Artwork for podcast Your Sexyfied Life   🇬🇧/🇫🇷
🇫🇷 10 - Peurs, prétextes et poids des mots... Une histoire de langue(s)
Episode 4613th August 2024 • Your Sexyfied Life 🇬🇧/🇫🇷 • Dr Fanny Leboulanger
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Shownotes

Si toi aussi, faire un choix te donne des sueurs froides et met ton cerveau en mode ping-pong de "mais si ça se trouve c'était l'autre choix qu'il fallait faire"... je te raconte aujourd'hui comment le mien s'est trouvé une paix royale derrière l'alternance français-anglais, juste pour m'éviter de voir que j'avais encore un long chemin à faire...

01:08 - Choisir entre le français et l'anglais

03:42 - Le marketing pour voir tes contradictions

11:34 - L'anglais pour ne pas ressentir

16:27 - Generaliste pour ne froisser personne

19:03 - Trouver le flow

23:59 - Quelques réflexions pour finir

L'anglais était très pratique pour se cacher, jusqu'à ce que ça ne le soit plus. Et surtout réaliser que j'étais retombée dans mon pilote automatique, pensant me protéger de mes peurs et continuer à maintenir ma colère sous contrôle... Tout ça, juste en changeant de langue et en me racontant que c'était pour toucher une plus large audience/parce que j'ai appris avec l'anglais/parce que ça sonne plus classe... elle est pas belle la vie ? 🤣

Tu peux trouver le transcript de l'épisode en cliquant ici

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L'intégralité des épisodes en français est aussi disponible sur L'envie de vivre, pour ne plus avoir à faire de la spéléologie parmi les épisodes en anglais 🤣

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Si on ne se connait pas, enchantée, je suis Dr Fanny Leboulanger, médecin et coach sexo, ravie de faire ta connaissance. Dans ma pratique gynéco au quotidien, je me suis rendue compte qu'il y avait pas mal de trucs qui clochaient et assez peu de solutions pour y remédier. Après avoir fouillé les limbes du développement personnel pendant pas mal de temps, j'ai découvert un hack dont personne ne parle : la tête ne suffit pas, il faut parler au corps. Et quel meilleur moyen pour cela que retrouver le plaisir d'être en vie et une sexualité qui te correspond ? 😏

  • Tu peux retrouver mon ebook Essence (téléchargeable gratuitement) ici
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Les informations présentées dans ce podcast ont une vidée éducative et ludiques uniquement. Elles ne constituent en aucun cas des conseils médicaux. L’hôte ne revendique aucune responsabilité envers toute personne ou entité pour toute responsabilité, perte ou dommage causé ou prétendument causé directement ou indirectement par l’utilisation, l’application ou l’interprétation des informations présentées dans ce podcast.

Transcripts

Peur, Pretextes, et Poids des Mots

Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode. Si c'est ton premier, bienvenue, et si tu fais déjà partie de la famille, ravie de te revoir. Merci à tous et à toutes de partager votre temps précieux avec moi. Et aujourd'hui, je voulais te raconter un petit bout de mon histoire personnelle, comment j'ai découvert totalement par hasard que les excuses que j'utilisais pour me planquer derrière l'anglais cachaient quelque chose d'un petit peu plus profond. D'ailleurs, c'est une question que je voudrais te poser également. Qu'est ce qui se cache vraiment derrière tes peurs au delà de la première zone d'explication?

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Quand j'ai fini mes 650 heures de formation pour ma certification de sex, love and, relationship coach s'est posé la question du français ou de l'anglais. Mon cerveau a fait la pendule pendant très longtemps. Une coaéech anglophone voulait commencer à travailler avec moi dès que j'avais choisi le français. Et tous mes copains étaient tristes parce qu'ils parlent pas anglais et que du coup comprenait pas le podcast. Dès que je choisissais un côté, j'avais plein d'arguments pour retourner à l'autre. Si ça n'avait pas été aussi frustrant, ça aurait pu être drôle.

J'ai fini par choisir l'anglais et j'ai été tout à fait consciente que c'était pour rester caché le plus possible. Plein de gens autour de moi ne parlent pas anglais, donc qui pouvaient pas avoir d'avis sur ce que je fais. Impossible de venir me chercher en tant que médecin vu que je ne suis pas installé et que le conseil de l'ordre n'est pas au courant de mon existence ni de ce que je fais vu que c'est en anglais. Et si personne n'écoute, c'est parce qu'il y a trop de podcast en anglais de toute façon, vu que c'est le principal. Plein d'excuses, pour bien rester planquée, mon cerveau était extrêmement heureux.

Et puis un jour, j'ai eu une épiphanie qui, soyons honnête, appris plus d'un an à arriver. Après tout, je suis bilingue... donc je m'en fous. Je vais faire les deux. Je mettrai un drapeau français. Et si les gens ont envie d'écouter l'un ou l'autre, ils choisiront parce que les gens sont intelligents et qu'ils sont tout à fait capables de choisir. Emballé, c'est pesé... mon cerveau était tout content d'avoir une explication et une paix royale sans besoin de choisir ni de se torturer pour trouver la bonne réponse.

J'ai commencé à traduire certains épisodes de Your Sexyfied Life et un jour, une copine m'a dit "c'est super chouette ce ce que tu fais, mais c'est trop générique. Je pourrais écrire la même chose" Euh...aïe.... Mais j'adore cette amie parce que souvent elle parle vrai et ça, c'est les vrais amis.

Soyons honnêtes, j'étais assez vexé, même si je sais que mon cerveau a choisi d'interpréter de travers ce qu'elle a dit et d'entendre "tout le monde pourrait écrire ce ce que tu écris" alors que c'est parce ce qu'elle a dit. D'ailleurs, c'est un bon exemple de ce qu'est être une adulte responsable, ou en tout cas essayer... c'est de savoir faire la part des choses sans sauter à la gorge des gens, parce que t'as entendu autre chose que ce qu'ils ont dit.

Un des accords toltèques te dit qu'il ne faut pas prendre les choses personnellement. Moi, je dis plutôt qu'il faut savoir ne pas sauter à la gorge des gens quand c'est personnel, parce que parfois ça l'est. Et également ne pas sauter à la gorge des gens non plus quand tu entends autre chose que ce qu'ils ont dit.

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c, en vrai, je ne suis pas à:

Il y a une chose que je sais, c'est que je veux faire autrement que devenir un ersatz générique de techniques magiques du développement personnel où tout finit par se ressembler, tout en expliquant qu'il faut y ajouter ta touche authentique parce que tu es spéciale et que le monde a besoin de toi, ce qui par ailleurs, est totalement vrai.

On est tout spécial parce qu'on est une combinaison de gènes uniques, une sur 8 000 000 000 d'êtres humains. Quand tu vois le nombre de merdes qui peuvent arriver rien que entre la fécondation et l'installation de l'oeuf dans l'utérus, le fait qu'on soit en vie est un sacré miracle. Je me rappellerai toujours de ce moment où on était en première année de médecine avec ma meilleure amie, on n'était pas encore meilleures amies à l'époque... c'était ce cours d'embryo avec le prof italien qui nous explique justement toutes les merde qui peuvent se passer. Et on s'est regardé et on s'est dit " mais on a du bol d'être là en fait."

génial que je recommande à:

Ce qui sous entend que du coup, ceux qui n'ont rien d'exceptionnel n'ont pas de valeur. Ce qui point A), est très dérangeant et point B) a été prouvé totalement faux pendant la Covid puisque c'est les métiers qui sont pas exceptionnels dont on a le plus besoin en tant de crise. Et d'ailleurs, c'est souvent ceux qui payent le moins. Donc qui, entre guillemets, "n'ont pas de valeur" selon ce paradigme... beurk....

Mais bon, je m'égare encore... le problème du français, c'est que mon cerveau fait encore plus de sauts de puce que que d'habitude.

Je disais que je déteste ouvrir Instagram et voir les mêmes vidéos de tout le monde qui fait une danse ridicule, débite des platitudes absolues de mots-valises qui te brossent dans le sens du poil et vend du rêve en t'expliquant que le meilleur moyen de vendre ton coaching, c'est de faire du high ticket, que tu factures des milliers de dollars... alors que l'inflation touche tout le monde, même les millionnaires..

Je déteste télécharger un truc quelque part, juste parce que je sais que je vais recevoir la même séquence d'emails à chaque fois: un mail d'éloges qui raconte à quel point tu as changé leur vie, un mail qui raconte à quel point c'est pas facile et que les circonstances t'avantageaient vraiment pas, mais que tu as survécu et que tu as transformé, un mail qui explique aux gens que le changement c'est maintenant L'avantage d'écrire en français, c'est que au moins, je n'ai pas besoin d'expliquer la vanne. Bref, j'en ai marre de voir la même chose partout, à tel point que souvent je récupère le freebie, je me désabonne de suite. Moi, en colère? Jamais... je vais y revenir.

Je disais donc que j'essayais de faire autrement. Et pour ça, je suis une super coach business qui ne fait pas la même chose que tout le monde. Elle s'appelle Simone Seol et elle est absolument géniale.. Bon, entre temps, elle a changé de voie et ne veut plus vraiment faire de business marketing. Mais même si elle nous apprend le marketing, elle nous apprend surtout à nous aimer nous mêmes et pas à se mettre en mode performance. Il faudrait juste saluer deux secondes que la nana, elle arrive à utiliser le marketing pour t'aider à t'aimer toi même dans le genre surprenant...

En fait, ce qu'elle dénonce, c'est le mode "je fais du business en suivant les règles", les fameuses règles qu'on te donne dans des formations de marketing et qu'on te facture des milliers de dollars, qui vont peut être marcher un temps mais qui, de toute façon, dans la société d'aujourd'hui sont plus ou moins condamnés à disparaître... en tout cas à l'air d'internet où tout le monde peut faire ce qu'il veut Ça paraît quand même assez mal barré. au cas où t'en douterais, je suis en mode totalement fan girl complet de cette dame. Elle enseigne le marketing, pas du tout comme tout le monde, et elle reconnaît que les choses prennent du temps. Comme on dit, il faut apprendre un marché avant de courir. C'est frustrant, mais c'est très instructif.

Du coup, je m'entraîne, j'essaye, je foire. Parfois j'y arrive. Je régule mon système nerveux parce que le changement, ça fait peur et mon cerveau se fout régulièrement de ma gueule en mode " haha, l'un des bénéfices secondaires d'avoir fait médecine c'était de jamais avoir à se confronter ni au marché du travail ni au marketing. Tiens regarde, t'as choisi pire! Tu vois toutes tes excuses, toutes tes portes de sortie, toutes tes explications... regarde, il n'y a plus rien qui tient." Vous pourrez constater que mon cerveau est extrêmement moqueur.

Du coup un peu plus tôt, j'essayais de faire un exercice de spécificité qui inclut dans son programme, tu choisis un mot et tu le définis vraiment... Du genre passer de "est ce que ça t'est déjà arrivée d'être tellement en colère que ça t'effraie" qui deviendrait. "ça t'est déjà arrivée de sentir ta mâchoire se crisper pour t'empêcher de hurler, ta conscience te répétant sans succès de rester calme parce que ça n'en vaut pas la peine, sentant une explosion en approche au niveau du cœur si forte qu'elle retournerait ta vie comme une crêpe...." spoiler alerte, c'est une super technique qui demande de réfléchir beaucoup.

Du coup, ça m'a obligé à me poser la question de comment je pouvais décrire certaines choses que j'aborde souvent: le pilote automatique, l'anesthésie émotionnelle... j'ai pris une jolie feuille blanche et j'ai écrit "Numbness" au milieu. Eh bien, blanc, nada, que dalle.... Alors mon cerveau se trouvait une excuse en mode de "ouais, mais c'est normal parce que dans numbness ya rien. Donc du coup, c'est dans le mot lui même. Du coup, c'est pour ça que c'est difficile à expliquer."

Et l'autre moitié de mon cerveau était en train d'engueuler la première en mode "nan,ça c'est juste une excuse bidon et tu le sais." On se décourage pas, on réessaye avec auto pilot. Un peu plus de trucs que mais rien de fifou non plus. Et du coup, je me rends compte que je commence une idée, puis comme j'ai plus les mots, je change et mon cerveau fait à nouveau des sauts de puce. J'ai compris que j'avais beau être bilingue anglais, il me manque toujours du vocabulaire, c'est peut être pour ça que ça fonctionnait pas. Du coup, j'écris "pilote automatique" sur ma feuille... et bien toujours blanc. On se décourage pas. Ce sera peut être plus facile de décrire quelque chose ou il y a des sensations. Alors choisissons la joie de vivre.

Et là, tu connais cette sensation qu'une pensée vient du plus profond de ton cerveau et que tu la sens ramer pendant une ou deux secondes pour arriver jusqu'à ta conscience. J'avais ça et j'y ai passé un certain temps. D'ailleurs pour info, ça a donné " c'était quand la dernière fois que ta petite musique intérieure était non seulement audible au milieu du fourbi de tes pensées, mais qu'en plus elle te donnait envie de danser comme Beyoncé, que tu as sauté du lit le matin impatiente de commencer une journée passionnante, que tu as ri à gorge déployée à une blague de merde en soirée et ressenti jusqu'au plus profond de ton coeur que tu avais de la chance d'être en vie." Ouais, ça claque. J'y ai aussi passé 15 minutes. Être débutante, c'est chiant....

Pendant qu'une moitié de mon cerveau ramait pour essayer de définir la joie de vivre, l'autre se demandait comment ça se faisait que c'était si dur parce qu'après tout, pour mes scripts quand je les écris en anglais, je rame pas comme ça. Je me mets face à l'ordi, je prends une idée et j'écris,. Ça se fait plus ou moins tout seul.

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Et puisà, il y il a une toute petite voix qui est passée, minuscule: "parce qu'avec l'anglais, pas besoin de ressentir". Aïe. Tu le vois le moment où t'as touché un point sensible qui te fait pleurer tout seul sans que tu sois au courant qu'il était là, ni trop compris ce que ça a touché? Ben, voilà... le moment où tu sais qu'il s'est passé quelque chose, mais sans trop savoir quoi? C'était moi. Je me suis retrouvé les larmes aux yeux face à mon écran sans arriver à pleurer avec mon petit coeur tout triste en train de sangloter. Parce que soyons honnêtes, c'est jamais agréable de réaliser que malgré les progrès réalisés -personnellement, sortir de mon pilote automatique, même si je suis obligé d'être extrêmement vigilante- ça s'appelle une poutre dans l'oeil que tu n'avais pas vue cocotte.

Même si j'étais au courant que l'anglais me permettait de me cacher des autres et me donnait l'illusion de me protéger du monde extérieur, même si je suis au courant que c'est une illusion, je n'avais pas pensé une seule seconde qu'utiliser l'anglais allait me "protéger de moi même" entre guillemets, en reproduisant le mécanisme qui était là pendant très longtemps.

Pour la petite histoire , quasiment jusqu'à tomber malade en fait, je disais que j'étais un caméléon. Que je me transformais en fonction de ce que les gens attendaient de moi. D'ailleurs, je me rappelle le dire en étant enfant... ce qui est quand même bien triste quand on y pense. Très probablement que mon cerveau enjolive une partie de l'histoire, mais cette sensation de s'adapter en permanence aux autres et à ce que l'on croit qu'ils attendent de nous -alors que souvent ils attendent absolument rien- Ou à ce que l'on croit qu'ils vont penser de nous -souvent ils n'en pensent rien ou alors pas longtemps- . Ça remonte à très loin.

Je crois très sincèrement que l'intelligence, c'est la capacité d'adaptation, mais que notre société confond très légèrement "ne pas se comporter comme un enfouré égoïste, moi d'abord" et "s'oublier, faire passer tout le monde avant toi". Notamment chez les femmes, mais c'est un autre débat.

Dans mon évolution personnelle, même si soyons honnête, il y a souvent des ratés, s'il y a un truc qui va un peu mieux, c'est la diminution de ma capacité à m'auto-prendre pour une idiote. Je suis sûre que tu sais de quoi je parle: c'est à dire tu fais de la merde, tu sais que tu fais de la merde et que, comme tu sais que tu fais de la merde, ça va mal se passer à la sortie. Et à la fin, tu pleures parce que tu as pris la double peine vu que tu as fait de la merde, tu le savais, et que tu as choisi d'y aller quand même. Bon, ça m'arrive encore bien trop souvent à mon goût, mais j'ai pas mal progressé. Idem pour arrêter de psychoter sur un truc quand je n'ai aucun contrôle dessus ou bien éviter de me braquer pour rien et reconnaître quand mon cerveau a entendu autre chose que ce qui a été dit ouais là comme ça, ça donne un peu l'impression que j'ai gagné une médaille de développement personnel, alors que soyons honnêtes, ça dépendent des situations, mais au sens large, il y a du mieux en vieillissant, parce que c'est trop fatigant parce que j'y ai trop cette plume. Et parce que le jour où tu réalises que sur ton lit de mort, tu seras toute seule et que tu regretteras jamais de ne pas avoir suffisamment suivi ce qu'on a dit de faire... d'un coup, ça recadre.

Du coup, je suis plutôt fière de moi, j'ai aussi bien progressé sur la sortie du pilote automatique qui m'a accompagné pendant très longtemps... Eh ben,, oui, mais non... jusqu'à ce que l'anglais s'en mêle et que manifestement, mon cerveau découvre qu'il pouvait faire exactement la même chose sans que je m'en rende compte.

L'anglais m'a permis de me cacher à moi-même tout un cortège d'émotions que je n'avais pas envie de regarder... un truc tout con: le fait que perso dire "Pussy" ça m'est strictement égal alors que c'est franchement grossier, alors que ben dire "chatte", c'est un peu moins facile, même si il y a du mieux. Ou alors que c'est plus facile de dire "yes, yes, yes" en anglais quand tu ressens du plaisir plutôt que "oui, oui, oui" parce que j'ai l'impression d'être dans un mauvais porno. Ou bien que c'est plus facile d'étudier un nouveau truc, parce que ça décale le fait qu'il y a plus d'après et ça va pas mieux. Dans mon histoire des études médicales, je me suis dit "c'est difficile, la P1, ça ira mieux après la P1", puis après "c'est difficile l'externat, ça ira mieux après les ECN", "c'est difficile l'internat, mais ça ira mieux après, parce qu'il y a un biais, parce que c'est les urgences, parce que machin... ça ira mieux après", ah ben merde, il n'y a plus d'après et ça va pas mieux. Ou plus simplement que je me sens moins bête à dire I'm a French physician and self-love and pleasure coach, je trouve ça super stylé et ça claque, alors qu'en français, mon cerveau se sent ridicule à dire que je suis "médecin et coach plaisir et amour de soi-même". Trois petits points.

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D'ailleurs, un autre truc... on pourrait s'amuser à jouer le débat stérile de l'anglais est moins profond que le français, ce qui est faux, vu que la littérature anglaise est probablement aussi profonde que la française et que les chansons françaises sont parfois aussi peu profondes que les anglaises. Par contre, dans mon petit point de vue perso, la quantité de mots disponibles fait une différence. La logique voudrait que l'anglais soit plus dur parce que j'ai moins de mots qu'en français pour exprimer ce que je veux. Manifestement, c'est l'inverse qui se joue. Si on prend mes 15 minutes de tout à l'heure pour expliciter ce qu'est la joie de vivre, j'ai déjà ramé 15 minutes dans toutes les nuances de ma langue maternelle, il faudrait que j'arrive à penser tout ça et toutes ces nuances en anglais, c'est mort. Du coup, mon cerveau est très content d'utiliser des mots moins spécifiques. Comme ça, il ne se confronte pas à combien c'est désagréable de ramer pendant 15 minutes pour trouver trois ou quatre paraphrases d'un simple mot. Du coup, l'anglais pour ne pas ressentir: check... Et si en plus, ça aide à rester générique pour ne froisser personne. Alors c'est parfait.

Ça me rappelle un peu un documentaire que j'avais regardé sur le créateur des sims, monsieur Will Wright, et comment le monsieur au moment où il a réalisé Sim City et quand il a créé les sims -parce que oui, le gars a révolutionné l'industrie du jeu vidéo deux fois à lui tout seul- il a dû créer le code de toutes pièces parce que ça n'existait pas. Il a eu une idée et il a créé un truc from scratch qui lui permettait de faire exister son idée. L'auteur du documentaire se posait une question: vu qu'aujourd'hui tout le monde utilise Unity et Unreal Engine, au final, tout le monde pioche dans une boîte à outils qui existe déjà. Donc le chemin se fait dans l'autre sens. J'ai une boîte à outils et j'en crée une idée, versus j'ai une idée et je crée les outils pour la mettre en place.

On est d'accord, ça reste du extrêmement grossier simplifié, noir et blanc. Et aussi que réinventer la roue à chaque fois. c'est fatigant, mais j'aimais bien cette idée de double sens. Ça m'a sonné assez juste quand j'ai réalisé que je ramais en français. Vu que mon coaching était en anglais, mon Instagram est en anglais, je nage dedans et je peux créer, vu que j'ai tout le vocabulaire et que j'ai tout appris du coup, je peux créer à partir de ça. Versus tout ce vocabulaire là à trouver dans ma langue maternelle ajouter au bonus d'arriver à l'utiliser sans se sentir très con. Et le fait que toute ma partie coaching en français reste reste à construire.

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C'est assez difficile à expliquer autrement que quand j'écris en français ou en anglais, ça passe pas par le même canal. Ou peut être que c'est logique, en vrai j'en sais rien. L'anglais, c'est plus facile, ça se télécharge tout seul. J'appelle vraiment ça du téléchargement puisque je me met face à mon document Word, j'écris et puis toudoudoudoudou.... Alors qu'en français, qu'est-ce que ça rame... Et pour ne pas sentir l'inconfort du "ça rame", l'anglais c'est bien, d'où mon petit "Aïe" de tout à l'heure, en mode "avec l'anglais, t'es pas obligée de ressentir"

En y réfléchissant, je me suis dit que c'était un peu comme mes consuls de médecine générale. Que je sois crevée, pas crevée, contente, en colère... je sais faire un examen clinique. Le lien entre mes capacités sont assez peu liés à mon état intérieur. Elles le sont toujours parce que quand tu n'as pas dormi pendant 24 h, t'es forcément plus mauvais, mais ça n'est pas aussi lié à mes émotions. Et peut être que l'anglais me permet d'accéder à cet état-là aussi, d'avoir cet accès à un savoir, que je ne vais pas me retrouver bloquée par mes émotions.

En vrai, c'est un super pouvoir quand on y pense, c'est quand même drôlement utile dans une vie quotidienne d'adultes de pas se laisser déborder par la moindre émotion pour vivre une vie en société. C'est même une nécessité. La contrepartie plonger les pieds dedans sans te poser de questions, ça amène à la dissociation et à l'anesthésie émotionnelle, ce qui est quand même bien compte parce que la vie, c'est quand même chouette. Ça n'a plus ou moins aucun sens et on n'a pas de contrôle sur grand chose, mais c'est quand même drôlement cool.

Bon, soyons honnêtes. Je grossis le tableau à fond, c'est bien plus complexe que ça. Parce que mes épisodes de podcast sont loin d'être génériques. Je suis très fière de ce que j'écris dans ma newsletter parce que je sais que ça aide les gens à réfléchir. J'aime aller au fond des choses, comprendre parler des étapes dont personne ne parle jamais, comme si justement, vu que le stock de mots est plus limité et l'impact émotionnel est moins important, ça me permet de voir plus rapidement ce qui se passe derrière ce ce qui se passe, c'est le point de vue de l'oiseau. Et c'est super important de comprendre ce qui se passe derrière ce qui se passe, c'est notamment l'une des bases du coaching.

Une autre partie de mon cerveau se dit que je raconte n'importe quoi parce que quand j'écris, que ce soit en français ou en anglais, j'y suis à fond et je me trouve dans un tel état de flow que souvent ça finit en "merde, il est 20 heures, il serait temps de commencer à cuisiner parce que j'ai la dalle. Dommage". Franchement, mes meilleures métaphores, que ce soit celle sur la carte, le donjon SM, le fast-food cérébral me sont venues en anglais. Je les aime. L'anglais est un super moyen d'expression. Et également une route qui peut m'amener tout droit vers un ravin si je l'utilise de la mauvaise manière, notamment pour m'éviter, de sentir les trucs désagréables.

Le problème du français, c'est que, en fait, je ne peux pas ne pas regarder que je suis en colère. Que je suis furibarde contre le monde entier, contre moi, même contre les gens, contre la société, contre le patriarcat... et que ben cette colère, si j'y fais pas gaffe, elle me bloque.

Quand j'écris en français, je suis très critique de tout. Je passe mon temps à défoncer toutes les conneries de développement personnel qu'on peut entendre autour. D'ailleurs, à tel point que parfois, ou bien souvent, je ne me reconnais pas " cocotte, qui est ce qui t'arrive? Pète un coup" En plus quand il y a de la colère, il y a toujours quelqu'un pour te dire " mais calme-toi" ou bien "non, mais ça ne vaut pas la peine"

Et si on va encore plus loin, j'ai peur de faire fuir les gens Si je suis en colère. parce que on sait bien que pour être appréciée des gens il faut être gentille, il ne faut pas faire de vagues. Du coup, si je me laisse aller à cette colère là, si je la laisse s'exprimer à fond, mais il n'y a plus personne qui va m'aimer. Oui, la partie qui parle là, c'est un enfant intérieur ou plusieurs, probablement.

D'ailleurs, le français permet aussi de pas sentir que je suis triste, parce que ma vie ne se passe pas comme j'avais imaginé à 30 ans, parce que j'ai l'impression de ne plus rien savoir, parce que je suis plus sûre de rien, je sais plus que je veux faire comme métier, je sais plus si je veux avoir des enfants ou non. En fait, je ne sais plus rien

Et je viens d'en faire l'expérience avec un script que j'ai commencé en français, j'étais totalement bloquée.. Par contre, avec l'anglais lalalala, ça coule de source, ça se déroule tout seul, tout simplement et tout joli. Alors que franchement rester sur mon script en français, le regarder droit dans les yeux, regarder mes saut de puce, me dire que ça n'a aucun sens et que j'arrive à rien, c'est franchement très désagréable. Comme disait la petite voix de tout à l'heure "parce que l'anglais t'empêche de ressentir".

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Bon en vrai, je me lance dans un grand débat philosophique sur le fonctionnement de mon usine cérébrale. , j'en fais un épisode complet, mais ça aurait pu être résumé en "Fanny croyait que l'anesthésie émotionnelle était derrière elle, et Fanny s'est rendu compte qu'elle avait une poutre dans l'œil. et Fanny a envie de de vous raconter comment elle a découvert la poutre, parce que c'est cool, et que ça mérite d'être partagé parce qu'elle est probablement pas la seule". Oui des fois, c'est drôle de parler de soi à la troisième personne, ça fait un peu genre présentateur, télé, mais c'est marrant.

Pourquoi est-ce que je dis tout ça? Une partie de ma tête se demande quand même si je ne suis pas en train de me mettre une balle dans le pied toute seule, en reconnaissant à voix haute et en français que même si ce que je fais en coaching aide mes coachées, que j'aime le partager, que je sais que ça marche, que j'aime l'enseigner... ben fait, je suis obligé d'être hyper vigilante pour pas replonger dedans la tête la première, en plus en me cachant derrière l'anglais. Comme ça, c'est tout propre et ça se voit pas.

L'autre partie de mon cerveau se dit que de toute façon, la différence entre moi et une célébrité, c'est que les gens qui m'écoutent sont des gens intelligents et qui aiment bien ce que je fais, sinon ils perdraient pas leur temps à m'écouter plutôt que des haters qui n'ont que vaguement une idée de quoi on discute et qui n'ont rien d'autre à foutre de leur vie. En bref, t'a beau être une super coach qui les gens à sortir du pilote automatique, de l'anesthésie émotionnelle, à retrouver le plaisir d'être en vie et leur énergie sexuelle, t'es juste un être humain, quoi... Bon après tout, une balle dans le pied virtuelle n'a jamais tué personne, mon ego a un peu l'impression que j'ai fait la pire erreur de ma carrière, et que le ciel va me tomber sur la tête, mais il s'en remettra.

Du coup, je ne me prononce pas. Peut être qu'il y aura moins d'anglais, qu'on restera pareil je sais pas. Par contre, ce que je sais, c'est que j'ai gagné une nouvelle conscience d'un point de vigilance pour éviter de replonger dans mes schémas automatiques et mon fast-food cérébral.... Et ça, ça n'a pas de prix. Et c'est la question que j'avais envie de te poser à toi... si t'es vraiment honnête avec toi-même, quelle est la peur la plus profonde qui se cache derrière tes peurs de base? Qu'est ce que les premières explications et les premières couches cachent vraiment? C'est une question qui n'est pas agréable à se poser. Mais en général, quand on trouve une réponse, elle est très intéressante. Je mettrai la question sur Spotify si t'as envie de le partager, c'est avec plaisir et si t'as envie de le garder pour toi, c'est avec plaisir aussi. Et puis comme ça, ça m'apprendra à mettre en place l'espace question pour Spotify.

J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, tu sais quoi faire pour soutenir le podcast, t'abonner si c'est pas déjà fait. Et si tu veux m'aider encore plus, laisser un petit commentaire pour aider les plateformes à se rendre compte que "eh... Mais on n'est pas mal ici".

Prends soin de toi et à bientôt.

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