Si toi aussi l'une de tes réponses les plus fréquentes aux questions qu'on te pose c'est "je ne sais pas", je suis sûre que tu sais déjà qu'elle te rend pas forcément service 😏 Surtout parce qu'elle cache plein de trucs 🤣
03:21 - Les différents types de "Je ne sais pas"
15:20 - A quoi sert "je ne sais pas"
24:29 - Que faire
30:12 - Recap
Dnas nos têtes, il y a plusieurs types de "je ne sais pas" (le quotidien, celui qui ne t'appartient pas, l'anesthésiant, la réponse automatique...). Et ils ont tous une utilité majeure, que ce soit éviter de se faire submerger par l'angoisse de ne pas savoir ou éviter le craquage émotionnel. Mais également certains gros désagréments : renforcer l'anesthésie émlotionnelle et le pilote automatique. Et l'avantgae c'est qu'il y a plein de choses à faire : se renseigner, faire des travaux pratiques, prendre quelques secondes avant de répondre. Et plus que tout, essayer de faire preuve de douceur et de gentillesse (comment ça "c'est pas facile ?"🤣)
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Si on ne se connait pas, enchantée, je suis Dr Fanny Leboulanger, médecin et coach sexo, ravie de faire ta connaissance. Dans ma pratique gynéco au quotidien, je me suis rendue compte qu'il y avait pas mal de trucs qui clochaient et assez peu de solutions pour y remédier. Après avoir fouillé les limbes du développement personnel pendant pas mal de temps, j'ai découvert un hack dont personne ne parle : la tête ne suffit pas, il faut parler au corps. Et quel meilleur moyen pour cela que retrouver le plaisir d'être en vie et une sexualité qui te correspond ? 😏
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Hello tout le monde, et bienvenue dans un nouvel épisode ! Si c'est ton premier, bienvenue, et si tu fais déjà partie de la Sexified Family, ravie de te revoir, et merci à tous et toutes de partager votre temps très précieux avec moi ! Aujourd'hui, je voulais parler d'un truc qui nous pourrit la vie, parce que je m'inclus dedans, clairement, et parce que cette chose-là a un impact sur notre vie sexuelle, sur nos vies en général, parfois même sur nos relations, et sur à peu près tout.
Il s'agit de « ben, je sais pas » ou bien « ben, aucune idée » ou bien « ben, fais comme tu veux ». Bon, on va juste résumer ça par un « je ne sais pas ». « Je ne sais pas », c'est l'une des phrases qu'on dit bien plus souvent qu'on le devrait. En tout cas, perso, je sais que je le dis bien plus souvent que ce que je devrais.
Qu'est-ce que tu veux faire de ta vie ? » « Je ne sais pas ». Qu'est-ce que tu veux manger ce soir ? » « Je ne sais pas ». C'est l'une des phrases les plus paralysantes qui soit. Personnellement, il y a quelqu'un qui m'avait dit un jour un truc super intéressant, me disant « utilise l'énergie de ton troisième chakra pour booster là où tu veux aller, pour suivre ta carte avec l'énergie comme si tu voulais mettre de l'essence dans ton véhicule".
Ouais, mais pour le moment, la carte, j'avais rien dessus. "ça va t'aider à aller là où tu veux". Ouais, mais c'est où là où je veux ? Et c'est un peu la même chose pour nos vies sexuelles, du genre: "connecte-toi à ce qui te fait plaisir". Ouais, mais là maintenant tout de suite, je me sens tellement anesthésiée que rien que l'idée de me poser la question de qu'est-ce qui me fait plaisir, je n'en ai strictement aucune idée. Ou bien « Joue avec tes fantasmes ! » Oui, mais pour beaucoup d'entre nous, on n'est même pas sûre de ce qu'est un fantasme, de si ça existe et de si on le ressent.
Tu la sens, la petite spirale ? Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas. Ce monstre de "je ne sais pas" se présente sous plusieurs formes. Du coup, on va d'abord essayer d'apprendre à le connaître, parce qu'il y en a plein. Et ensuite, vu qu'on est tous des êtres intelligents et qu'on fait jamais rien de stupide, "je sais pas" a une utilité quelle qu'elle soit.. Donc, on va essayer d'en discuter et clairement, c'est des choses qui sont pensées pour être utiles à la base et qui finissent par être un peu dépassées. Ensuite, on va discuter de tout ce qu'il faut faire quand on rencontre une espèce de montagne de je-ne-sais-pas, quand on se prend le camion de je-ne-sais-pas dans la figure. Et le mieux, c'est que ça, ça peut s'appliquer dans ta vie et dans ta vie sexuelle aussi. 📍
03:21 - Les différents types de "je ne sais pas".
Donc on va commencer par discuter des différents types de « je ne sais pas ». Le plus simple, c'est celui de la vie quotidienne, celui qui en soi a peu d'impact sur notre vie. Qu'est-ce que tu veux manger pour le dîner ce soir ? Je sais pas. Et en vrai, le sous-titrage du « je ne sais pas », c'est plutôt « pour le moment ça m'est égal, plus ou moins je m'en fous". Bon, la conséquence, c'est que je pourrais peut-être devenir un tout petit peu plus grognon un peu plus tard quand j'aurai faim, et ça pourrait avoir quelques conséquences dans mon couple ou sur mes finances si je commande quelque chose à manger. Bon, en fait, maintenant que j'y pense, peut-être que finalement, il n'y a pas tant de "je ne sais pas" qui ait peu d'impact dans la vie quotidienne. Tu vois ce que je veux dire ? Ce n'est pas un impact monstrueux qui va changer la face du monde là maintenant, tout de suite.
L'autre "je ne sais pas" qui est assez facile à repérer, c'est celui qui n'est pas le tien, ou en tout cas qui n'est pas vraiment le tien. Soit parce que c'est ce que tu répètes, vu que tu as entendu tes parents, tes profs ou n'importe quelle autre figure d'autorité dire ce genre de choses. Ça peut être aussi considérer que t'es nul en informatique parce que tes parents étaient nuls en informatique. C'est un petit peu la même chose. C'est simplement que cette figure d'autorité-là ne savait pas, disait "je ne sais pas", et toi t'as jamais remis cette croyance en question, et c'est tout à fait normal.
Mais il y a le deuxième qui n'est pas le tien, il n'est pas le tien parce que t'as pas eu le temps de te poser la question. Je m'explique... Ce qui est le plus fréquent autour de nous et/ou ce qui nous a été transmis, du genre "sois une bonne fille". Et les bonnes filles, elles ne font pas ça, elles ne parlent pas comme ça, elles ne disent pas ce genre de choses ou elles ne pensent pas à ce genre de choses. Si tu prends bêtement et méchamment la norme dans notre société, c'est « je suis censée apprécier la pénétration et crier comme dans un mauvais film porno » et si la pénétration, ce n'est pas vraiment quelque chose qui te branche, Ça peut être difficile de savoir ce que tu veux dans ta vie sexuelle. Parce qu'en fait, oui, tu ne sais pas, mais tu ne sais pas parce que c'est difficile de prendre la place, de considérer l'idée que ça puisse être autrement. Je ne sais pas si c'est très clair. En fait, c'est te donner l'espace d'explorer et de dire « ce qui est la norme, ça ne me va pas ». Mais plutôt que de se donner cet espace d'explorer, parce que ça fout la trouille, parce que ça change les normes, parce qu'on est différent, on prend cette réponse automatique de « je ne sais pas" et c'est tout à fait normal, encore une fois. Enfin, normal, non, mais attendu. Ce qui ressemble un peu parfois aussi, c'est quand tu ne sais pas ce qui est agréable, ce qui fait du bien dans ton corps ou dans ta vie, parce que tu as mis les désirs de tout le monde avant les tiens. Tu as fait passer tout le monde avant toi.. Donc, ce n'est pas que tu ne sais pas, c'est juste que l'espace où tu pourrais te poser la question de vraiment comprendre et réfléchir à ce que tu veux, il n'a pas la place pour exister, pour s'exprimer, parce qu'il est recouvert par tous les autres. C'est ça que j'appelle le « je ne sais pas » qui ne t'appartient pas.
Il y a le je ne sais pas par défaut. Celui qui va sortir parce que tu as déjà entendu la même question la dernière fois et comme tu n'avais pas la réponse à la question la dernière fois, tu ne sais toujours pas, alors qu'en fait, tu ne te laisses même pas une seconde pour respirer avant de répondre. Simplement, je ne savais pas la dernière fois, je ne sais toujours pas. Et ce qui est génial avec celui-là, c'est qu'il y a une espèce de spirale de cerveau qui commence directement et qui n'est pas forcément très agréable: la honte, la culpabilité, se sentir mal... en général, ça finit par un « Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi je n'arrive pas à savoir ce que je veux ? C'est vraiment un problème de riche de se demander ce que je veux pour ma vie. Parce que si je devais me battre pour mettre de la nourriture sur la table, je n'aurais pas le temps de me poser ces questions. Je suis tellement une personne privilégiée et pourtant je ne suis toujours pas heureuse." J'espère juste qu'il n'y a pas que mon cerveau qui fait ça. En tout cas, il y a ça dans le mien.
Ce « je ne sais pas » qui sort de manière automatique avant de te poser la question, ou parce que tu n'avais pas la réponse la dernière fois, c'est aussi un protecteur ultra féroce, parce que c'est effrayant de sentir « je n'ai pas la réponse à cette question". Je pense que beaucoup d'entre nous avons le même trauma de honte, culpabilité et tout le barda. Quand on nous a posé une question devant le groupe, de ne pas avoir eu la réponse et que tout le monde se marre, se moque et que l'enseignant faisait plus ou moins un commentaire désagréable. Clairement, c'est traumatisant.
Du coup... Depuis notre enfance, ce n'est pas une bonne idée de ne pas avoir la réponse. Parce que ça vient avec, en général, la culpabilité, la honte, la peur, etc. Rajoute à ça que dans notre monde occidental, on a à peu près les réponses à tout, à tout moment, avec nos téléphones, pour peu qu'il y ait une connexion internet. On a littéralement quelques nanosecondes entre une question et une réponse. Du coup, évidemment que ça fait super peur de rester là, de regarder à l'intérieur: une seconde, deux secondes, trois secondes, "et j'ai toujours pas la moindre idée ? Tu te fous de moi ?"
Rajoute à ça le fait que dans notre société, on est assez encouragé à avoir des réponses à donner, même si on n'a pas vraiment d'idées sur les tenants et les aboutissants de ce qui se passe. Si tu prends l'exemple du Covid, tout le monde est devenu un spécialiste de la santé. Quand la guerre en Ukraine a commencé, tout le monde d'un seul coup est devenu un expert géopolitique sachant tout sur ce conflit. C'est génial de s'exprimer mais la contrepartie c'est qu'on t'incite à t'exprimer, on t'incite à prendre position et on t'incite à parler et donc... à ne pas te donner le temps de reconnaître que là maintenant tout de suite tu ne sais pas et il faudrait prendre le temps d'approfondir le sujet avant de prendre part à la conversation pour apporter un point de vue intéressant ou pour rediscuter des croyances et des opinions.
Évidemment que c'est super effrayant de rester là, à ressentir le vide à l'intérieur du « non mais en fait j'ai pas de réponse à cette question ». Bien sûr que le système nerveux est en train de paniquer en mode « danger, danger, danger, j'ai aucune idée de ce qui se passe ». C'est terrifiant.
On pourrait même aller un petit peu plus loin. Et voir comment ce « je ne sais pas » nous aide à nous plaindre et que cette plainte, elle permet de créer un certain type de relation. Parce que si je prends mon exemple juste avant, il va lancer la spirale du « Oui, mais je suis tellement privilégiée de pouvoir me poser la question de ce que j'ai envie de faire dans ma vie, si j'avais besoin de me poser la question de comment mettre à manger sur la table, blablabla".
Et le truc, ça crée quelque chose à partager, que tu le veuilles ou non, ça crée de la matière, tangible pour une relation. Après la question c'est "est-ce que tu apprécies que cette relation ait cette base de plainte là ?" il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, ça dépend des gens impliqués, ça dépend des relations, ça dépend de l'humeur, ça dépend de de choses.
Mais souvent, la plainte est quand même quelque chose qu'on utilise beaucoup dans une ou plusieurs relations, avant de l'amener à la conscience.
Le truc, c'est que ça marche aussi dans l'autre sens. Quand t'as tout le monde autour de toi qui est pas satisfait de sa vie, parce que la politique, parce que la météo, parce que l'inflation, parce que la guerre, parce que au lit c'est pas ouf... ça peut être un peu challenge d'être là " ouais, moi je vis ma meilleure vie, déso,, j'ai des sous, je fais ce que j'aime, je voyage, et ça va bien chez moi, et tout le monde est heureux, et je kiffe au lit".
Ça peut paraître un peu difficile, du coup ce « je ne sais pas » automatique sert de protecteur, ce qui permet d'éviter de sentir cette espèce de décalage qu'il pourrait y avoir. Donc en enclenchant le « je ne sais pas » qui déclenche tes pensées automatiques juste après, ça donne de la matière à maintenir ce qui était déjà en place dans les relations. Je ne sais pas si c'est très très clair ça. Bon, bref.
Ensuite, il y a le « je ne sais pas » par manque de connaissances. Si on prend nos vies sexuelles par exemple, bien sûr que c'est impossible de savoir ce qui est agréable si tu n'as aucune idée de comment fonctionne le corps. Je ne plaisante pas, je me rappellerai toujours du prof de première année de médecine, avec un accent italien à couper au couteau et qui nous a raconté deux histoires. Et du coup, il voit deux couples qui n'arrivent pas à avoir d'enfants.
Le premier, c'est « On n'arrive pas à avoir d'enfants." "Très bien, vous avez arrêté la pilule quand ?" "Il fallait l'arrêter ? » Et le deuxième, c'était « on n'arrive pas à avoir d'enfant", il examine la dame et la dame est vierge . oui on y croyait pas non plus. Et puis, dis ça à un amphi de 450 étudiants de 18 ans ou presque qui sont en train de s'enfermer pour faire médecine en première année, je te laisse imaginer la réaction de l'amphi.
Mais, tout ça pour dire que si tu n'as aucune idée de comment tu fonctionnes, Bah évidemment que ça va pas le faire de savoir qu'est-ce qui te fait du bien. Si tu n'as jamais fait de travaux pratiques, si tu n'as jamais joué en solo, rien du tout, bah comment tu sais ce qui pourrait être agréable ? Donc que ce soit par des connaissances, en lisant des bons livres ou en écoutant des bons podcasts, ou avec des travaux pratiques, ce « je ne sais pas » là, il est facilement gérable.
Mais à mon avis totalement biaisé, le pire des « je ne sais pas », c'est le « je ne sais pas » totalement engourdi. Le pilote automatique. Bon, si tu es déjà là sur le podcast depuis quelques temps, tu sais que sortir du pilote automatique, c'est un petit peu mon cheval de bataille. Mais le « je ne sais pas » engourdi, le pilote automatique, c'est un peu « tu peux me demander ce que tu veux, j'ai pas de réponse, je ressens rien, je navigue juste dans ma vie, jour après jour, il n'y a pas vraiment d'émotion, tout est un peu gris, juste peut-être quelques éclats de joie ici et là, surtout en vacances. Cette espèce d'engourdissement émotionnel dans ta vie, et même dans ta vie sexuelle d'ailleurs, sans vie, qui est là, qui est avec moi."
Donc en fait, si tu me poses une question quand je suis dans cet état, je ne sais pas du tout, parce que je ne me sens plus en fait, parce que je ne me sens plus vivante. Et non, je ne suis pas suicidaire, je ne suis pas déprimée ou quoi que ce soit. Je suis juste en pilotage automatique. Et si ça te sonne familier, c'est possible de sortir de là, je te le promets, j'en suis la preuve vivante.
Et pour moi, c'est peut-être le « je ne sais pas » le plus dangereux et le plus douloureux.
Donc pour récapituler rapidement, on a plusieurs types de « je ne sais pas ». Il y a le « je ne sais pas » de la vie quotidienne. Grosso modo, « je ne sais pas » et là maintenant tout de suite, je m'en fous. Le je-ne-sais-pas qui n'est pas le mien, le je-ne-sais-pas automatique, celui par manque de connaissances, d'éducation ou de travaux pratiques, et le je-ne-sais-pas engourdi.
Ça fait beaucoup de personnes à gérer, et il n'y en a pas tant que ça qui sont vraiment utiles , et dans cette deuxième partie d'épisode, on va surtout se concentrer sur le « je ne sais pas » automatique et engourdi.
15:20 - A quoi sert "je ne sais pas"
Comme tout dans la vie, "je ne sais pas" a ses avantages et ses inconvénients. On a déjà discuté du premier avantage, c'est faire face à l'angoisse du vide quand t'as pas immédiatement la réponse. ! Ça peut être vraiment utile. Et en même temps, vu que ça remplit l'espace directement, on ne se pose pas la question, on ne réfléchit pas. Du coup, on aura encore moins de réponses quand la question sera posée un petit peu plus tard.
Le deuxième avantage du je-ne-sais-pas, c'est de maintenir un genre de "sécurité émotionnelle", entre guillemets. Beaucoup d'entre nous avons des souvenirs, des émotions, des rêves qu'on a plus ou moins mis sous le tapis parce qu'ils ne sont pas acceptables ou parce que "grandis, le monde des adultes, ça ne marche pas comme ça, etc." Si on prend le syndrome de la gentille fille, tu sais "il ne faut pas se mettre en colère, il ne faut pas mettre les gens mal à l'aise, ne parle pas trop fort, ne prends pas toute la place". Au final, il faut jouer à la gentillesse, la douceur et ne pas prendre trop de place, alors qu'on est les êtres les plus puissants qui ont jamais existé. C'est sûr qu'il vaut mieux nous apprendre à rester silencieuse et à se demander ce qui ne va pas chez toi quand tu fais face à un commentaire sexiste et que tu souris pas et que ça te vexe, pourquoi tu ne peux pas le prendre comme un compliment. Oui, quand tu commences à le voir, le sexisme est partout, c'est terrifiant.
Et tout ça, c'est une cause très profonde de pilote automatique, d'engourdissement, parce que tu maintiens ce tapis de sécurité émotionnelle en place. Parce que sinon, globalement, on aurait de quoi être en colère et mettre le monde à feu et à sang. Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut faire. J'allais dire "les meilleures révolutions, c'est celles qui se passent pacifiquement" Ouais, enfin bon, des fois, il y a besoin de partir à la castagne pour reconstruire un monde nouveau. En fait, j'en sais rien, je vais pas me poser ici en maîtresse philosophique comme si je savais ce qui se passait réellement.
Donc ce « je ne sais pas » automatique, c'est à la fois un moyen de ne pas tout foutre en l'air, mais c'est aussi et surtout un moyen de se protéger des émotions qui pourraient y être associées.
rce que je m'inclus dedans à:Et du coup, tu m'as vu venir avec mes gros sabots, puisque ce dernier avantage est également un gros inconvénient. Parce que mettre les choses sous le tapis, c'est jamais très aidant à long terme. On pourrait dire que ça permet de ne pas être submergé par la réaction émotionnelle. Ce à quoi on pourrait répondre qu'en vrai, si on laissait les réactions émotionnelles s'exprimer régulièrement à leur rythme, ça éviterait de faire la cocotte minute qui explose au bout d'un moment sur le premier qui tombe. Si on laissait les femmes être en colère, et qu'on arrêtait de les regarder de travers dès qu'elles osent lever la voix pour dire que ça ne va pas, si on ne leur demandait pas de se calmer en permanence, peut-être qu'on n'aurait pas autant de rage intérieure chez beaucoup d'entre nous. Peut-être que je projette la mienne, je ne sais pas.
Mais soyons honnêtes, la plupart du temps, le « je ne sais pas » renforce l'engourdissement puisqu'il maintient tout sous le tapis. En général, quand tu mets une émotion sous le tapis, ce n'est pas vraiment « je vais te mettre ici, je reviendrai demain m'occuper de toi" en général, demain, ça ne devient jamais.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de cet épisode de Bref, j'avais adoré, où le gars dit « je remets tout à demain » et il y a un gars qui s'appelle Demain qui le suit derrière lui, et le personnage lui donne des trucs. Puis après, quand on a fini, le gars qui joue Demain dit « bonjour, je m'appelle Demain ce type, il me donne des trucs. Et ce qu'il me donne, moi je le donne à jamais. "Ça me faisait marrer.
Quand on remet tout à jamais, quand on oublie tout ça...enfin "oublie", entre guillements, c'est pour ça qu'on finit par être engourdie. Et quand on finit par être engourdi et en pilote automatique, d'un coup: Ah ben ma vie sexuelle n'est pas ouf, tiens donc, quelle surprise parce que quand on met tout sous le tapis, on ne peut pas s'éteindre sélectivement. On finit par s'éteindre encore plus. Chaque « je ne sais pas » qui permet de mettre des choses sous le tapis nous engourdit encore plus.
L'autre problème du « je ne sais pas » engourdi qui va se renforcer sur lui-même,c'est qu'il va nous pousser à chercher des solutions de l'extérieur. En fait, il n'y a plus la boussole intérieure, il n'y a plus les ressources intérieures, juste un bateau chargé de plein de trucs qui n'a plus de gouvernail.
Et qui du coup aurait tendance à voir chaque oiseau qui passe comme une indication de la direction à prendre, ce qui peut être assez intéressant et/ou dangereux en fonction de la quantité de carburant qui reste dans le bateau.
Du coup, quand on n'a plus ni le gouvernail ni les ressources, c'est là que les solutions qui nous promettent des miracles sans effort, ou un plan parfait à suivre avec plein de superlatifs, du genre « deviens le meilleur », « découvre comment avoir les meilleurs orgasmes de la galaxie », « Deviens la femme exceptionnelle que tu es censée être. » Tout ça, ça devient très attrayant. Nota bene, il n'y a absolument rien de problématique à vouloir être une femme exceptionnelle et à vouloir vivre sa meilleure vie. J'insiste toujours un peu lourdement et assez... Impertinemment, je dirais, sur le superlatif qui te promet des méthodes miracles. Probablement parce que j'en ai testé plein et que ça n'a jamais trop fonctionné. C'est quelque chose de très humain à faire, il n'y a aucun jugement là-dedans. Je l'ai fait plein de fois.
Quand on est en pilote automatique et qu'on est déconnecté de ses ressources, d'un coup, toutes les ressources extérieures possibles permettent de combler un peu ce vide, cette sensation d'être déconnectée. Donc on cherche les solutions dehors. Spoiler alert, il y a des gens dans le marketing qui l'ont très bien compris et qui utilisent ça pour faire acheter les trucs dont on n'a pas besoin, de manière à avoir un pic rapide de dopamine qui va durer quelques minutes ou quelques heures si t'as de la chance, et puis après, retour à la case départ.
Le deuxième inconvénient de ce « je ne sais pas », c'est qu'il va renforcer le dialogue intérieur négatif. On l'a vu un petit peu tout à l'heure, « je ne sais pas » va souvent s'accompagner de « mais tu sais jamais, tu sauras jamais, t'es si indécise, grandis et décide, tu crois avoir toute la journée pour évaluer les options, choisis quelque chose déjà, puis en plus t'as vraiment une cause perdue, tu fais toujours le mauvais choix, blablabla".
En général, quand ce type de « je ne sais pas » se manifeste, perso, il va renforcer mon dialogue intérieur négatif. Alors que si j'arrive à prendre quelques secondes au lieu de sauter sur le "je ne sais pas", et si j'essaye de rester dans le silence, ma tête se calme un peu, ou en tout cas elle reste calme un petit peu plus longtemps, du coup ce dialogue intérieur n'est pas aussi fort. Je ne vais pas mentir, il ne disparaît pas, il est juste un peu moins violent. Du coup, ça arrête le schéma du renforcement, du « il y a quelque chose qui ne va pas chez moi » ou bien « je suis cassée parce que je ne peux pas avoir ce que je veux ».
Du coup, petit récap. On a vu déjà les différents types de « je ne sais pas ». Et parfois, ils peuvent nous être utiles, puisqu'il nous aide à faire face à l'angoisse, la peur du vide ou simplement l'idée de ne pas avoir de réponse et également rester ancrée en cas d'urgence émotionnelle pour ne pas tout exploser. L'inconvénient, c'est que ça va renforcer l'engourdissement et le dialogue intérieur négatif, ce qui, à mon avis totalement biaisé, crée une balance bénéfice-risque totalement défavorable.
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24:29 - Quoi faire face quand tu penses "je ne sais pas"
Ok, donc on a discuté des différents types de « je ne sais pas » et on a également vu à quoi ils servent. Maintenant, il faut qu'on discute de « qu'est-ce qu'on fait avec ? »
L'une des choses les plus simples à faire, dans un premier temps, c'est de s'éduquer, de lire des bons livres, d'écouter des bons podcasts, d'améliorer ses connaissances et également… Des travaux pratiques, puisque c'est pluss facile d'éprouver du plaisir quand tu sais de quoi tu parles.
Typiquement, il y a encore plein de gens qui ne sont pas au courant que le clitoris, ça ne fait pas juste 2 cm et que c'est un organe qui est dédié uniquement au plaisir. Si tu ne sais pas ça, c'est sûr que tu peux avoir tendance à croire que le plaisir, c'est quelque chose de mal ou que tu ne devrais pas ou que bla bla bla bla bla.
À un moment, la connaissance c'est bien, mais il faut les travaux pratiques. Et pour ça, il faut essayer. Il faut essayer avec soi-même, ou avec des jouets, ou avec ce que tu veux, tout seul, ou à plusieurs. Plus tu expérimentes, en fait, plus tu t'habitues et tu ressens ce qui est oui, ce qui est non, ce qui est peut-être, ce qui est dégage, non.
En fait, plus tu expérimentes, ça se rapproche de l'épisode du consentement envers soi-même, je te remettrai le lien, plus tu expérimentes, plus tu as de la matière. Et ce qui est génial, c'est qu'avec cette matière-là, en fait, plus tu t'intéresses et tu grandis sur un sujet, moins le « je ne sais pas » automatique va sortir, puisque tu as des données à traiter et des choses à réfléchir. Du coup, en changeant cela, en mettant des données dans le système, il y aura de quoi t'aider à réfléchir, grosso modo.
Un autre conseil, c'est de poser des questions plus spécifiques. "Qu'est-ce que je vais faire de ma vie professionnelle ?" Clairement, ça pourrait ressembler à une énorme montagne et toi t'es tout en bas et on te dit « la solution elle est tout là-haut, regarde, bon courage ! » Clairement, ça fout la trouille. Et le truc, c'est que notre cerveau, il aime les prédictions, même si elles finissent par être fausses. Il vaut mieux, pour lui, une prédiction fausse que de rester assis au milieu, paralysé par le nombre de choix disponibles. "Je dois vraiment choisir entre tout ça ? Genre tout ça ? Tout ça ? Non, non, mais c'est trop, trop, trop, trop, trop" !
Changer la question et, au lieu de mettre « qu'est-ce que je veux faire pour ma vie professionnelle ? » dire « à quoi est-ce que je veux que ma vie pro ressemble dans trois ans ? » Ou bien, qu'est-ce que je peux tester de nouveau en jeu, en solo, pour élargir ma capacité au plaisir ? Tout ça, ça donne des possibilités de prédiction. Et d'ailleurs, si ça c'est encore trop large et que ça fout la trouille, tu peux essayer des questions plus simples: "est-ce que je veux un toucher sensuel en ce moment ?" Oui, non. "Est-ce que je veux un toucher explicite en ce moment ? "Oui, non. "Est-ce que je veux une respiration sensuelle en ce moment ?" Oui, non.
Poser la question à l'intérieur de "qu'est-ce qui serait le plus agréable en ce moment?" c'est une excellente question. "Qu'est-ce qui serait le plus agréable en ce moment ?" Ça t'aide à rester dans le moment présent. Et rester dans le moment présent, c'est un magnifique tueur de "je ne sais pas". Quand tu te concentres sur l'instant présent, sur la pleine conscience, quelle que soit la manière dont tu le fais, au final, il n'y a pas de « je ne sais pas » vu que tu es simplement présente.
Pour beaucoup d'entre nous, simplement se poser la question du « qu'est-ce qui me ferait plaisir maintenant ? » est beaucoup trop large, vu que le pilote automatique est bien trop enclenché, ce que je propose en général, c'est simplement de se poser la question du « qu'est-ce qui me ferait me sentir un peu plus confortable maintenant?", "Qu'est-ce qui me ferait me sentir un petit peu plus à l'aise?" Parce que plus tu te sens à l'aise, plus tu crées de la sécurité intérieure, et plus tu te sens à l'aise d'activer les sens pour aller vers le plaisir, enfin bref, c'est le cercle vertueux dont on a déjà parlé.
Bon du coup tu me vois venir avec mes gros sabots, si tu veux plus de présence, tu vas avoir besoin de plus de temps. Pas une énorme quantité de temps, juste une petite pause pleine conscience pour traiter la question.
Beaucoup d'entre nous sommes coincées dans une réponse automatique en pilote automatique sans même prendre une seconde, une respiration pour réfléchir à la réponse. C'est malheureux, mais c'est comme ça. Donc c'est à nous de faire autrement.
Dernier point, et non pas des moindres, c'est d'essayer d'être gentille avec toi-même. Parce que si « je ne sais pas » vient plus souvent que ce que tu veux, si c'est un schéma qui est coincé dans ton système depuis des années, voire des décennies, spoiler alert, ça ne va pas changer du jour au lendemain en mode « pa-dam ! » Ouais, c'est nul. Je suis désolée, mais malheureusement, ça fonctionne comme ça. J'ai essayé de faire autrement, mais ça n'a pas marché. La seule chose que j'ai trouvée, c'est d'essayer d'être gentille avec moi-même. Des fois ça marche, et puis des fois ça rate. Désolée, j'ai pas de méthode miracle.
Pour te débarrasser du « je ne sais pas » et commencer à changer vraiment les choses, tu peux t'éduquer un peu, tu peux approfondir tes connaissances, que ce soit par de la théorie ou de la pratique, tu peux aussi te poser des questions plus détaillées, te donner le temps de réfléchir par une respiration après la question au lieu de foncer vers ton mécanisme par défaut et essayer d'avoir un peu de gentillesse envers soi-même.
Franchement, rien que de considérer ces possibilités-là, tu mérites un high-five énorme.
30:12 - Recap
Du coup, petit récap. D'abord, on a parlé des différents types de « je ne sais pas »: le quotidien, « je ne sais pas et je m'en fous », celui qui n'est pas à toi, la réponse automatique, le fait de ne pas savoir vraiment de quoi il s'agit, et le pilote automatique en lui-même.
Ça fait beaucoup de monde dans la tête, ça fait beaucoup d'effets secondaires, et du coup, ça a quelques avantages: comme de ne pas être submergée par l'angoisse du « je n'ai pas la réponse » et également diminuer le risque de débordement émotionnel en cas d'urgence ou sans espace sûr disponible. Et les inconvénients, ça va renforcer l'anesthésie et le pilote automatique, ainsi que les parties de toi qui adorent te faire te sentir super mal. Donc au final, un rapport bénéfice-risque assez mauvais. Du coup, il y a trois choses à faire quand tu te rends compte que « je ne sais pas » arrive un peu trop souvent à ton goût.
Déjà, tu peux améliorer tes connaissances, que ce soit théoriques ou pratiques, poser des questions plus spécifiques, ralentir et prendre le temps, et prendre quelques secondes avant de répondre à une question. Et peut-être le plus challenge, faire preuve de patience, de douceur et de gentillesse envers toi-même. Déjà rien que l'avoir à la conscience, c'est quand même un sacré pas en avant. 📍
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