autre épisode, je ne suis même pas sûre de l'avoir déjà fait en anglais celui-là , je crois pas. Sauf que bah, au bout d'un moment, la dissociation rentre en scène. C'est pour ça que ça marche. Comme si t'avais le corps d'un côté et la tête de l'autre. La sensation littéralement d'être à côté de toi-même. Tu sais que c'est toi, mais t'es pas là .
Le seul problème, c'est qu'à la base, la tête et le corps sont faits pour fonctionner ensemble et la tête n'est pas censée écrabouiller le corps. Du coup, maintenir deux choses qui sont normalement faites pour fonctionner en symbiose, totalement séparées -bon, on est d'accord, ça reste une image, hein- C'est insupportable pour le système nerveux.
Comment je pourrais gérer d'avoir deux trucs totalement séparés alors qu'ils sont censés fonctionner ensemble? Du coup vaut mieux tout éteindre. Alors au départ éteindre ça peut commencer par des petites choses simples: oublier de manger jusqu'à être dans une telle hypoglycémie que t'arrives plus à réfléchir, ou ne plus savoir quand est-ce que t'as faim quand est-ce que t'as pas faim, ou bien oublier d'aller aux toilettes jusqu'à ce que t'arrives au moment du "non mais là j'en peux plus en fait". Une espèce d'anesthésie de connexion à des besoins vitaux qui se produit petit à petit. Et le seul problème, c'est qu'on ne peut pas s'anesthésier sélectivement.
En niant tes besoins vitaux, et je dis ça avec un max de compassion parce que clairement je fais la même chose, en particulier pendant les gardes, tu t'accordes de moins en moins attention. Alors clairement le peu d'attention qui te reste, il vaut mieux le consacrer à ce qui est vital: genre manger, dormir et aller aux toilettes plutôt qu'au sexe ou au plaisir, n'est ce pas? Bon en vrai, t'as compris que non hein, mais c'est comme ça que ça marche.
Si une partie de toi s'éteint et que rien ne change, petit à petit tout s'éteint et on se retrouve dans cet état d'anesthésie émotionnelle et de déconnexion corporelle totale, sans s'en rendre compte. On se retrouve à vivre sa vie en mode zombie automatique. En se demandant ce qui ne va pas chez toi et pourquoi t'es pas heureuse alors que tu as tout.
Si on prend le temps d'y penser deux secondes, une tête a besoin d'un corps pour fonctionner. Si le corps ne marche plus, ben on est mort. Alors que quand l'esprit n'est plus là pour quelque raison que ce soit, ben on n'est pas encore mort. C'est con dit comme ça, mais c'est vrai. C'est le corps qui est l'énergie de vie.
Je la refais: un corps sans tête, c'est encore vivant, une tête sans corps, ça n'existe pas. C'est ton corps qui est l'énergie de vie. Ta tête peut te raconter qu'elle te maintient en vie parce que c'est elle qui te permet de travailler pour avoir un toit, de la nourriture et payer tes factures. Elle n'a aucune force de vie à elle toute seule. Et lorsque la déconnexion se met en place, ben évidemment qu'on va se sentir super mal vu qu'on n'a plus aucune connexion avec ce qui nous maintient en vie, littéralement. Une tête seule ne fonctionnera jamais. encore oui ou en tout cas un minimum. Donc peut-être qu'il serait temps pour la tête de reprendre une place un petit peu plus gentille et un petit peu moins dominatrice, n'est-ce pas? Plus facile à dire qu'à faire, je sais.
On pourrait même aller un petit peu plus loin. C'est le corps qui maintient en vie, mais l'énergie de vie, la vraie, c'est l'énergie sexuelle à mon sens. Puisque littéralement, l'énergie qui crée la vie en amenant un nouveau bébé humain sur la planète, c'est l'énergie sexuelle à la base, hein. Donc, quand on se déconnecte de notre sexualité, on se déconnecte de notre force de vie, donc de notre sensation d'être en vie tout court. En vrai, ça fait tellement du bien quand tu t'envoies en l'air et on se sent vraiment vivant dans ce genre de moment.
Et quand on y pense, c'est pas très étonnant que beaucoup de femmes aient un souci avec une sexualité qui ne les satisfait pas. Quand on voit les constantes injonctions aux femmes concernant leur sexualité... toute la honte, le mépris pour le plaisir, les critiques permanentes, les injonctions contradictoires, comment on utilise le sexe et le corps féminin pour faire vendre, partout, comment de toute façon, quoi que tu fasses, tu ne seras jamais assez, que ce soit dans ta vie ou dans ta sexualité ou ailleurs. Le meilleur moyen de s'assurer que la moitié de la population reste sage, docile et fasse ce qu'on lui dit, c'est de lui répéter que ce qui fait leur essence est un problème. Et puis si on peut leur mettre sous le nez en permanence, pourquoi ce petit secret inavouable est un problème, c'est encore mieux. Bref, la base du patriarcat quoi.
Et d'ailleurs... cette force de vie, elle a à la fois besoin d'espace et en même temps, elle te donne de l'espace. Il me semble que si tu prends le cliché des danses tahitiennes brésiliennes, dans des cultures où en fait le mouvement est bien plus célébré que dans la nôtre, versus la version corporate de "Euh je suis coincé, les cheveux tirés à quatre épingles, et je ne bouge pas du tout" à ton avis, qui est la plus connectée à son énergie de vie, à sa sensation d'être en vie? Bon, évidemment, il y a toujours des exceptions des deux côtés, hein, mais spontanément, moi, j'aurais tendance à dire que c'est la première version.
D'ailleurs contenir cette énergie, cette force de vie, ça requiert une quantité d'énergie monstrueuse. Regarde les constantes injections sociétales qu'on a partout. T'as vu combien il y en a? Cette énergie, du coup ben elle est pas dispo pour faire autre chose. Elle est pas dispo pour faire quelque chose qui te fait du bien quand on est très occupées à suivre les injonctions, faire ce qu'il faut etc... elle est pas dispo pour suivre tes rêves. Elle est pas dispo pour quoi que ce soit qui soit à ton avantage en fait.
Cette énergie elle a toujours été là et à un moment à force d'être contenue, elle finit par exploser d'une manière ou d'une autre. Alors parfois c'est une libération sexuelle en mode "yeah, maintenant je kiffe, foutez-moi la paix". Ou alors c'est une crise de la quarantaine qui fait que du coup tu retournes ta vie comme une crêpe en plantant tout et tout le monde... et parfois c'est beaucoup moins sympa, tu peux tomber malade ou ce genre de chose. Bon, évidemment hein, je dis pas que les maladies viennent d'énergie sexuelle contenue, hein. La maladie, c'est toujours un agglomérat de plein de trucs. Mais à un moment, il faut que cette énergie qui est là , qui s'accumule, il faut qu'elle sorte, et du coup bah kaboum.
C'est un autre aspect pour moi du jeu pervers qui se joue autour de nous. Pour rappel, il y a rien d'anormal chez toi, t'es pas cassé, c'est juste que le jeu autour de nous est totalement pervers. Un peu comme Battle Royale... Bon d'accord, j'exagère peut-être un peu. Mais du coup, utiliser ta propre énergie pour t'auto éteindre, soit jusqu'à ce qu'elle déborde, soit que t'aies plus d'énergie du tout, c'est le meilleur moyen de signer pour les emmerdes. Et si en plus tu peux utiliser cette énergie et en profiter pour te faire sentir super mal, te demander ce qui va pas chez toi, te demander en boucle quel est ton problème... ça serait encore mieux. Comme ça, elle est pas dispo pour changer le monde. Comme ça on maintient l'ordre établi et tu continues à te sentir mal. C'est parfait, ça te va? Signé, le patriarcat.
Si par hasard cette expérience du pilote automatique et de la dissociation t'est familière, tu n'es pas seul comme je te le disais juste avant, c'était mon cas et c'est parfois encore mon cas. C'est courant, mais c'est pas normal, de ressentir cela, d'être coincé dans ce schéma. Notre culture occidentale, clairement, elle favorise la dissociation.. En prenant difficilement en compte la santé holistique, même si les choses changent, en moquant l'intuition et en croyant difficilement la sagesse du corps. On nous apprend littéralement depuis l'enfance à être sage. Donc quand t'as envie de courir partout, tu restes assis sur une chaise. A pas faire trop de bruit, à pas prendre trop de place. à€ ne pas gêner. Faire un bisou à un adulte alors que tu l'as jamais vu, que tu le reverras jamais, ou alors que tu t'en rappelleras pas et que tu n'en as pas envie. Ou on oblige deux enfants à se demander pardon alors qu'ils ont juste envie de s'écharper comme ce qu'ils faisaient il y a quinze secondes. Ou bien "tu sais les gentilles petites filles, elles se mettent pas en colère". D'ailleurs les petits garçons ils ont le droit d'avoir de l'énergie, mais les filles elles doivent être sages. Du coup en fait on t'entraine depuis l'enfance à t'asseoir sur ce que tu ressens au profit d'un comportement choisi, normé et normal. Bon après. Trouver le juste milieu entre tout laisser passer et vivre en société, on a un peu de boulot, mais il y a quand même quelques points à garder à la conscience, je pense.
Du coup, vu qu'on est entrainé depuis très longtemps à s'asseoir sur ce que l'on sent, à faire autre chose que ce que l'on voudrait faire... Ben, c'est pas étonnant qu'on soit dissociées. Et clairement, l'une des racines des soucis qu'on peut avoir avec notre sexualité, il y en a plein hein, c'est aussi cette dissociation, cette anesthésie corporelle et émotionnelle, avec aucune joie intérieure, aucun plaisir d'être en vie. Quand tu vis ta vie en pilote automatique, parce que tu vis ta vie en fonction des schémas qui t'ont été transmis plus ou moins consciemment ou inconsciemment... Bah c'est évident, t'envoyer en l'air et se connecter à cette énergie de vie euh bah c'est pas facile. Donc oui, pour commencer à prendre soin de ta sexualité, c'est assez conseillé de chercher à se reconnecter à son corps. Physiquement avec des sessions de jeu et de plaisir en solo pour savoir ce que tu aimes et ce que tu n'aimes pas, et comme tu récupères la connexion à ton corps et à ton énergie de vie, vu que c'est ton énergie sexuelle, ça soigne aussi un petit peu l'anesthésie émotionnelle. Et vu qu'en plus tu prends des décharges d'hormones qui font du bien, yooohooo !
Bon en vrai c'est pas la seule méthode, mais perso j'en ai testé un certain nombre. Et même si le yoga et la méditation ça a marché et c'était drôlement cool, j'ai quand même fait un sacré bond en avant quand j'ai commencé à me reconnecter à ma sexualité. C'est d'ailleurs pour ça que j'aime partager ce chemin et ces pratiques. Parce qu'en vrai, quand tu te connectes à ton énergie sexuelle, quand tu rétablis la connexion au corps, tu sais ce que tu aimes, ce que tu n'aimes pas au lieu de supposer ou de croire que tu devrais aimer ceci ou cela. Et du coup te demander ce qui va pas chez toi quand c'est pas le cas. Pas mal comme programme non?
D'ailleurs, cette reconnexion au corps permet d'amener le troisième ingrédient dans la potion magique, le combo plaisir et consentement. Alors le consentement, on en parle beaucoup, mais moi j'aime bien parler aussi du consentement envers soi-même. J'ai pas encore traduit cet épisode là , mais très simplement c'est appliquer le consentement, qui prend sa juste place dans la société, c'est-à -dire "oui" et rien d'autre. Et non pas l'absence de nom ou le ouis ou la contrainte, qu'elle soit extérieure ou que ce soit une contrainte que l'on se met. Typiquement, si tu mets un tampon tous les mois et que tu grimaces de douleur, en termes de consentement envers toi-même, c'est pas ouf.. C'est pas très étonnant que ensuite il y a des soucis de vaginisme, de vulvodynies, ce genre de choses... Du coup le troisième ingrédient c'est le combo plaisir consentement, je vais pas détailler celui-là sinon cet épisode va durer des heures mais on en reparlera dans d'autres épisodes. On récapitule: jusque là , la potion magique c'est des connaissances, une reconnexion à ton corps et un combo plaisir et consentement. Voyons maintenant les deux derniers.
Si cet épisode te plait, je te propose d'utiliser le petit jingle qui arrive pour mettre une note au podcast en cliquant sur les étoiles dans ton appli préféré ou pour encore plus de soutien, tu peux même laisser un petit commentaire pour dire aux plateformes. "Eh, mais c'est pas mal par ici". Merci.
24:30 Compassion envers soi-même et Fun
Donc après les connaissances, la reconnexion au corps et le combo plaisir et consentement, le quatrième ingrédient, c'est l'amour de soi. Ou la compassion. Ou l'espèce de tarte à la crème que tu vois partout dès qu'il s'agit de travailler sur soi. Autant j'aime pas les clichés de développement personnel, autant certains sont quand même vrais et celui-là en fait partie. Et clairement le principe du "il faut s'aimer soi-même" me faisait doucement rigoler pendant longtemps. Ou rire jaune, ça dépend du point de vue. Ce que j'aime pas trop, c'est qu'en général, il n'y a pas de manuel qui vient avec. Je veux bien, j'ai compris que j'étais censée m'aimer, mais là maintenant, je me regarde dans le miroir, j'ai juste envie de vomir. Je fais quoi?
Je te proposerai d'essayer peut-être de trouver un petit peu de compassion. Parce que t'as quand même traversé de sacrés trucs pas forcément sympas dans ta vie. Et si la compassion c'est pas possible. essayer de te connecter à la fierté de ce que t'as accompli jusque là . Quand tu vois déjà le nombre de merdes possibles, avant même que tu sois un bébé. Ensuite, t'as survécu à une enfance où il aurait pu t'arriver, et où il t'est arrivé, un nombre incommensurable de merdes, que ce soit en termes de santé, en termes de trauma, en termes de problèmes, tout et n'importe quoi. T'as survécu à une adolescence qui qu'elle ait été tumultueuse ou non, c'est quand même un sacré chamboulement et t'as réussi à te construire. Rien que pour ça, chapeau en fait.
Et si même ça c'est compliqué, simplement reconnaître que quand tu fais un truc bien, tu mérites un petit igh-five à toi-même, c'est un bon début. Simplement te dire à l'intérieur "t'as fait un super boulot, je suis fière de toi". Promis les deux ou trois premières fois, ça fait bizarre, mais après ça va mieux et ça fait même du bien. Le plus important, c'est le premier pas.
Ce qui arrive parfois, c'est que quand on a passé beaucoup de temps à se détester soi-même, simplement essayer de faire autre chose... ça peut faire peur vu que c'est comme ça qu'on a toujours fonctionné. Bon, en vrai, un jour quelqu'un m'a dit "de toute façon ça marche de te détester? Tu te sens heureuse? Tu te sens bien?" ouais, pas faux... et en plus, plus on se déteste, plus on dissocie, plus on dissocie, plus on est en pilote automatique, plus on est en pilote automatique, moins on est heureux, moins on est heureux, moins on kiffe sa vie sexuelle. Bref, je t'en ai parlé juste avant... plus facile à dire qu'à faire, on est d'accord, mais ça vaut le coup d'essayer, promis.
Le cinquième et dernier ingrédient dans la recette de ta potion magique, c'est de t'amuser. Alors il y a plein de manières de t'amuser, hein? à‡a peut être du jeu de rôle coquin, des jeux de société coquins de ce genre de choses. Mais plus simplement, ça peut être aussi d'essayer d'arrêter de se prendre tellement au sérieux concernant la sexualité. On s'en rend souvent pas forcément compte, mais on alourdit beaucoup tout ça. Avec des attentes, des idées, sur comment ça devrait se passer, ce qui devrait arriver, ce que je devrais faire. Se poser des milliards de questions en fait sur quoi, comment, qui, combien? On n'a même pas commencé que tout est déjà hyper lourd. Alors je suis d'accord, c'est plus facile à dire qu'à faire hein le j'en ai rien à foutre et je vis ma vie. Mais on se retrouve assez vite coincé quand même dans un: je dois avoir un orgasme, un rapport, ça se passe comme ci ou comme ça. Ou alors je devrais déjà savoir le faire, ça. Rajoute à ça tes propres traumas, ton histoire perso, le poids de la société, t'as pris un trente-trois tonnes en pleine figure alors que t'as même pas commencé. Bonne chance pour t'envoyer en l'air..
Donc en vrai peut-être que la meilleure manière de s'amuser... c'est se foutre la paix en fait. Regarder un oeil curieux et ouvert ce qui t'entoure et simplement te rappeler que "hey, tout ça n'a pas besoin d'être aussi lourd, je suis pas cassée, je n'ai pas besoin d'être réparée, je peux simplement explorer". à‡a change la vie promis.
Du coup, petit récap... Les cinq ingrédients basiques pour créer ta propre potion magique pour une vie sexuelle qui te correspond :d'abord quelques connaissances, ensuite une reconnexion au corps pour sortir de l'anesthésie physique et émotionnelle, puis le combo plaisir et consentement envers soi-même et les autres. Ensuite, un peu d'amour et de compassion envers Soi-même, ou en tout cas essayer. Et enfin un peu de fun. Sacré programme, n'est-ce pas? à‡a a l'air simple, dit comme ça.
Bon en vrai, c'est pas si compliqué. C'est juste un peu complexe au démarrage, mais pas beaucoup promis. Et en plus, le bonus c'est que ces ingrédients, ils marchent en symbiose. Donc quand tu prends soin d'un, les autres s'améliorent. Typiquement, au hasard, choisir l'éléphant dans la pièce de la reconnexion au corps... ben quand tu progresses sur ça, t'auras plus de plaisir, t'auras plus de fun, tu seras également plus en contact avec ton propre consentement puisque tu sauras ce qui est du oui et ce qui est du non.
Tout ça permet de voir au fond que une sexualité qui te plaît le secret pour ça, c'est un ensemble de questions: qui tu es, quel est ton état d'esprit, comment tu réponds présent ou présente face au challenge, comment tu décides de vivre, comment tu décides de regarder les choses... Choisir une sexualité qui te plaît, c'est tout ça. Je crois bien plus que savoir combien de sextoy y a dans ton placard et combien de fois tu t'envoies en l'air dans la semaine. D'ailleurs, ça tombe bien, j'ai plein d'épisodes comme ça pour les prochains de, il me tarde de te les partager.